Hein que je suis malicieux ? J'arrive à caser trois jeux en un ^^ ! Gears of War, Gears of War 2, et Gears of War 3, s'ils ont l'honneur de figurer côte à côte dans mon top, c'est bien parce qu'ils ont tous trois réussi à me surprendre et à m'émerveiller, sans aucune baisse de régime ni perte d'ambition. En effet, la trilogie Gears of War est une exception, car elle a su rester cohérente au fil des épisodes, tout en nous offrant un niveau de qualité qui n'a cessé de s'améliorer. Et je rappelle tout de même qu'elle est arrivée un peu de nulle part aux débuts de la Xbox 360, pour finalement s'imposer comme la licence exclusive Number 1 de Microsoft (avec Halo), ce qui aura indubitablement laissé une empreinte indélébile sur cette génération de consoles. A titre personnel, j'ai de vagues souvenirs de l'époque qui précédait la parution du tout premier Gears of War. J'avais vu quelques images du jeu dans un magazine (Xbox Magazine je crois, un truc comme ça), et j'étais complètement fana du design du Brumak, et des locustes plus généralement. Gears of War sentait déjà bon le blockbuster. Et puis j'ai ensuite vu le premier trailer. J'ai été autant marqué par la claque visuelle du titre, que traumatisé par la patte du locuste araignée que l'on voyait subrepticement (oui, je suis arachnophobe)... Bref, quand j'ai finalement eu le jeu entre les mains en 2006, j'ai pris un pied de malade en y découvrant bien plus qu'un blockbuster en puissance, qui allait lancer la mode des jeux "AAA", car en prime, Gears of War premier du nom avait marqué "l'an zéro" d'un nouveau genre de jeu : le Third Person Shooter.

Alors bien sûr, Gears of War n'est mathématiquement pas le premier TPS de l'histoire, loin de là, mais il n'empêche que c'est le premier d'entre eux à avoir rendu le genre aussi crédible et aussi pertinent, d'où la démocratisation éclair qui s'en est suivie (Dark Sector, Resident Evil 5, Uncharted, Vanquish et j'en passe...). Le système de cover, la possibilité de tirer à l'aveuglette, les mouvements de caméra "épaule" dynamiques lorsque le personnage court, le rechargement des armes Bonus/Malus selon le timing, la mise en scène explosive qui en met plein la vue de la première à la dernière seconde... Les innovations qu'a apporté la série d'Epic Games sont interminables. Et puis vous m'excuserez, mais tronçonner des mecs, ça reste quand même la plus grande innovation que le jeu vidéo ait connu depuis les débuts de son histoire...
En parallèle, même si bien peu en parlent, l'ambiance de la série est un point que j'ai fortement apprécié. Le monde apocalyptique de Sera fout vraiment le cafard, et est sans doute l'un des univers pessimistes les plus réussis de cette génération, notamment grâce à la direction artistique génialissime, tant pour les architectures que pour les ennemis que l'on combat, les locustes. Je retiens surtout le premier épisode à ce niveau là, pour son ambiance qui reste encore plus sombre que les deux autres, très inspirée du film Pitch Black, et même parfois à la limite du survival horror (les scènes avec les Berserkers sont inoubliables !).
Gears of War 2, sorti en 2009, était infiniment plus hollywoodien,ce qui n'est pas pour me déplaire. Le premier segment du jeu qui nous expose des batailles absolument épiques où l'on voit des centaines et des centaines de larves, restera dans ma mémoire quoi qu'il arrive. Quant à Gears of War 3, sorti en 2011 (et développé à la vitesse de l'éclair), il tendait plus vers l'intimisme, tout en accentuant de çi de là la fameuse touche "film de série B", qui a toujours fait l'humour de la série. Le premier souvenir que je garderai de cet épisode, sera la scène de fin, très surprenante, où l'on voit le héros Marcus Fenix qui pour la première fois, peut enfin retirer son bandana et laisser sa grande fatigue transparaître sur son visage, après avoir accompli son boulot de sauveur du monde. Tel le Bruce Willis des Die Hard. La grande classe.

Enfin, comment ne pas mentionner le multijoueur de la série Gears of War, qui a toujours été ce qui se fait de mieux en matière de jeu d'action en ligne ! Le mode horde où l'esprit d'équipe et l'organisation tactique sont des impératifs, a fait sa renommée et s'est d'ailleurs grandement perfectionné le long des trois épisodes. Mais moi, c'est surtout sur le mode deathmatch par équipe que j'ai kiffé, car il n'y a rien de plus jouissif que d'exploiter toutes les possibilités originales que le jeu nous offre. Effectivement, en plus des capacités intrinsèques aux armes du jeu, on peut "coller" des grenades aux murs pour en faire des mines (utile quand on veut sniper et sécuriser son derche), ou même se cacher derrière un mur, ce qui n'est clairement pas coûtumier des jeux d'actions multi tels que les FPS (ici pas de radar, et seulement une vue "extérieure", donc il est très facile de se faire tronçonner par surprise par un keum qui se planque dans un coin). D'ailleurs, j'ai une anecdote marrante à ce propos : je ne me souviens plus bien si c'était dans Gears of War 1 ou 2 tellement ça date, mais je faisais un Deathmatch en équipe. Moi, tel un pleutre, j'étais resté caché derrière un mur au tout début de la map (un endroit parfait, au bout d'un tunnel, si jamais quelqu'un venait je le voyais venir à 2 km). J'ai attendu. Chacun de mes coéquipiers sont morts, l'un après l'autre sous les coups des brutasses adverses, il ne restais plus que moi de vivant contre toute l'équipe d'en face, donc aucune chance de survie étant donné leur niveau. J'ai attendu, longtemps. Je n'entendais pas ce que disaient mes coéquipiers morts dans leur micro, j'ignorais si le fait que j'attende comme un con les gonflaient, ou pas. A ce stade de la partie, oui, sans doute. Mais au bout d'une dizaine de minutes, j'ai vu quelqu'un arriver dans le couloir, après qu'il eusse sans doute déjà cherché dans les moindres recoins de la map (assez grande) sans trouver la dernière cible sans défense que j'étais. J'ai attendu qu'il vienne, doucement... Et je lui ai tronçonné la face, en sortant de ma cachette au dernier moment. Un miracle, car encore une fois, le mec avait un niveau de ouf. Vous savez ce qui est encore plus ouf ? J'ai recommencé exactement la même chose, pour les quatre ou cinq autres adversaires qui comme des cons, venaient se faire surprendre un par un dans mon antre du "massacre à la tronçonneuse". Résultat, j'ai tué toute l'équipe pro adverse, tout seul, sans bouger, et à mains nues. Quand l'écran de jeu a affiché le tableau des scores et que je pouvais enfin entendre le micro de mes coéquipiers, j'ai entendu un capharnaüm pas possible. C'était mes coéquipiers morts au combat qui hurlaient de joie, qui scandaient mon nom et qui m'applaudissaient pour l'exploit que je venais d'accomplir ! Un moment multijoueur (ou pas en l'occurrence) mythique, ni plus ni moins. On en vit rarement des comme ça, je vous jure. Evidemment, jamais je n'aurai pu recommencer la même chose dans une seconde partie, car les gars auraient tout de suite su où je me cachais, et auraient contrer ma technique de fourbe. Mais étant donné que le jeu venait juste de sortir (ça devait donc être le premier), et qu'on découvrait un peu tous en même temps son multijoueur, jamais ils n'auraient pu se douter de ma technique la première fois, la preuve ^^