Révolutionnaire, grande gueule et ratissant large : Jean-Luc Mélenchon est... le PC

Coup de poker réussi pour Mélenchon : aux dernières présidentielles, celui qui incarne ici la plus puissante des montures totalisait 11,10% des suffrages comptabilisés, une véritable surprise dont il se gausse encore avec plaisir aujourd'hui.

Tout comme l'Ordinateur Personnel part en solo à l'aventure en tenant de surpasser ses limites dans ce qu'il est humainement possible d'afficher, Mélenchon est parti seul-tout et bille en tête à la chasse aux parrainages, prenant de court tous ses petits copains, à leur grand dam bien entendu. En abandonnant sur le bas-côté ses soutiens communistes d'hier, on pourrait légitimement se demander si Mélenchon est bien compatible avec le PC...

Mais comme cette bonne vieille boîte à cartes graphiques, « Jean-Luc » balance tellement de méga octets de discours à la minute qu'il peut parfois être compliqué pour le nouveau venu de s'y retrouver. Que celui qui n'a jamais fulminé en montant son premier kit me jette la première pierre ! Et puis, une fois la bête assemblée et démarrée comme il faut, on ne sait plus vraiment où donner de la tête : entre une pléthore d'expériences VR, de l'indé 2D à gogo et du triple A soldé comme nulle part ailleurs, difficile de s'y retrouver. Le trop serait-il l'ennemi du mieux ? Mélenchon aussi est adepte du grand écart perpétuel : quand il ne met pas à mal les équipes de l'ex-Petit Journal (quand c'était bien), c'est pour se retrouver sur un divan en compagnie de Karine Lemarchand pour parler de sa barbe... Finalement, avec ses bugs à répétition, on peut se demander si jouer sur Mélenchon, ce ne serait pas une affaire de spécialistes !

Mal lancé, complexe et incompris, Benoît Hamon est... la WiiU

Pauvre Benoît Hamon. Celui qui a su un temps créer la surprise se retrouve aujourd'hui coincé en bien mauvaise position dans les classements hebdomadaires de VGChartz. Avec ses annonces originales qui ne trouvent toutefois qu'un écho modéré parmi les joueurs, il rejoint déjà sans mal la WiiU au rang des fausses bonnes idées.

Lancée dans la cohue générale, la campagne du breton nous rappelle les débuts pétaradants de feu la console au Gamepad : impossible de dire s'il s'agissait d'une nouvelle plate-forme tant sa présentation laissa interloqués les internautes et les journalistes présents sur place. C'est donc la tête haute et le poil brillant que Benoît Hamon vit ses potentiels soutiens le lâcher les uns après les autres. Serrant les dents - et sans doute les fesses, il ne put qu'acter le fossé de solitude qui se formait autour de lui, tout comme Nintendo vit tous les éditeurs tiers venus un temps remplir leurs caisses avec la Wii reprendre sans un regard en arrière le chemin de la concurrence...

Valls lui aura même fait une Ubisoft ! Feignant de soutenir coûte que coûte le vainqueur de la primaire (en parlant alors de lui à la troisième personne, tout Césarion qu'il est) avec un timide ZombiU, l'ancien Premier Ministre finira par rompre avec ses promesses - une première en politique, et portera au final la pauvre exclusivité ainsi que Rayman Legends sur toutes les autres plate-formes...

Et quant au doux rêve de l'union des gauches, il a été réduit à l'état de chimère par les deux melons de cette utopique « gauche de gouvernement » : incapable de tenir sa promesse initiale d'accueillir à l'occasion un second Gamepad, Mélenchon boudera dans son coin en attendant qu'Hamon choisisse de céder pour s'emparer d'une simple Wiimote. Triste France...