Déménagement rime non seulement avec dépaysement, mais aussi avec rangement dans une atmosphère plus ou moins conviviale, sans oublier le recrutement de gros bras (pas trop cassés) pour tout transporter, un lourd labeur éventuellement confié à une entreprise spécialisée en la matière. Voilà précisément le programme de Moving Out avec la bien nommée compagnie Smooth Moves et ses éclopés, ou plutôt ses employés personnalisables pour mener ces missions assez délicates. Les bases du boulot s'apprennent vite, à savoir une gâchette pour saisir, un bouton pour sauter, et un second pour lancer ou coller une baffe à un éventuel ennemi, les sticks servant à contrôler nos énergumènes, un ou deux simultanément pour les plus habiles. Pas la peine de s'embarrasser du moindre scrupule, il s'agit de débarrasser le plancher le plus rapidement possible, en accomplissant quelques objectifs optionnels parfois déjantés au passage. Ce ton caustique sur les pratiques du métier (y compris des assurances) constitue d'ailleurs un apport non négligeable de bonne humeur dans ce joyeux chaos, quitte à devenir pesant. L'intérêt principal se situe toutefois dans la variété des situations, avec divers types de mobilier, de gadgets, et bien entendu l'architecture de plus en plus élaborée des lieux, qui comportent moult clins d'oeil. Dommage que les opérations se montrent régulièrement fastidieuses, la faute à des accrochages avec les composantes (destructibles ou pas) du décor et autres babioles. Idem pour le remplissage, pour ne pas dire le bourrage du camion, souvent calamiteux même en planifiant soigneusement l'occupation de l'espace, à cause des errances du moteur physique. Pire, la dimension coopérative, pourtant fondamentale, ne s'avère pas à la hauteur : en effet, le déplacement de certains meubles nécessite logiquement le concours de plusieurs camarades, des manoeuvres coordonnées façon Tetris un tantinet hasardeuses et potentiellement irritantes, dès lors que l'on vise le score. D'autant que le nombre d'objets dépend évidemment de celui des participants, ce qui découragerait presque la collégialité par rapport au super déménageur utilisé en solo. Heureusement, le généreux panel d'aides permet de faciliter les choses à sa guise, une sage attention, et une sorte de constat d'échec dans l'absolu. Restent les modestes jeux d'arcade à déverrouiller, dont la teneur témoigne des aspirations de SMG Studio, atteintes quant à l'accessibilité, beaucoup moins question efficacité.