SILENT HILL

 

Comme chaque licence d'horreur à succès, Silent Hill a aussi eu droit à son adaptation au cinéma. En l'occurrence, c'est Christophe Gans (Le Pacte des Loups), en bon fan de la série, qui s'est chargé du sobrement intitulé «Silent Hill». Après trois mois de tournage au Canada et réception d'innombrables menaces de mort de la part de fans sans doute un peu trop exigeants, le film sort dans les salles en 2006. Il fait polémique auprès du public gamer, et rend sceptiques les profanes, mais récolte malgré tout un beau succès en termes d'entrées. Le long-métrage est en fait une relecture, tout comme Shattered Memories, du tout premier Silent Hill. L'histoire reste donc sensiblement identique, mais les libertés prises sont flagrantes. Ainsi, Harry Mason et Cheryl sont remplacés par Rose Da Silva (Radha Mitchell) et sa fille Sharon (Jodelle Ferland), ainsi que son mari Christopher (Sean Bean) qui les recherchera tout du long. On se retrouve vite en terrain connu, car tous les lieux phares sont présents : la ville embrumée, l'église, l'hôpital, l'école... Idem pour le bestiaire puisque l'on retrouve les infirmières, Pyramid Head (qui lui est tiré de Silent Hill 2), et même des créatures inédites. De plus, de nombreux clins d'œil sont clairement là pour remplir les quotas de fan-service. Il suffit de voir les travelling de caméra gardés à l'identique lors de la première descente aux Enfers, ou la scène dans la voiture avec «Letter From The Lost Days» de Silent Hill 3 en fond (ce qui fait perdre tout son sens à la chanson au passage, puisque les paroles ne collent plus à la situation), pour s'en rendre compte.

Le trailer :

Pour ce qui est des qualités dont il peut se vanter, le film de Gans nous offre des effets spéciaux irréprochables, qui subliment purement et simplement les transitions entre les deux réalités. De son côté, la bande-son signée Yamaoka est tout aussi impressionnante. Et enfin, quelques éléments d'histoire nous sont éclairés : on apprend pourquoi il neige continuellement à Silent Hill, on découvre d'où vient la sirène couvre-feu, et des détails nous sont donnés sur le passé d'Alessa Gillespie, la secte qui l'a martyrisée, et l'histoire de la ville. Au global, le long-métrage reste donc intéressant et pourrait presque se faire une place dans la mythologie Silent Hill, mais hélas, ses points noirs sont trop criants pour être ignorés. Sa grandiloquence excessive l'empêche d'atteindre l'intime et l'oppressif caractéristiques d'un Silent Hill, et il pêche tout autant au niveau de sa narration. Le fait est qu'il utilise des codes de narration intrinsèques au jeu vidéo (Rose progresse comme dans une chasse au trésor), tout en ajoutant des techniques de mise en scène en alternance vieilles comme le monde dont aurait très bien pu se passer (les passages avec Christopher), ce qui crée un vrai déséquilibre et une perte de cohérence. Sans parler de la fin gratuitement gore, qui à elle seule, gâche tout espoir de réconciliation avec les fans. Voilà donc un portrait mi-figue mi-raisin pour ce Silent Hill, qui reste quand même, par défaut, la meilleure adaptation de jeu vidéo que l'on ait vu au cinéma...

 

SILENT HILL REVELATION 3D

 

Silent Hill Revelation 3D est l'adaptation cinématographique de Silent Hill 3, qui doit logiquement se dérouler après le film de Gans. Actuellement en post-production, ce film de Michael J. Bassett (Deathwatch, Wilderness, Solomon Kane) est prévu pour 2012, et en 3D s'il vous plaît ! Y seront crédités les noms de Radha Mitchell et Sean Bean, déjà présents dans le film de Gans, ce qui prouve qu'il s'agira d'une suite directe, et qu'elle prendra elle aussi quelques libertés par rapport à l'œuvre vidéoludique. En plus de cela, on retrouvera les noms de Carie-Anne Moss (Matrix, Memento...), Malcolm McDowell (Star Trek Generations, The List...), Adelaide Clemens dans le rôle de Heather Mason, mais surtout Akira Yamaoka qui sera aux commandes de la musique !