À sa sortie sur PS4 en 2019, Days Gone a reçu un accueil quelque peu mitigé, notamment entaché par une série de problèmes techniques qui lui ont malheureusement mis du plomb dans l’aile. Pourtant, le jeu a rencontré un vrai succès du cœur de la part des joueurs qui s’y sont essayés. Malheureusement, entre la réception en demi-teinte et des ventes considérées comme en dessous des attentes, Sony a rapidement mis à mort tout espoir d’un Days Gone 2 au grand dam des fans qui n’attendent pourtant que ça encore aujourd'hui. Ça n'a pourtant pas empêché le jeu original de se bonifier avec le temps, au fil des mises à jour, puis de faire partie des premiers jeux PlayStation à débarquer sur PC avant de finalement se retrouver avec une nouvelle version entièrement remastérisée. Il y a même un film en préparation ! PlayStation tire pas mal sur la corde pour une licence qu’elle souhaite laisser au placard non ? On ne va certainement pas s’en plaindre, puisque ce remaster est une réussite et ça fait plaisir de retrouver ce bon vieux Deacon en grande forme.
Que les vilaines langues se taisent tout de suite. Oui, Days Gone est le candidat parfait pour un remaster et ça lui fait du bien, que ça vous plaise ou non. La question de l'intérêt d’un remaster pour des franchises qui semblent encore si fraîches se pose souvent, The Last of Us ou encore Horizon sont de bons exemples, et pourtant on oublie que beaucoup d’entre eux ont déjà plusieurs années au compteur, voire une décennie pour certains.
Cela suffit parfois à creuser un sérieux écart avec les nouvelles technologies, sans parler de l’arrivée de nouvelles générations de joueurs. Dans le cas de Days Gone, c’est surtout une seconde chance inespérée pour briller, montrer ce dont il est capable et qui sait, peut-être venir chatouiller Sony pour négocier une suite. On croise les doigts, mais est-ce que ce remaster a les épaules assez solides pour faire pencher la balance ? À mes yeux, oui.
Note : Avis aux joueurs qui possèdent déjà Days Gone sur PS4 que ce soit en version physique ou numérique, sachez qu’il ne vous coûtera qu’une dizaine d’euros pour mettre la main sur la version remastérisée PS5. Pas besoin de repasser à la caisse pour racheter le jeu complet.
Ce bon vieux Deacon n'a pas pris une ride
Days Gone, c’est l’histoire d’un motard badass au cœur tendre qui se retrouve en pleine apocalypse zombie. Séparé violemment de sa compagne au début de l’enfer, il arpente désormais la nature sauvage de l’Oregon en chevauchant son fidèle destrier ronronnant. Accompagné du frère de sa défunte amoureuse, Deacon St John survit tant bien que mal jusqu’à ce qu’un incident le pousse à se lancer dans une quête de la vérité quitte à risquer sa peau à de nombreuses reprises.
La trame et l’ambiance n’ont pas bougé d’un iota. Rien de surprenant puisqu’on est face à un remaster pur et simple et donc d’un gros lissage graphique. Heureusement, le jeu originel n’était pas vilain (tout bug mis à part). L’Oregon est donc toujours aussi agréable à découvrir, les personnages ont de la gueule et on pourra clairement s’amuser avec le mode photo au détour d’un coucher de soleil s’étendant à perte de vue au-dessus de la cime des arbres. Si le jeu d’origine était déjà une invitation à l’exploration, cette mouture PS5 nous invite carrément au voyage. Les améliorations graphiques, notamment sur PS5 Pro, se voient immédiatement.
On a donc le droit à deux modes graphiques sur PS5 classique, un mode performance qui vise un rendu à 1800p en 60 fps et un mode Qualité qui privilégie un rendu en 2880p à 30fps en mettant le paquet sur les effets graphiques. Les deux modes fonctionnent du tonnerre en l’état, sans trop de peine. Pas de chute de framerate violente à noter, même lorsqu’une centaine de monstres nous court après ou que tout le monde s'affole à l’écran. Days Gone a grandi, la version PS5 tire le meilleur de ce que le jeu a à nous offrir.
La PS5 Pro et la Dualsense n’ont pas été oubliées
Pour les possesseurs de PS5 Pro, vous pourrez pousser encore le curseur d’un cran avec un mode graphique exclusif amélioré. Vous pourrez donc jouer en 1584p upscale en 4k par la magie du PSSR, le fameux DLSS maison très largement mise en avant lors de la présentation de la console. Très clairement, il s’agit du meilleur mode graphique pour les joueurs PS5 Pro, ça va de soi. Ça fonctionne hyper bien et le rendu est impeccable. C’est fluide, et graphiquement très réussi, d’autant que l’on profite de tous les nouveaux effets visuels ajoutés à l'occasion de ce remaster.
En plus de profiter de la puissance des consoles PS5, le jeu tire partie des fonctionnalités de la fameuse Dualsense, trop souvent oubliée malheureusement. Ici, le retour haptique fait de petites merveilles. Il vibre au moindre ronronnement, et peut même nous faire sentir la gronde de la horde qui arrive en hurlant. Pour le coup, c’est bien utilisé et très sympa, même si l’on est loin des vitrines comme Astro Bot. Les gâchettes sont aussi mises à contribution lors de la conduite de la moto ou du tir. Là, c’est un peu raide tout de même, mais je dois avouer que je ne suis pas hyper client des gâchettes adaptatives. Les devs ont toutefois eu la bonne idée de nous permettre de les désactiver dans les options, merci à eux.
Oui, Days Gone Remastered est beau
Il y a donc clairement eu un très gros travail sur le remaster de Days Gone, au-delà du simple lissage graphique. On parlera ici plutôt d’améliorations significatives de tout le visuel. Outre l’aspect purement technique du framerate et de la résolution, de nombreuses retouches ont été faites sur les effets de lumière ou encore la distance d’affichage et les textures. Tout est plus fin et détaillé, on notera même l’ajout de végétation ici et là, bien plus dense que par le passé. On ne penserait pas comme ça, mais le simple ajout d’herbes hautes ou de buissons fait parfois toute la différence. Dans le cas de Days Gone, ça renforce clairement l’aspect sauvage de l’environnement et donc l’immersion. On n’est peut-être pas au niveau du travail abattu sur un remaster comme celui de Horizon Zero Dawn, mais les ajouts sont tout de même notables.
La distance d’affichage et la gestion de la luminosité, qui pêchaient à l’époque, sont ici aussi nettement améliorées. On y voit au loin et les détails apparaissent avec plus de précision qu’auparavant. C'est le moment d'enfin profiter comme il se doit des immenses panoramas que l’on croisera, l’occasion ici de dégainer le mode photo. C’est aussi là que l’on appréciera davantage les effets de lumière, clairement au-dessus du jeu de base beaucoup trop lumineux, surtout de nuit. Ici, c’est plus chaud, plus doux et bien mieux géré. La palette de couleurs semble même avoir gagné en profondeur. Le résultat est sans appel, c’est beau. Oui, Days Gone Remastered est beau.
Days Gone baigne quand même dans son jus sur certains aspects
On sent toutefois qu’il s’agit bien d’un remaster, certaines animations restent poussiéreuses, notamment au niveau des visages et les petits couacs de l’époque, comme la synchro labiale, n’ont pas eu l'occasion de passer sur la table d’opération comme on aurait pu espérer. Ça donne donc un petit air old school à ce Days Gone Remastered, quand bien même le jeu reste plutôt récent finalement.
En termes de gameplay, même son de cloche. Le jeu reste dans son jus avec ses forces et ses faiblesses. C’est toujours un régal de survivre dans l’Oregon, de dénicher des ressources en fouillant les bâtiments ou les véhicules délabrés sur le bord de la route, quand bien même les QTE sont parfois fatigants. Se battre contre les infectés (et les humains d’ailleurs) reste aussi un vrai plaisir, même si l’IA est toujours à l’ouest parfois. Bien entendu, les hordes font toujours autant d’effet, elles sont même finalement plus impressionnantes avec toutes les améliorations graphiques. La distance d’affichage nous permet d’entrevoir les masses grouillantes au loin avec davantage de détails, tout est très fluide, la tension est à son maximum.
Par contre, farfouiller dans son inventaire avec l’agglutinement de menus radiaux reste toujours perfectible. Ça manque de précision et le cafouillage n’est jamais loin. Une petite amélioration là-dessus aurait été bienvenue et c’est pareil pour tous les menus et sous-menus parfois mal emboîtés les uns aux autres, on s’y perd assez facilement. Et ces maudits écrans noirs omniprésents qui hachent la mise à scène n'ont malheureusement pas disparu non plus. Ils sont heureusement bien plus brefs, au même titre que les chargements, drastiquement améliorés, mais eux aussi bien trop présents.
Mis à part ces petits écueils finalement, difficile de venir bouder son plaisir. Si vous étiez refroidis par l’aspect technique du jeu sur PS4, c’est le moment de plonger tête baissée. Days Gone Remastered est sans conteste la meilleure version du jeu actuellement, il n’y a pas à tortiller. Il est enfin mis en valeur comme il le mérite et c’est un vrai plaisir de le redécouvrir sous son meilleur jour.
Le mode Assaut de Horde, un ajout cohérent, généreux et très fun
Days Gone Remastered est la version la plus complète du jeu à ce jour puisqu’elle contient l’intégralité des mises à jour déployées à ce jour, notamment le nouveau contenu. Vous pourrez ainsi profiter directement des niveaux de difficulté Survie, ou encore des Défis et du New Game Plus. Cerise sur le gâteau, la version remastérisée embarque avec elle un nouveau mode de jeu inédit et exclusif, l’Assaut de Horde. Il s’agit ni plus ni moins qu’un mode survie en monde ouvert dans lequel vous devrez tenter de battre les meilleurs scores en affrontant la horde et différents adversaires errants. Quatre régions sont actuellement disponibles, chacune étant un tronçon de l’open world plutôt vaste dans lequel on pourra se balader librement.
Il sera possible d’incarner plusieurs personnages issus du jeu, des héros comme des antagonistes et même des seconds couteaux qui profiteront ici d’un peu plus de visibilité. Pas de compétences spéciales ou de capacités passives innées ici, mais chaque perso commencera la partie avec un équipement différent. Le reste ne dépendra que de vous. Toutes les missions commencent de la même façon : on est largué au milieu de la carte, face à une petite horde de créatures pour nous mettre la pression et l’on doit retrouver notre moto laissée à l’abandon à une centaine de mètres de notre position. Ensuite, il faudra explorer, trouver des armes et des ressources et évidemment liquider la horde pour engranger un maximum de points.
À chaque vague d’adversaires abattus, un temps de pause d’un peu moins de deux minutes est offert pour permettre d’explorer, recharger les points de vie, les munitions et prendre soin de la moto. Cette dernière doit en effet être bichonnée comme dans le jeu de base sous peine de ne plus être utilisable, et généralement c’est la mort assurée juste derrière. La recette de Days Gone est ainsi condensée à son maximum et largement corsée grâce à ces hordes de monstres increvables qui reviennent sans cesse et toujours plus nombreux. C’est très intense, la tension est omniprésente.
Clairement, ces sessions de mode survie en monde ouvert sont grisantes et rapidement addictives. C'est une vraie réussite. En plus d’être vraiment fun, le mode Assaut de Horde est extrêmement généreux et pourra vous tenir en haleine de nombreuses heures, pour peu que vous adhériez. Au lancement, ce sont près d’une douzaine de personnages qui sont jouables et six autres seront à débloquer en montant de niveau.
À cela s'ajoutent plus d’une vingtaine de modificateurs à déverrouiller. Des « Injecteurs » que l’on pourra choisir avant de lancer une partie et qui viendront modifier les règles pour nous faciliter la tâche, en abaissant le bonus de score, ou au contraire en corsant encore le défi ce qui permettra de gagner cette fois un multiplicateur en contrepartie. Une boucle de gameplay généreuse et donc bien rodée qui, en plus d’être totalement cohérente, offre une vraie rejouabilité. En vérité, on aurait bien vu un mode coopératif à deux joueurs pour encore plus de fun et de rejouabilité justement. Peut-être plus tard ?
