Pif, me suis viandé sur une planète hostile avec mon petit vaisseau de sauvetage ! Le temps de récupérer quelques matériaux sur l'épave et de couper un ou deux arbres, et je me fais une cabane pour m'abriter des créatures de l'ombre qui m'assaillent régulièrement. Étranges bestioles sur une étrange terre où la lumière débarque une fois tous les 36 du mois. C'est sombre, très sombre. Il va en falloir du travail pour illuminer tout cela ! L'exploration dans Darkout vous apportera plus de schémas à construire dans le domaine de la protection personnelle (armure, soins, buff), mais c'est surtout la collecte de ressources et la recherche qui débloque de nouvelles technologies. Comme dans Terraria, vous allez donc creuser pour trouver du cuivre, de la pierre (et du coup, de l'étain), du charbon et du fer en petite quantité. Encore plus profond, vous minerez différents types de cristaux. À la surface, vous emmagasinerez du bois, des plantes, de l'eau et du goudron.

Il n'y a plus d'espoir

On ne peut pas dire que les débuts de Darkout soient très joyeux. On amasse des points de recherche à chaque action, que l'on dépense pour débloquer des techs si on possède les ressources nécessaires. On peut ensuite les produire tant qu'on a ces mêmes ressources en stock. Oubliez les petites maisons en bois, le but est de vous fignoler une vrai base de méchant avec des murs en métal, des générateurs, des labos chimiques, des fonderies nucléaires (ou un truc du genre). Là, ça commence à être plus drôle ! On installe des prises, on tire des câbles électriques, on branche des appareils en tout genre, avec des interrupteurs... L'important, c'est de mettre de la lumière partout !

Un petit peu monomaniaque...

L'histoire ? Oh, elle avance très doucement en récupérant des journaux de bord. Les monstres ? Ils sont bêtes comme leurs pieds, peu diversifiés et ne posent pas de grands problèmes si vous êtes bien équipé. Il faut quand même en tuer pour gagner une ressource utile, "l'ombre", mais mieux vaut les éviter de manière générale. Des Boss ? Je n'en ai pas vu, mais j'ai découvert un "challenge" que je n'ai pas pu activer : pas assez puissant. Des environnements variés ? Non pas trop, et de toute façon le jeu est plongé perpétuellement dans le noir. C'est vrai que l'objectif est justement d'éclairer tout cela, mais cela reste tout de même bien fatigant et déprimant à force. A priori, il faut se défendre des créatures de l'ombre, on cherche surtout à soulager ses yeux.

Bêta or not bêta ?

Côté technique, il faut apprécier le design plus fin que celui de Terraria et très... "coloré". Les décors sont pas mal, mais j'ai horreur de la tronche du perso, homme ou femme (pas de customisation possible). Vite, un casque ! L'interface vous demandera un temps d'adaptation, mais il y a des bonnes idées à piquer, comme la double barre de raccourci bouton gauche/bouton droit. On notera quelques bugs, comme les objets posés à terre alors qu'on veut les placer sur la barre, ou encore les sceaux qui se multiplient tout seuls à l'utilisation, ou bien de l'équipement qui disparaît mystérieusement. Darkout est clairement en bêta (ou au Stage 1, comme ils disent), comme souvent avec ces jeux qui se développent et s'enrichissent sur la longueur, mais il aurait mérité un patch ou deux avant d'être vendu comme un titre terminé sur Steam (ou alors le mettre en accès anticipé). La sortie de Starbound aurait-elle fait paniquer le studio Allgraf ?

Darkout possède de toute évidence des défauts, mais on ne peut pas dire qu'on s'y ennuie non plus. L'habituelle drogue qui fait tourner ces rogue-like d'artisanat fonctionne ici aussi. On se demande tout de même où tout cela nous mène, d'une manière un peu plus présente que dans Terraria, car l'action de Darkout est plus dirigée par l'idée de progresser techniquement pour... pourquoi justement ? S'échapper ? Vous le découvrirez peut être avant moi. Après tout, le prix est tout à fait honnête : 12 euros. De quoi oublier les petits tracas de Darkout. D'ailleurs, vous m'excuserez, mais j'ai une installation électrique à terminer.