La Megadrive, c'est avant tout, la plus belle success story de l'Histoire de Sega. Au tournant des années 80, le développeur est déjà reconnu comme un géant des salles d'Arcade, et sa capacité à emporter les suffrages à la moindre sortie d'une de leurs nouveautés, sur un secteur alors en pleine expension, font de la marque Sega, un géant du jeu vidéo, à la pointe de la technologie. Cette impression ne va faire que se renforcer durant toute la décennie. Mais, transformer cette réussite dans les salons et les chambres des enfants et adolescents japonais, c'est une toute autre affaire. Et si la sortie des consoles de la gamme SG ou Mark, apporte un brin de visibilité à la marque, et permet à quelques développeurs en devenir tels que Yuji Naka de faire leurs premières armes, elle sont loin de faire jeu égal avec le géant du secteur, Nintendo, qui renverse tout sur son passage dès les premiers mois de la commercialisation de la Famicom. Une console qui se transforme elle, en véritable phénomène de société. La Mark 3, qui verra le jour en 1985 au Japon, puis dans le monde sous le nom de Master System, paraît prometteuse, mais au final, il s'agit d'un essai supplémentaire en demi teinte pour Sega, qui désespère de trouver la formule magique pour, enfin, envahir les télévisions du Japon et du monde.

Le constructeur ne va pas pour autant baisser les bras, et va proposer avec la Megadrive, une console à la pointe de la technologie, digne de son savoir faire, possédant une architecture solide, facilitant d'autant le travail des développeurs leur permettant de concevoir les premiers grands jeux de la génération 16 bit. Le pari technologique est certes réussi, mais encore faut-il convaincre les développeurs, puis le marché, que Sega est entré dans une nouvelle ère. Le salut viendra, presque contre toute attente, non pas du Japon, ou le nom de Sega reste encore pour un temps, associé aux succès de l'Arcade, mais grâce à une vraie percée aux Etats-Unis, et dans une moindre mesure en Europe. Sega of America va réussir au début des années 90, un vrai tour de force, en imposant la marque sur son territoire, en quelques années, dans la foulée de la sortie de la 16 bit. Ralliement d'éditeurs et développeurs de talent, campagne publicitaire audacieuse, voire agressive, occidentalisation des plus grands projets de Sega en interne, rien n'est trop beau pour grignoter des parts de marché à un Nintendo qui semble quelque peu groggy, en attenant la sortie de la Super Nintendo. Sega va réussir l'impensable : Renverser la tendance, et faire de la Megadrive la machine de référence du début des années 90 au pays de l'Oncle Sam, et opposer une très sérieuse concurrence en Europe. Mais au-delà de tout ce qui a été évoqué comme raisons plus haut, il va réussir son pari, avant toutes choses, grâce à la sortie d'un catalogue de jeux particulièrement adaptés et attractif aux yeux de son nouveau public. Ce sont ces jeux, dont il sera question aujourd'hui, le Top 5 des jeux qui ont fait de la Megadrive, un succès planétaire. Vous les connaissez tous, mais il est temps de se les remémorer cette semaine sur ce blog ! 

 

Numéro 5: Altered Beast

Faire le lien entre les succès de l'Arcade, et sa toute nouvelle console 16 bit, coûte que coûte. Cette stratégie de Sega, peu probante jusqu'alors, va enfin commencer à porter ses fruits, sur une machine qui, rappellons le, est à sa sortie en 1988, un véritable concentré de technologie, qui n'a aucun mal à porter les plus belles réalisations des bornes qui jalonnent les salles d'Arcade. Le succès d'Altered Beast sonne les prémices d'un intérêt croissant de la part du public de Sega sur le marché international. Le titre plaît, particulièrement en Occident, alors pourquoi ne pas en profiter, et faire de ce jeu à l'intérêt, certes limité sur le long terme, le porte étandard de la console ? Et ce afin d'en mettre plein la vue à tous les nouveaux acquéreurs de la console, désireux de mettre enfin au placard leurs machines 8 bit déjà largement amorties Il faut dire que la conversion du titre par Sega himself impressionne: Sprite d'une taille jamais vue, voix digitalisées, un héros surpuissant qui se transforme à tout va pour se jeter dans la mêlée, et possédant des coups et des capacités à faire palir d'envie n'importe quel pauvre petite héros de beat them all 8 bit. Et peu importe s'il se termine en dix minutes, une fois que l'on en connait les contours, le but est de marquer les esprits, avec cette technique irréprochable et clairement en avance sur son temps. Et le moins que l'on puisse dire c'est que cela va fonctionner. Altered Beast, vendu en bundle avec la console dans ses premières années, va faire tourner les têtes, et faire comprendre à nombre de joueurs, que l'avenir se joue dorénavant sur 16 bit. Le jeu va déclancher l'achat d'un nombre important de consoles, et permettre à la Megadrive de se faire un nom. Certes, pas encore de quoi inquiéter Nintendo et son insubmersible plombier, mais de quoi lui chatouiller la moustache tout de même. Sega frappe un premier grand coup, avec Altered Beast, un titre qui, raisonnablement, ne pouvait pas ne pas figurer en bonne place ici aujourd'hui.

 

 

Numéro 4: Mortal Kombat

Des larmes, de la sueur, du sang, et surtout des fatalities. Voilà ce que promet Mortal Kombat à sa sortie dans les salles d'Arcade du monde entier fin 1992. Et Sega, bien positionné sur le créneau des jeux pour adolescents, qui cherchent à se distancier encore un peu plus du plombier de leur enfance, va flairer avec Mortal Kombat, le bon coup. Nintendo, conscient du phénomène malgré le caractère un peu dérangeant du jeu, va proposer pour sa part une version édulcolorée de ce jeu de combat jugé ultra gore et violent pour les standards de l'époque sur sa Super Nintendo. Sega of America pour lui, ne reculera devant rien, pour faire de Mortal Kombat une figure de proue de la Megadrive, et la belle console noire se parera de sang pour acceuillir ce titre qui marquera les esprits, surtout celui des plus prudes, et notamment des autorités de Californie, qui apporteront à ce qui est devenu un classique, une publicité inespérée. Mortal Kombat, puis ses suites, se seraient-elles aussi bien vendues sur Megadrive sans ce coup d'éclairage un peu particulier ? Rien n'est moins sûr, mais en attendant, tous les épisodes parus sur la 16 bit de Sega, sont des million sellers comme l'on dit de l'autre côté de l'Atlantique, avec en point d'orgue une 2nd épisode qui a été un véritable carton. Et le phénomène se poursuivra en Europe, ou ces jeux feront de l'ombre au maître incontesté, Street Fighter 2 ,voir jeu égal avec lui par moments.  Sega a sans doutes eu raison dans sa stratégie de braver quelque peu l'interdit, renforcant son image de société rebelle, qui cherche à plaire à la jeunesse, et signe avec l'arrivée du premier Mortal Kombat, un grand coup dans l'Histoire du jeu vidéo, lui permettant d'installer toujours un peu mieux la Megadrive dans le coeur des fans. Indéniablement, Mortal Kombat participe à l'aura de la console en Occident, et à ce titre, mérite toute sa place dans le classement du jour.

 

Numéro 3: Sonic the Hedgehog 2

Impensable d'évoquer la Megadrive, parler de ses succès, et ne pas faire toute la lumière sur l'incroyable destin de Sonic, la mascotte de Sega. Dans la foulée de la sortie tonitruante d'un premier épisode, véritable carton dans le monde entier, Sega prépare méticuleusement la suite des aventures du hérisson bleu, et de son tout nouvel ami, Tails. Pour ce faire, il va se tourner vers les terres qui ont fait sa gloire, et le développement du jeu sera réalisé non pas au Japon cette fois, mais aux Etats-Unis, histoire de capter mieux encore l'intérêt d'un public enthousiaste à l'idée de retrouver son nouveau personnage favori. L'équipe basée en Californie, aura comme seul objectif de faire encore mieux que ce que propose le premier épisode. Et, ils vont parvenir à leur fins : Sonic the Hedgehog 2 est une réussite à tous les niveaux. Un level design encore raffiné, des niveaux plus variés, des possibilités de gameplay étendues, des niveaux bonus encore plus impressionants, le jeu tant attendu est au rendez-vous, et le carton commercial qui le suit, n'est sommes toutes, que logique. L'occident nage en pleine Sonic mania. Quel enfant n'a, des étoiles pleins les yeux, jamais raconté à ses petits camarades de classe, comment il a enfin réussi à se transformer en Super Sonic après avoir mis la main sur les émeraudes du chaos ? Pour assurer le succès à ce titre attendu sur toute la planète, Sega va réaliser un véritable tour de force logistique en proposant le jeu à la vente dans le monde entier, le même jour. Cela peut sembler commun aujourd'hui, mais en 1992, c'est une grande première, et un signe de plus que Sega possède désormais un véritable sens du commerce, en plus d'innover artistiquement et techniquement. Aucun jeu de la marque n'a peut-être jamais aussi bien réussi cette synthèse que Sonic 2, et pour cela, il mérite amplement sa place sur le podium aujourd'hui !

 

Numéro 2: Aladdin

Prince Ali, oui c'est bien lui ! Plus fort que lui (hormis pour Sega car, lui: c'est plus fort que toi) je n'en connais pas. Qui vous porte une Megadrive, à bout de bras. Il a vaincu Nintendo, tout seul avec son épée, la terreur des concurrents c'est Prince Ali. Jamais la transposition d'un film d'animation en jeu vidéo n'aura été un tel carton que cet Aladdin sur Megadrive. Il faut dire qu'en 1993, c'est un Disney, en pleine renaissance, et qui signe carton sur carton au box office. Entre les sorties de La Belle et la Bête, La Petite Sirène ou Le Roi Lion, il mets les bouchées doubles pour se faire une place au soleil sur consoles. Et il se fait aider en cela par Sega qui marche sur l'eau aux Etats-Unis, depuis de nombreux mois maintenant, vendant sa Megadrive à tour de bras, et bébéficiant d'une image de marque inégalée auprès des enfants et adolescents. En confiance, les deux mastodontes vont jeter leur dévolu sur Virgin Interactive, et plus particulièrement sa jeune branche Américaine, qui compte quelques personnes de grand talent et qui vont travailler en étroite collaboration avec les animateurs de Disney, le tout afin de  garantir au public, un jeu qui s'inspire et se rapproche le plus possible du dessin animé. Le public lui, va apprécier l'effort et répondre à l'appel du Prince Ali ! Ecoulant des millions de copies, Aladdin sur Megadrive est un plébiscite autant critique que technique. Il faut voir notre héros se mouvoir avec élégance à travers de magnifiques niveaux. L'animation est époustoufllante, et pour la première fois peut-être, nous avons l'impression de jouer à un dessin animé sur consoles. De quoi faire de la pépite de Virgin Interactive un véritable rouleau compresseur, et un titre qui va faire comprendre à tous, que le jeu de plateforme de demain, ça se passe avant tout sur Megadrive, et non plus chez Nintendo, pourtant indissociable du genre depuis l'avènement d'un certain Super Mario Bros. Un sacré pari, gagnant, pour Sega.

 

Numéro 1: Sonic the Hedgehog

Si un personnage de jeu vidéo à conquis l'Amérique, nous l'avons vu un peu plus haut, c'est bel et bien le hérisson bleu au regard narquois sorti de l'imaginaire de Yuji Naka. Ce n'est pas un hasard, s'il s'agit de la seule saga à positionner deux titres au sein du classement du jour:  Ce personnage emblématique des années 1990, aura tout renversé sur son passage, et eu droit à tous les égards. Et pourtant...dire que Sega of America à dû forcer la main et imposer à sa maison mère la vente du jeu en bundle avec la console. Bien lui en a pris, puisque suite à cette décision stratégique, c'est un véritable ras de marée qui s'abat sur le continent, et fait de la Megadrive et de Sega plus qu'un éternel second, une leader potentiel sur un vaste marché en pleine expension. Sonic the Hedgehog, le jeu le plus vendu de la console, est une réussite technique bluffante, qui dépoussière le jeu de plateforme avec talent, voire qui le fait entrer dans une nouvelle ère, celle du cool.  Oui, cette mascotte est incroyablement cool, et le jeu va nous le faire savoir par tous les moyens possibles et imaginables. Grâce à un design savamment étudié, et par le biais de techniques de marketing rôdées, Sega va faire toute la lumière sur ce qui le distingue d'une bande de ringards un peu désuets, alors héros de tous les joeurs sur nos habitules jeux vidéos. Alex Kidd est immédiatement enterré pour ne plus jamais refaire surface, et le plombier américo-italien prends un sacré coup de plomb dans l'aile au passage. Sonic est un véritable ballet, une sensation alors inconnue, transposée en jeu vidéo, mélange de vitesse pure et de réflexes qui sauveront la vie aux plus habiles. Mais derrière les apparences, Sonic est aussi un jeu de plateforme avec de la substance, ou il faut parfois savoir prendre son temps, et agir avec précision. Un savant mélange, qui fera le bonheur de tous les possesseurs de Megadrive dès l'été 1991. Exit Altered Beast, Sega se place désormais sous le signe du hérisson... et la belle histoire d'amour entre Sonic et le public n'est pas prête de s'arrêter.

 

La Megadrive a bâti sa légende et sa réputation sur de nombreux titres de qualité, mais à n'en point douter, les quelques uns cités ci-dessus ont contribué un peu plus que les autres à en faire une machine à part, et surtout capable de se hisser, voire dépasser, ses plus féroces concurrents. Contre toute attente, le succès de la machine restera modeste jusqu'au bout au Japon, et il faudra attendre la génération suivante, et l'avènement de la Saturn, machine presque confidentielle en dehors du Japon, pour que Sega connaisse, enfin, le succès sur ses terres. Qu'aurait été la force de frappe du développeur s'il avait pu, une fois dans son existance, accéder au succès sur son marché intérieur aussi bien qu'à l'international ? Nous ne le saurons jamais, et l'avènement malheureux d'une Dreamcast, encore une fois, une merveille technologique trop souvent boudée par les joueurs, écartera définitivement Sega de son rôle de constructeur de consoles, pour notre plus grand malheur, fans de Sega que nous sommes.

Mais l'essentiel n'est-il pas dans les jeux ? Et pour cela, Sega, en tant que développeur et éditeur, réponds toujours présent, dans une certaine mesure, exploitant quelques unes de leurs licenses avec succès, tout en en laissant un bon nombre au bord de la route, malheureusement. L'essentiel ce sont aussi ces quelques autres titres, qui ont fait les beau jours de la Megadrive, et qui sont passés non loin d'une place au sein du classement d'aujourd'hui. J'ai longuement hésité à inclure un jeu de sport dans la liste, car la politique de Sega of America, particulièrement audacieuse, était de faire de la Megadrive la reine des simulations sportives. Et ils y sont largement parvenus. Aux Etats-Unis, l'emblème de cette réussite prends la forme d'un jeu de football américain, qui se nomme NFL 94. Un titre forcément confidentiel en Europe, vu l'impact mineur de ce sport ici. Un autre jeu marquant qui aurait pu, aurait dû figurer ici : NBA Jam. Mais il est difficile d'associer son succès à la seule Megadrive, la version Super Nintendo, notamment, étant tout aussi populaire. Même constat avec Street Fighter 2 Special Champion Edition, certes un carton sur la 16 bit de Sega, mais rien de plus logique à cela, quand on constate le succès de la série sur toutes les consoles ou elle à été portée. Pour finir, et au-delà des suites à succès que sont Sonic 3 et Mortal Kombat 3, dont les grands frères ont connu une gloire encore plus grande comme nous n'avons vu plus haut, l'exploitation très judicieuse de belles licences à l'image de celle d'Aladdin à permis à Sega d'ajouter encore quelques succès à cette liste. Le meilleur exemple reste celui d'un Jurassic Park, définitivement plus attrayant que son cousin sur Super Nintendo, et qui s'est, par conséquent, admirablement bien vendu. 

Seth P1C, lecteur attentif, me fair remarquer à juste titre que j'ai oublié de mentionner Streets of Rage, et c'est...un oubli honteux! Il est vrai que le titre a connu un succès considérable, et il a eu une influence notable pour un grand nombre de possesseurs de la machine. Quel loupé ! Il va bien falloir que je trouve un moyen de rendre juste à ce Beat them' all de légende maintenant...

N'hésitez pas à commenter les plus grands succès de la Megadrive ici, vous avez forcément joué à ces jeux une fois dans votre vie. Evidemment, ce sont tous des incontournables ! Nous rappeler la réussite insolente de Sega, c'est toujours l'occasion pour moi et de nombreux lecteurs j'en suis sûr, de nous remémorer de précieux et excellents souvenirs.

Et à très vite pour un nouveau Top, ou il vous faudra...à la sueur de votre front...travailler !