Créée en 2014 et développée par Scott Cawthon, la saga Five Nights at Freddy's était constituée, jusqu'en 2019, de six jeux de type point and click d'horreur dans lequel le joueur doit, en règle générale, survivre pendant cinq nuits chez « Freddy », un lieu peuplé d'animatroniques dont le passe-temps est de vous faire sursauter. Cette compilation VR regroupe les trois premiers épisodes auxquels se greffent quatre autres jeux à en faire hurler plus d'un, dont deux inédits et deux autres adaptés de Five Nights at Freddy's 4.

Un concept transcendé

Ce qui frappe immédiatement après avoir essayé cette version VR de Five Nights at Freddy's, c'est à quel point le concept semble avoir été pensé dès le départ pour la réalité virtuelle, alors qu'il n'en est rien. Il ne s'agit plus de regarder l'image de caméras de surveillance sur son propre écran d'ordinateur ou de smartphone, mais de le faire sur un vieux moniteur cathodique de ce monde virtuel, en appuyant sur de gros boutons pour passer d'une caméra à l'autre. Ainsi, le concept se retrouve littéralement transcendé grâce à cette nouvelle façon de jouer. Dans chacun des jeux de cette compilation, nous sommes le plus souvent immobiles. Par exemple, survivre aux cinq nuits du premier épisode de FNAF se fait intégralement dans la salle de contrôle du gardien de nuit, depuis laquelle on peut surveiller les animatroniques dans les diverses pièces via la vidéo-surveillance. Deux interrupteurs permettent d'éclairer les couloirs de chaque côté et deux autres referment la porte métallique donnant sur le couloir correspondant afin de vous protéger des méchants robots qui s'approchent d'un peu trop près. L'inconvénient, c'est que tout ceci, c'est-à-dire l'éclairage des couloirs et le fait de tenir une porte fermée, consomme de l'énergie. Si nous en consommons trop, c'est la panne de courant et les portes s'ouvrent. Toute la difficulté de ce premier jeu repose donc sur le courage du joueur, qui ne doit fermer les portes (et allumer l'éclairage) que lorsque c'est vraiment nécessaire. Bien sûr, chaque nuit est plus compliquée que la précédente et c'est après plusieurs essais, ainsi qu'en écoutant attentivement les indications dictées au téléphone par monsieur Scott Cawthon en personne (sous-titré en français), qu'on finit par survivre non sans une petite goutte de sueur sur le front.

De FNAF 1 à FNAF 4

Les deux autres jeux principaux reprennent le même concept de vidéo-surveillance et de gardien de nuit dans des lieux différents, mais ici, il n'y a plus de portes électriques pour vous protéger. FNAF 2 nous demande d'effectuer diverses actions pour survivre, notamment enfiler un masque d'animatronique quand c'est nécessaire, éclairer le couloir frontal et les conduits d'aération latéraux pour faire fuir certains animatroniques mais également remonter une boite à musique pour garder le terrible Puppet dans sa boîte. Le troisième jeu ajoute quant à lui un peu plus de complexité en ajoutant un boitier de dépannage des systèmes audio, vidéo et de ventilation, qu'il faut rebooter rapidement pour ne pas se faire surprendre, la possibilité d'émettre un son dans la pièce de son choix pour attirer certains robots, mais aussi des jump scare non léthaux pour accentuer la pression. Concernant les autres jeux, ils apportent leur lot d'originalité, en particulier ceux qui consistent à réparer les animatroniques ou le système de ventilation. Chaque action de réparation doit ainsi être effectuée minutieusement sinon c'est le jump scare assuré. Quatre animatroniques et deux systèmes de ventilation doivent être réparés avant de débloquer les versions alternatives, sorte de mode difficile de chacun des niveaux. Enfin, les deux derniers jeux reprennent des lieux et éléments de Five Nights at Freddy's 4, tout d'abord de la survie dans la peau d'un enfant (Terreurs Nocturnes) dans lequel il est possible de se déplacer par téléportation sur des points fixes prédéfinis, ainsi qu'une sorte de 1-2-3 soleil de l'horreur (Pièces Sombres) durant lequel il faut impérativement allumer la lampe torche lorsque le nounours se trouve sur la croix au sol, en étant attentif aux bruits que fait la peluche. À noter que le mode Terreurs Nocturnes propose d'affronter chaque nuit un animatronique différent, notamment le terrifiant Puppet avec ses tentacules sortant du plafond, des tiroirs ou du placard. Il est parfois possible de se cacher dans ce dernier et de tenir la porte pour observer ce qui se passe depuis l'intérieur. Le niveau final de ce mode est d'ailleurs le plus intéressant de tous puisqu'il permet de se déplacer dans la maison complète (en téléportation toujours), celle-ci étant composée des lieux de tous les autres jeux et dans lesquels de nombreuses indications, parfois pièges, nous incitent à passer par une porte plutôt qu'une autre : un labyrinthe fort bien sympathique qui nous promet, au bout, une Pizza Party.

Phobophobie

Five Nights at Freddy's VR : Help Wanted est peut-être le jeu le plus susceptible de déclencher la phobophobie chez les gens, c'est-à-dire la peur d'avoir peur, les poussant à retirer le casque avant même d'avoir subi un seul jump scare, voire même à ne pas y jouer du tout. L'ambiance du titre, et le fait de savoir pertinemment qu'on va sursauter, est souvent synonyme d'abandon prématuré. Il faut dire que le jeu n'est clairement pas à mettre devant tous les yeux, d'autant plus avec cette version Oculus Quest, qui par l'absence de câble retenant (un peu) le joueur, accroît grandement le risque que celui-ci se mette à foncer dans un mur pour s'échapper... En termes de complétion, le jeu cache çà et là des pièces à collectionner, une trentaine, permettant d'obtenir divers objets de la boutique située au fond de la cafétéria (hub central du jeu), ainsi que 16 cassettes audio enregistrées par une soi-disant programmeuse du jeu qui raconte la création de Five Nights at Freddy's VR. Obtenir toutes les pièces et les cassettes permet d'accéder à la vraie fin du jeu, qui, malgré sa structure sous forme de compilation, propose néanmoins une histoire propre avec un antagoniste fantomatique, Glitchtrap, dont l'objectif est de se réincarner dans le corps du joueur.