Eagle Flight commence par une petite séquence touchante durant laquelle l'infinie pénombre qui vous entoure se voit peu à peu brisée par de vifs éclats de lumière, au moment où votre Maman aigle brise du bout du bec la coquille d'oeuf dans laquelle vous vous trouvez. En sortant, ébloui par le soleil, vous levez tout de même la tête et rencontrez pour la première fois vos parents, qui vous paraissent immensément grands... On sentirait presque l'amour dans leur regard.

Ça vous paraîtra sûrement très bête, mais j'assume tout de même mon côté "joueur fragile" : j'ai été touché par ce moment, évidemment sublimé par la réalité virtuelle qui vous place dans la peau et les plumes du personnage principal du jeu.

Je suis un aigle

PlayStation VR vissé sur la tête, on se lance donc pour la première fois dans Eagle Flight pour découvrir d'excellentes sensations. En dehors de l'accélération et de la décélération (sur les deux gâchettes de la manette), le contrôle de l'aigle se fait uniquement via les mouvements de la tête : on lève ou baisse le nez pour monter ou descendre en altitude, et on incline la tête à gauche ou à droite pour tourner.

C'est simple, mais c'est extrêmement intuitif, et ça permet d'avoir l'impression de véritablement incarner l'aigle. Les sensations de vitesse sont excellentes lorsqu'on descend en piqué et qu'on frôle les divers éléments du décor, et on se prend vite au jeu en voulant faire des acrobaties de plus en plus borderline. Une vraie bonne surprise.

Paris nature

Le terrain de jeu est un Paris plutôt réduit, très coloré et très stylisé, façon BD, dans lequel la nature aurait totalement repris ses droits. Les hommes ne sont plus là, la végétation est partout. Il reste quelques traces du temps passé (bus et autres véhicules échoués ici et là) et de la catastrophe qui a probablement accéléré la disparition des habitants (un grand satellite écrasé notamment), mais les animaux qui se sont échappés des zoos et autres ménageries ont pris possession des lieux et y vivent sereinement... Une sorte de situation post-apocalyptique traitée façon happy-end, en gros !

C'est en tout cas esthétiquement réussi, malgré quelques petits défauts techniques (notamment pas mal de popping), et c'est donc un cadre tout à fait agréable à survoler. D'autant que de nombreux trous dans les bâtiments et autres zones de boost permettent de rendre les slaloms entre les immeubles encore plus grisants. Vous serez même amenés à faire de sensationnels parcours sous-terrain, notamment dans les anciens tunnels et stations de métro.

Plaisir solitaire...

Mais au delà du bonheur simple de planer au dessus de la plus belle ville du monde dans la peau d'un aigle, que fait-on exactement dans Eagle Flight, me direz-vous ? Le jeu nous propose à la fois un mode solo et un mode multi. Dans le solo, on suit donc l'histoire de cet aigle qui viendra en aide aux siens. La ville est divisée en quartiers qu'on débloquera petit à petit en réussissant des "missions" (une trentaine environ) qui peuvent être alternativement des parcours ou des combats.

Les parcours sont des courses contre le temps qui demandent simplement de passer à travers une série d'arceaux le plus rapidement possible, tandis que les combats vous feront utiliser deux autre boutons : Carré pour envoyer des ondes sur les ennemis et Rond pour vous créer une sorte de bouclier. Dans un cas comme dans l'autre, les sensations sont franchement plaisantes, même si l'ensemble finit tout de même par tourner en rond... certes les quelques missions "expert" à débloquer grâce aux étoiles (chaque mission vous en délivre 1 à 3) et les passages sous-terrains y ajoutent tout de même un peu de piment.

... et baston en escadron !

En multi, deux équipes équipes de 3 aigles s'affrontent dans des matchs de capture de drapeau assez classiques (il faut récupérer un gibier et le ramener dans son nid), mais qui profitent de l'originalité du gameplay pour donner des affrontements vraiment plaisants. Le fait d'incarner un aigle pouvant voler en rase-motte, piquer brutalement après avoir franchi un immeuble ou simplement slalomer entre les bâtiments et la végétation, permet en effet de se cacher des tirs ennemis avec beaucoup de panache... tout en risquant de s'écraser lamentablement sur un mur et donc de lâcher sa proie/drapeau.

C'est assez grisant, encore une fois, et très fun à jouer. Malgré tout, ici aussi, on tourne vite en rond car ce mode capture de drapeau représente le seul et unique mode de jeu multijoueur proposé ! Pourquoi ne pas avoir inclus d'autres idées originales, voire simplement ajouté des courses d'arceaux comme en solo ?