Il n'est pas forcément nécessaire de créer des jeux voulant coller à la réalité pour s'amuser à conduire virtuellement. Les premiers souvenirs qui peuvent arriver à l'esprit lorsqu'on regarde les images de Art of Rally, ce sont des vieux jeux comme World Rally qui ont vidé nos poches à la belle époque de l'arcade. Bien sûr, en ces jours désormais révolus, c'était à la fois pour avoir une belle représentation de l'action et pour donner une impression de 3D. Aujourd'hui, la 3D on sait faire et c'est ici très joliment rendu.

Une touche résolument indé

Ils sont une douzaine à avoir travaillé sur le jeu dont son créateur, Dune Casu. Ce canadien a adopté une démarche plutôt originale, puisqu'il puise son inspiration dans les voyages qu'il réalise à bord de son van (qu'on peut d'ailleurs retrouver dans le jeu). Si vous êtes également adepte d'une certaine culture des sports mécaniques et de l'univers jeu et séries qui gravite autour, vous trouverez également de nombreuses références. Par exemple à Initial D avec une épreuve se déroulant sur le mont Akina.

Reprenant un moteur graphique proche d'Absolute Drift, son premier jeu, Art of Rally dégage une ambiance zen qui tranche avec le rugissement des moteurs des voitures. L'absence de détail et la simplification de la 3D permettent d'appuyer les grandes lignes des décors. Loin de donner un résultat brouillon, c'est au contraire une impression de précision qui s'en dégage. Associé à un éclairage efficace aux différents moments de la journée et dans des conditions climatiques changeantes (neige, pluie, jour, crépuscule ou nuit noire...), le résultat est très agréable à l'oeil.

Les seuls bémols côté rendu sont le clipping en fond de décor et une gestion discutable de la "transparence" lorsque la voiture passe sous des arbres. On voit alors clairement le cercle de rendu de la voiture qui passe littéralement par dessus le décor qui bouche la vue. Cela permet de garder la voiture en visuel, mais cela manque d'élégance. Un véritable effet de transparence eut sans doute été plus opportun.

Après avoir parcouru un décor pour retrouver des éléments à collectionner, on se dirige rapidement vers la colonne vertébrale du jeu, à savoir une carrière qui début dans les années 70 pour revisiter l'évolution du rallye.

Un contenu historique et conséquent

En plus de faire de nombreuses références à la culture des sports mécaniques et bien évidemment ici du Rallye, Dune Casu n'a pas manqué de sélectionner des voitures iconiques de la discipline. Lancia Stratos, Lancia Delta, Peugeot 205 Turbo, et autres légendes des différents groupes outranciers sont présents. Absence de licence oblige et ici encore à l'image des jeux de nos années 80, les noms sont changés souvent avec humour. Un petit pied de nez en autorisant les joueurs à renommer les voitures aurait été sympathique.

La conduite de ces petits bolides qui ressemblent à des micro machines respecte les principes physiques de la course et se révèle assez technique. On joue avec plaisir du frein à main, de l'accélérateur et des transferts de masse pour négocier chaque virage en fonction de la surface et des conditions météo. Le tout en prenant garde de ménager la monture qui peut être endommagée. L'essentiel étant de ne pas arriver à court de points de réparation au moment de l'assistance technique.

Même en difficile, l'IA ne pose pas trop de soucis. Le principal adversaire, c'est le chrono et les classements mondiaux. Vous n'avez pas fini de tenter de vous améliorer et il y a fort à parier que des superplayers vont s'y mettre, à condition toutefois qu'un système de pénalités puisse être mis en place car il est trop facile de couper certains virage pour gagner du temps. Même si quelques bottes de foin sont présentes pour éviter cela, elle ne sont pas assez nombreuses.

Art of Rally mérite qu'on s'y arrête et qu'on y passe quelque temps. C'est un plaisir simple et agréable à consommer sans modération en ces temps frileux.