On a beau railler cet état de fait ici et là, force est de constater que Dark Souls a fait des petits plus ou moins bien-nés. Si son mystère et son magnétisme maléfique n'appartiennent toujours qu'à lui, à ses suites et ses jeux parents, nombreux sont ceux qui ont tenté de lui emprunter le mutisme de son récit trouble, la difficulté de sa progression impitoyable. C'est le cas de Fade to Silence qui plonge joueuses et joueurs dans un univers glaçant, qu'on découvre post-apocalyptique à travers son récit cryptique, face à des créatures démoniaques. L'influence est nette, mais comme cela semble être une tendance depuis quelques temps déjà, pour ravir l'appétit des amateurs de RPG et de défi encore plus corsé, c'est tout le panel des mécanismes du jeu de survie qui est proposé également ici.

La mort, l'ennui, ou les deux ?

Ainsi, en mode exploration ou en mode survie, choix laissé en début de partie, il faudra en plus de combats très laborieux à base de roulades à retardement, coups faibles et coups forts, surveiller sa faim et sa température. Mais pas seulement : il faudra aussi veiller sur celle de ses partisans. Car c'est la particularité de Fade to Silence qui semble vouloir proposer tous les plaisirs de l'amateur de jeu hardcore, de la survie, donc, mais aussi plus ou moins de la gestion, alors qu'il faudra looter, crafter, pour dresser des bâtiments dans ses étendues glacées et mettre à l'aise nos compagnons à l'intérieur. Laborieux car l'ensemble manque de finitions convenables, pour le dire aimablement, et les actions proposées se révèlent vite très répétitives.

Froid, glacé...

L'association de styles pourrait tout de même, avec la meilleure volonté du monde, s'avérer intéressante. Reste que l'exécution est ici trop médiocre et finit de tuer le peu de motivation que pouvait offrir un contexte de départ légèrement intriguant car proposé sans indices ou presque. En effet, techniquement très faible, Fade to Silence propose des interactions aussi datées que pénibles que ce soit par ses combats ou l'on aura tout intérêt à se défaire du ciblage si l'on veut s'en tirer (un comble !) ou par cette façon de ne pouvoir abattre que cet arbre bien précis au bout du blizzard pour pouvoir entreprendre la construction d'une pauvre cabane dans laquelle vos comparses finiront en esquimaux glacés malgré la douceur ambiante du feu... Pas d'arc, pas de chasse, vous pourrez essayer de frapper ce cerf avec votre torche, rien ne se passera. Bon.

Polaire !

Loisir de s'atteler à ces tâches ne sera offert que si le mode exploration a été choisi au départ. En effet, la résurrection est tributaire d'un système de jeton. Dans le mode survie, une fois sans jeton, la mort est définitive et impose, pour les damnés prêts à relancer une partie plutôt que de prendre l'air et d'aller à la rencontre de son destin, de tout recommencer à zéro. Même le tuto. On comprend l'idée qui voudrait qu'on s'enthousiasme devant tant d'âpreté, de caractère, d'audace. Mais non, au regard de ses capacités à procurer du plaisir ou en tout cas un sentiment d'accomplissement, le jeu n'en vaut pas la chandelle.