Resident Evil, Dino Crisis, Devil May Cry, Resident Evil Rebirth ,P.N.03, Viewtiful Joe, Resident Evil 4, Killer 7, God Hand, Vanquish, Shadows of the Damned… et plus récemment, The Evil Within. Le CV de Shiji Mikami a des postes de haute responsabilité dans le jeu vidéo est long comme le bras, et parsemé de pépites inoubliables, entrées au panthéon du jeu vidéo.
Il revient avec son studio Tango avec un nouveau jeu : Ghostwire Tokyo. Sera t'il à la hauteur de la légende des titres susnommés ? Tiendra-il la comparaison avec d’autres jeux en monde ouvert sortis récemment comme Horizon 2 ou Elden Ring ? Voilà autant de questions qui vont trouver réponse dans ce TEST !

Ghostwire Tokyo.

Qui c’est qu’on appelle ?

Après une introduction elliptique au possible qui voit les rues du quartier Tokyoïte de Shibuya envahi par une mystérieuse brume qui consume ses habitants, Akito semble être le seul encore en vie et KK, fantôme de son état, va tenter de posséder le jeune homme. Les deux vont devoir cohabiter et les débuts sont houleux. Mais les objectifs d’Akito et ceux de KK vont se rejoindre : le premier veut sauver sa sœur, et le second, se venger du méchant, justement celui qui a kidnappé la sœur de son hôte. Et il va partager ses pouvoirs magiques avec ce dernier.
L’histoire passée va se révéler au fur et à mesure (pourquoi KK est-il un fantôme ?). Ce scénario n'est pas forcément très inspiré mais se laisse suivre, mais comme nous le verrons un peu plus tard, il se retrouve un peu ruiné par un rythme cassé par de nombreuses pirouettes de gameplay d’exploration qui font trainer les quêtes en longueur. Vous voyez, dans les films, quand on s’inquiète de voir le héros partir sans avoir fermé la porte à clef : Ici, on ressent presque le phénomène inverse !

C’est quoi l’autre application Ghostwire Tokyo qui est disponible sur le store ?
Un prologue sous forme de visual novel est disponible gratuitement en tant qu’application autonome. On l’a parcourue, mais elle n’apporte vraiment pas grand-chose, reste réalisée tel le plus basique des visual novel et monte peu d’intérêt : le début du jeu est toujours aussi cryptique !

Il y a du Killer 7 en lui ?

Ghostwire Tokyo

L’histoire est disponible avec des voix françaises, mais aussi japonaises, anglaises, et même russe. L’ambiance de la ville reste en japonais quoi qu’il arrive, mais cela n'est pas gage de réussite sonore. Entre les corbeaux qui croissent près des objectifs principaux insupportables et les musiques qui sont génériques au possible, la partie audio est très facilement oubliable.

Visuellement par contre c’est très travaillé. La ville brille de 1000 néons et autres écrans de pub géants, les effets lumineux sont à la hauteur, et les effets de mise en scène évoquent P.T, Matrix ou encore The Evil Within. On pourra même s’amuser avec un mode photo ! C’est vraiment très stylisé et les cinématiques s’offrent parfois quelques beaux tableaux. Les monstres ne sont pas en reste avec leurs visages vides. Par contre, tout cela ne fait pas très peur, voire même pas du tout !
6 modes d’affichage seront disponibles pour peu que vous ayez un écran compatible : 4K Ray tracing et tutti quanti limité à 30 PFS, et performance limité à 60. Ensuite, les deux modes précédents mais sans limitations de framerate. Enfin, on reprend les deux mêmes modes avec une technologie en plus qui supprime le tearing délirant causé par le framerate élevé en mode qualité. En tous cas, quoi que vous choisissiez, sur PS5, ça fonctionne très bien, avec des chargements ultra rapides, et les couleurs chatoyantes du jeu sont soutenues par une technique presque sans faille : c’est beau, tout comme l’habillage général.
Enfin, sachez que la DualSence est bien utilisée, avec des vibrations discrètes, des gâchettes gadget mais un haut-parleur qui retranscrit une partie des dialogues – la voix de KK – et qui prévient des secrets à proximité quand on se balade sur la map.

Ghostwire Tokyo.

Desmond Miles Tokyo

Ghostwire Tokyo.

Si d’un point de vue artistique et technique Ghostwire Tokyo est donc très convaincant, on ne pourra pas en dire autant de la jouabilité. Côté action, déjà. Le jeu adopte une vue à la première personne. Avec les pouvoirs de KK, on va pouvoir tirer avec ses mains. Attaques de vent, de feu, d’eau… Chacune fonctionne comme une basique arme de FPS : pistolet, fusil à pompe… Un arc est aussi disponible et les sensations restent très basiques face à des hordes d’ennemis qui se contentent bien souvent de charger. On pourra se la jouer infiltration avec vision spectrale, mais la méthode montre vite ses limites. D’autres options telles que des talismans sont disponibles, l’amélioration des compétences via des arbres basiques, ainsi que trois niveaux de difficulté, mais globalement, ce n’est pas avec les combats, au demeurant fonctionnels, qu’on a pris notre pied. Les combats de boss sont par exemple assez insipides. Ghostwire Tokyo reste un jeu d’action très basique et générique.

Quid du monde ouvert ?

Ghostwire Tokyo.

Qu’en sera-t-il de ses promesses de monde ouvert ? Et bien figurez-vous qu’on n’a pas été séduits non plus par cet aspect du jeu. Si la ville de Tokyo est fidèlement représentée et que c’est un plaisir de jouer au touriste, que le level design parfois tortueux des donjons est compensés par les capacités de yamakasi du héros, qui peut même se servir d’un grappin, les mécaniques de monde ouvert sont vieillottes. Elles renvoient à d'anciennes créations Ubisoft tel que Far Cry ou Assassin’s Creed, et la progression est en plus basique. Les objectifs de quêtes rallongent le scénario en vous faisant visiter la ville pour un oui ou pour un non, et parfois l'objectif de mission principale vous force à explorer les « temples » qui vont révéler la carte et chasser le brouillard environnant… Comptez 10 bonnes heures pour faire le tour du scénario principal, et près du double pour explorer convenablement et faire une bonne partie des quêtes secondaires, qui sortent parfois du lot avec quelques histoires intéressantes. Mais malgré tout, on ressent tout de même pas mal de redondance et de répétition dans les activités proposées sur la carte ! Et ce n’est pas les quelques… 245.000 âmes à collecter qui nous ont donné envie de chasser le trophée ! 245.000 !
Ok, on les ramasse par paquets de 100 et le suivi est presque efficace, mais les traumatismes de Dead Rising et Gears of War ressurgissent à grands pas !