BOOM BOOM BOOM, deux caissons de basse massifs positionnés l'un face à l'autre, deux joysticks dotés d'un bouton qui peut s'enfoncer en son centre, un écran basé sur les dimensions d'un smartphone... Cette borne imposante, qui aurait plus sa place dans le prochain Mad Max que dans une salle de jeux vidéo, s'appelle Groove Coaster 3, et autant vous prévenir tout de suite : âmes sensibles s'abstenir !

Groove Coaster est à la base un spin-off de Space Invaders paru sur iOS et Android en 2011 sous le titre Rythmvaders. On y incarne un des aliens emblématiques du titre. Dès que l'alien atteint une cible, il faut taper ou swiper dans la direction requise. Par la suite, une version Arcade de ce spin-off fut développée en 2013, en gardant l'écran format smartphone de la version originale, puis une suite en 2015, et encore une autre en 2016 avec cet épisode 3.

Groove Coaster 3 reprend le même principe que l'épisode sur téléphone, avec votre avatar qui se déplace sur une ligne à l'écran et un certain nombre de commandes à effectuer en rythme par le biais des deux joysticks à votre disposition. Et ce n'est pas parce qu'il n'y a que deux joysticks que les commandes sont limitées : il faut tour à tour taper en rythme comme sur des bongas via les boutons au-dessus des joysticks, incliner un seul joystick ou les deux simultanément dans les directions demandées, marteler les boutons sur de courtes périodes, ou encore faire pivoter les joysticks en rythme. Beaucoup, beaucoup plus simple à écrire qu'à faire !

Crise d'épilepsie sur commande

Contrairement aux deux titres évoqués dans les pages précédentes, les notes ne défilent pas du haut de l'écran vers le bas, mais apparaissent sur la ligne sur laquelle progresse notre avatar. Malheureusement, cette ligne peut très bien aller du haut vers le bas comme de la droite vers la gauche, voire réaliser des cercles bizarres ou des formes géométriques psychédéliques rendant la lecture des partitions difficiles. À tel point qu'il devient impossible d'anticiper les commandes demandées, laissant rapidement place aux Miss à répétition, sanction ultime des jeux de rythme... et à de la frustration.

C'est dommage, notamment avec un titre à l'esthétique si unique. Fils de fer et pixels se marient pour donner une explosion de lignes et de boulettes multicolores qui donnent une réelle identité rétro-futuriste à ce Groove Coaster. Attention toutefois aux crises d'épilepsie, et ce n'est pas une blague : les flashs sont particulièrement violents et nombreux lors de chaque session de jeu.

Concernant les musiques, on retrouve les playlists Anime/Game OST/J-Pop/Variété japonaises habituelles, avec tout de même une part belle donnée à des remix chiptunes de morceaux plus ou moins connus. Les amoureux de Vocaloids seront également heureux d'apprendre que toute une section leur est dédiée avec plus d'une quinzaine de titres différents.

Piano, grosses basses et reconnaissance de mouvements sont à l'honneur dans les salles d'Arcade japonaises, pour des expériences difficilement transposables dans nos salons. La qualité des périphériques qui nous sont proposés, la mise en scène de chacune des parties et les sensations procurées par ces cabines rendent chaque parties aussi excitante que la première. Et puis, ce plaisir coupable de se balader de bornes en bornes et de pouvoir apercevoir un jeune écolier japonais, défiant toutes les lois de la physique et de la gravité à la fois, en train de battre un record sur un morceau ultra-extreme-de-la-mort-qui-tue, puis le voir repartir avec sa mère, son sac Yokai Watch sur le dos, est un spectacle étrangement grisant que seules les salles d'arcade japonaises peuvent nous offrir.

A bientôt pour une prochaine rubrique en direct du Japon ! Sayonara !