Vous vouliez de l'évasion ? Vous pouvez vous retrouver à la tête d'une exploitation agricole virtuelle. Cool. Mais attendez, cela n'a rien d'aisé. Avant de devenir le meilleur fermier du monde, il faut d'abord vous familiariser avec les différents secteurs d'activité. Apprendre à labourer les terres, semer, pulvériser, récolter, cultiver, presser la paille, ensiler, nourrir les vaches ou couper n'importe quel arbre (?!) à la tronçonneuse (nouveauté de cette année)... Tout ceci passe par un didacticiel indispensable - quand bien même l'une des deux maps proposées, la scandinave Bjornholm, vous offre quelques indices pour débuter, contrairement à Westbridge Hills. De quoi connaître l'essentiel des manoeuvres, assez simples à réaliser. Mais aussi se battre contre le bug de la bulle d'indice imposante qui refuse de s'éclipser et revient masquer la moitié de l'écran inlassablement, et avoir la sensation de jouer à un jeu réalisé au milieu des années 1990.

You're gonna hear me terroir ♫

Car en dehors des dizaines de véhicules licenciés, et, il faut le reconnaître, pas trop mal modélisés, le reste a toute d'une agression visuelle. Entre les textures abominables, les éléments d'un beau gabarit qui poppent de façon grossière et une tendance au vide intersidéral niveau vie, on ne peut pas dire qu'on nous donne l'envie. Alors on essaye de se dire que derrière cette austérité, le fond a été bien aménagé. Avant d'éclater de rire parce que les réactions des tracteurs, porteurs et autres moissonneuses, souvent problématiques à conduire, révèlent assez rapidement le mauvaise tenue du moteur physique. Combien de monstres d'acier peuvent décoller ou basculer pour rien ? Une fois remis de ces émotions, on peut se concentrer sur le mode Carrière. Chacune des cartes vous place avec un matériel de base, vous permet de passer un temps certain dans les champs de patates, betteraves, blé ou encore colza et de faire un peu d'élevage de poules, vaches ou moutons. Avec toujours l'objectif de récupérer plein de sousous, récupérer des équipements flambants neufs et de vous étendre. Jusqu'à conquérir chaque parcelle fertilisable - on en trouve une quarantaine à Bjornholm.

Ni fait ni à ferme

Autant le dire, il va falloir être très motivé. Peu importe la difficulté choisie et le rythme d'apparition de certaines missions ponctuelles, le côté laborieux des opérations et de l'évolution de votre compte en banque va vite devenir insupportable. Je ne parle pas forcément des multiples bugs, mais du côté simplement chiant et sans surprises de l'ensemble. Même en accélérant le temps. Même en embauchant de nouveaux ouvriers - qui n'ont tout simplement aucun cerveau, il faut généralement tout préparer avant de les convoquer sur les champs, les laisser piloter avant s'occuper du reste. La répétitivité et le manque de profondeur sont assommants. Tout juste pourra-t-on dire que le multijoueur jusqu'à 6 mettra un peu de sel. Mais se réunir en ligne ne changera rien au fait que la gestion est au niveau de la réalisation et de la jouabilité générale : insipide.

Dieu sait que la vie de fermier virtuel peut être amusante. Farmville ou encore Harvest Moon l'ont prouvé. Mais Farming Simulator n'est pas de cette trempe. Parce que manque d'idées, de finition, de profondeur. De budget, peut-être ? Toujours est-il que cette simulation, sur consoles, là où la communauté ne pourra pas modder, accuse bien trop de défauts pour être prise pour un divertissement solide.