Aux alentours de 2014, peu après le succès incontestable du premier The Last of Us, une adaptation cinématographique est mise en chantier par Screen Gems, une filiale de Sony. Sam Raimi (Evil Dead, Doctor Strange 2) est alors choisi pour réaliser le long-métrage et les noms de Maisie Williams (Game of Thrones) et Bruce Campbell ( Evil Dead) circulent ici et là. Seulement voilà, pour Neil Druckmann, rien ne va.

À deux doigts d'un The Last of Us avec Milla Jovovich (non, mais pas loin)

À l'occasion d’une interview avec The New Yorker, Druckmann est revenu sur ce qui est arrivé au film The Last of Us de Sam Raimi et comment il a fini par rencontrer Craig Mazin, l’actuel showrunner de la série à venir au mois de janvier prochain.
Pour le créateur de The Last of Us, le film de Screen Gems ne prenait absolument pas la bonne direction. Cette filiale de Sony avait réussi à se faire un nom avec l'adaptation de la franchise Resident Evil qui a donné naissance à (trop ?) plusieurs films de Paul W.S Anderson avec Milla Jovovich en tête d'affiche. Pour reprendre les termes employés par Neil Druckmann, Screen Gems faisait, à l’époque, des films « d'un type très particuliers ». Et plus le projet avançait, plus Neil Druckmann était hésitant.

Les autres producteurs ne cessaient de répéter qu’ils voulaient quelque chose de « grand » et de « sexy », un blockbuster pop-corn qui devait plaire à un maximum de gens. Un film bourré d’action proche de World War Z. Alors que Neil de son côté, espérait plutôt se focaliser sur la narration pour prouver à un large public que le jeu vidéo est capable d’apporter une vraie histoire, une vraie construction narrative, et plus encore.
Résultat, à force de batailler, Neil Druckman a fini par avoir Screen Gems à l'usure et le studio a laissé tomber l’affaire. Sony a alors activement cherché un autre collaborateur pour mettre en chantier son film avant que le soufflé ne retombe.
C’est alors que Druckmann a commencé lui aussi à perdre patience et lors d’un de ses échanges avec Carter Swan, responsable de l’expansion de licence chez Sony, le créateur de The Last of Us à taper du poing sur la table en martelant qu’il pensait qu’« un film n’était pas une bonne manière d’adapter son jeu » à succès, ce à quoi Carter a répondu que Craig Mazin (qu’il avait rencontré précédemment) avait justement décliné l’offre de faire un film pour les mêmes raisons. Et c’est justement pour ça que Druckman a décidé de rencontrer le showrunner de Tchernobyl.

Une série pour les sauver tous

La suite, on la connaît. Neil Druckman et Craig Mazin ont travaillé de concert pour adapter The Last of Us en série en s’entourant d’un casting 5 étoiles. Le show sera diffusé sur HBO Max dès le 15 janvier et devrait arriver chez nous dans la foulée, bien que l’on ne sache toujours pas quand, ni sur quelle plateforme.

Quoi qu’il en soit, Neil Druckmann mise très gros sur cette série et espère même qu’elle viendra rompre la malédiction des adaptations de jeux vidéo au cinéma et à la télévision.
Il faut dire que dernièrement, le jeu vidéo n’a eu le droit qu’à des films légers, comme Sonic et Détective Pikachu, ou à des projets totalement ratés comme la série Resident Evil ou encore le film Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City (oui il y a beaucoup de Resident Evil, mais ce n’est pas notre faute).

La série The Last of Us espère s’imposer comme en tant qu’adaptation fidèle et série sérieuse portée sur sa narration et ses personnages, et non pas comme un simple divertissement pop-corn. On ne demande qu’à voir tout ça.