Mais où sont partis les taxis de Paris ?

 

Paris la nuit, toute une faune, toute une aventure, mais une que l'on préférerait choisir de vivre que de l'avoir imposée à soi alors que l'on recherche bêtement à rentrer chez soi. Vendredi 6 septembre soir, de deux à cinq heures du matin, j'ai erré dans la capitale en recherche d'un taxi. Passant par les phases habituelles de la colère, du désespoir et de l'acceptation, j'ai presque fini par apprécier ce petit road trip. Car je ne suis pas resté à un seul endroit bien sûr...

2h du mat à République, je savais que ça n'allait pas être une partie de plaisir. "Ça fait des années que c'est comme ça" me dit un jeune qui sort d'une fête avec une amie, qui semble se méfier des relous qui posent des questions à la con. Car oui, pour m'occuper, je me suis amusé à demander leur avis sur la situation à divers personnages de la nuit parisienne. Eux iront dans une autre soirée, à pied peut être ? Le twist, c'est qu'il était déjà cinq heures du mat à ce moment-là et j'avais déjà dépassé les galeries Lafayette dans une marche sans but. Je trouvais mon taxi quelques minutes plus tard...

Oui, ça fait des années que c'est comme ça. Le fêtard m'affirme qu'il faut aller sur les stations de taxis sinon ces derniers ne s'arrêtent pas. Mais mon chauffeur me dira que si. Durant une soirée aussi chargée, je suppose que c'est avant tout à la gueule du client. J'ai d'ailleurs vu un taxi libre éviter une bande de trublions bouteille à la main. Oui, un taxi libre : ne rêvez pas, de Répu à Saint Augustin en passant par les Grands Boulevard, partout, partout des gens attendaient et c'était la guerre au moindre signe d'échappatoire. Deux jeunes femmes, dont une tentait de vainement de contacter au téléphone une des sociétés de Taxi, étaient bien mal barrées elles aussi. Rien ne répondait, tout était surbooké... à 4 heures du mat.

Une voiture qui arrête son service (vraiment, ou elle m'évite ?) Une autre qui attend un client ayant commandé (et qui n'a pas l'air d'arriver). Je pose quelques questions sur la situation et on me répond : il faut être malin pour survivre à Paris. Connaitre les bons axes, ceux qui déversent le plus de taxis vidés récemment. Il faut rester au même endroit et persévérer. Il ne faut pas donner de destination avant de s'installer dans la voiture... De bons conseils, mais qui paraissent à côté de la plaque dans le chaos - relativement calme vu l'heure tout de même - ambiant.

Et sinon quoi ? Attendre le premier métro ? On finit par croire que ce ne sera pas un choix. Cette femme qui sort d'une soirée doit rentrer sur Surennes. Comme moi elle est coincée, seule, dans la rue, à la merci de gens parfois étranges (et qui posent des questions à la con). Rien à faire à part espérer rentrer chez soi pas trop tard, alors qu'on a de l'argent pour payer ce service quasi indisponible.

Tous les Taxis que j'ai interpellés n'étaient pas contre l'idée qu'il y ait plus de Taxi à Paris. Est-ce que ça impacterait vraiment sur leurs revenus dont ils doivent déduire des frais et des taxes de droits assez énormes ? Aucune idée. On ne demande pas non plus que les rues soient noyées de Taxis comme à New York, mais tout de même, qui profite vraiment de cette situation ? Il serait aussi temps que la RATP fasse circuler ses métros toute la nuit, au moins le week-end, comme le propose mon fêtard qui n'a pas besoin de rentrer chez lui, mais qui aimerait bien aller en after sans faire une rando entre temps.

 

Difficile de trouver des excuses à cet état des lieux des Taxis parisiens. Des raisons profitables pour quelqu'un, surement, mais des excuses non. Ça m'a bien calmé des sorties un peu imprévues et pas forcément bien organisées sur Paris, car on le paye cher. S'il faut réserver un Taxis des jours à l'avance pour avoir l'esprit tranquille en soirée, ça sera sans moi !