Dans la vie du gamer lambda, on a bouffé tous plus où moins notre dose de jeux sur la seconde Guerre Mondiale, des FPS pour la plupart. En ce qui me concerne j'ai aussi bouffé pas mal de GTA-like, un genre qui m'est cher. Du coup quand j'ai vu The Saboteur, un GTA-like qui se situe durant la seconde Guerre Mondiale et avec des éléments d'infiltration, je me suis dit qu'il serait pour moi. Bon clairement les notes m'ont refroidi (c'est pourquoi j'ai attendu une occase), mais les jeux de feu Pandemic Studio n'ont jamais eu une côte de folie, et pourtant dans l'ensemble ils sont toujours sympathiques. Quand est-il de leur dernier jeu?

Les choses qui fâchent

Je vais parler directement de la technique avant de m'étaler sur le reste. A mon sens, comme dans la plupart des jeux Pandemic Studio (Mercenaries, Destroy All Humans) c'est toujours le vrai point noir. Le truc qui empêchait systématiquement de faire de leur jeu des must-have, et les reléguait au rang de bonne petites productions sans plus. Pour The Saboteur c'est encore une fois le cas, malheureusement. Sans parler de l'esthétique (sur laquelle je reviendrais après) le jeu graphiquement affiche un retard effarant. Quand il s'agit de la ville dans laquelle on évolue, l'écart ne se fait pas encore trop sentir. L'affichage des rue est très correct, le personnage est détaillé et bouge bien. Mais dès qu'il faut afficher des longues distance, c'est la catastrophe. Les textures moches et baveuse même pas digne d'un début de PlayStation2 upscallé, le clipping (notament des reflets et des ombres) et la pauvreté des effets spéciaux (comme les explosions) donnent un jeu vraiment daté. De plus les problème technique ne tiennent pas qu'au visuel. On note une IA ennemie pas très maligne, encore qu'elle a très bien put être créé ainsi (puisqu'on peut pas mal la manipuler) mais surtout l'IA de population la plus aberrante que j'ai put voir dans un jeu. Dans un GTA-like, il est important que le trafic et les automobiliste soit bien gérés pour qu'on puisse y croire. Dans The Saboteur, il est régulier de voir de mec vous couper la route, vous rentrez dedans alors que vous bloquer délibérément le passage (normalement ils s'arrêtent) ou arracher des lampadaires en coupant un virage...En bref le jeu est une sorte naufrage technique. Encore qu'il a une chance, celle ci en générale n'entrave pas la progression, ce qui est toujours bon à prendre.

A Pariiiiis

Maintenant que j'ai bien incendié le gros point faible du jeu, je vais vous expliquer pourquoi malgré tout il m'a bien accroché. Tout d'abord The Saboteur est plutôt originale dans le genre. L'idée de prendre une époque autre que contemporaine est bonne. J'avais déjà vu ça dans l'adaptation du Parrain. Mais là le côté bien séduisant c'est que pour un coup on a le droit à une ville européenne, et même française (cocorico) la plus belle de toutes (oui j'aime ma ville) Paris. Bon j'ai déjà expliqué dans mes premières impressions qu'on est loin de la réalité à la fois historique et géographique. Ici, le Havre est à cinq minutes en voiture de Paris et on peut voir Montmartre de la Picardie. Pour ce qui est de la carte de la ville en elle même elle respecte la position cardinale des monuments (la Tour Eiffel est bien à l'Ouest de Notre Dame) mais celle-ci est bien plus petite évidemment que dans la réalité. Cependant, tout cela s'inscrit dans une même optique et un même délire assumé. Ici on est clairement dans le stéréotypé, le cliché et limite la caricature. On a affaire au Paris carte postale, avec accordéon en fond sonore, nombreux cabarets et bérets sur la tête (quoi qu'à l'époque c'était plutôt la mode). Le tout est d'ailleurs saupoudré de beaucoup de second degré. Ce qui du coup fait de ses anachronismes aussi bien visuel que sonores (du Nina Simone en 1942) un point fort du jeu, son ambiance.

Au delà même de l'époque et du lieu, le style graphique est également une très bonne idée. Paris étant sous le joug du 3ème Reich, l'occupation nazi se fait pesante et visuellement cela est retranscrit. L'image est entièrement désaturée, à l'exception du rouge (nazi) du jaune (des lumières) et du bleu (de la Résistance). Esthétiquement le jeu est très réussi. La patte graphique parvient même à palier les gros défauts techniques. Alors tout le jeu ne se déroule pas dans cet univers froid.

A la manière d'un Okami ou du récent Prince of Persia (sur Xbox360) The Saboteur propose deux chartes graphique. Une désaturée donc et une très colorée. On incarne dans le jeu le truculent Sean Devlin, mécano irlandais qui est plus ou moins contraint par la force des choses d'entrée dans la Résistance à Paris. Au delà de ses talents mécanique, il est surtout utile grâce à sa capacité à tout faire péter; c'est un saboteur...et autant vous dire qu'il a une dent contre les nazis et qu'il y a un paquet de trucs à faire exploser pour leur mettre bien les glandes. Du coup à chaque acte de résistance, on redonne espoir au peuple, et par la même des couleurs au quartier oppressé. La transition entre les quartier se fait visuellement très bien et la navigation dans Paris est un vrai plaisir. La dualité du visuel est donc une franche réussite en ce qui me concerne. Cependant elle ne pourra faire oublier à certains que c'est moche (surtout dans la campagne).

Je fais tout péter ou je me la joue discret?

L'autre partie intéressante de The Saboteur c'est son côté "je pique à droite à gauche" d'un point de vue gameplay. Evidemment je l'ai déjà dit, le jeu a une structure bac à sable. Une grande carte sans chargement, avec de la ville et de la campagne. On a des missions principales qui font avancer l'histoire, des secondaires qui permettent d'augmenter l'armement et le garage. Mais également une foultitude de petits objectifs destruction. Partout sur la carte sont disséminé des centaines de postes de gardes, de blindés, de haut-parleurs (qui répandent la propagande) de stations service, tous sous le signe de la croix gammée (enfin de la croix de fer, censure oblige). Chacun de ses instruments de l'occupation peut être démonté avec quelques battons de dynamite. Au final la somme de chose à faire est énorme, car même si les objectifs destructions deviennent rapidement lassant, les missions principales et secondaires elles, proposent toujours un moyen de se la jouer bourrin ou infiltration. Alors attention, ici infiltration c'est à mi chemin entre un Assassin's Creed pour la varappe et un Hitman pour les déguisements, sans atteindre le niveau de maîtrise de l'un ou de l'autre. Cependant avec un (et souvent beaucoup) d'efforts on arrive à faire les choses relativement en douceur. Honnêtement le jeu ne vous mène tout de même pas la vie facile et on se fait parfois gauler bêtement ou sur un bug d'IA. Mais dans l'ensemble j'ai vraiment tripé sur les possibilités de se la jouer furtif. D'autant que la prise en main est vraiment aisée.

Finalement The Saboteur mérite amplement les notes très moyennes qu'il a eu, cependant il mérite aussi qu'on lui porte une certaine attention. Car comme d'habitude avec les jeux Pandemic, il y a un clair manque de finitions ou de moyens, mais le fun est là pour peu que l'on passe outre les problèmes techniques. Alors avec sa plastique pas ravageuse mais pourtant charmante, son gameplay assez varié même si pas toujours calibré à 100%, The Saboteur m'a fait passer de longues heures de plaisir, grâce à son ambiance, son histoire et ses personnages et son fun, et c'est là le principal. J'en garderais un très bon souvenir, même s'il n'est pas à la hauteur des triples A...