GRID et Codemasters, c'est un nom qui jalonne l'histoire des simulations de course. Cette version est la cinquième de la série, même si le premier n'était pas vraiment connu sous ce patronyme. On l'associe souvent aux "TOCA", qui ont animé nos après-midis de joueurs il y a quelques années.

Les belles carrosseries

L'EGO Engine 3.0 est une belle réussite car on ne le voit pas utilisé ailleurs à outrance. GRID a donc une couleur très particulière et une patine très personnelle. La modélisation des circuits (très animés) et des voitures est superbe. Les dégâts, bien qu'insuffisants pour être réalistes, sont marqués de meilleur manière que la concurrence (ce qui n'est pas bien difficile). Ces voitures sont au nombre de 65 réparties en 7 catégories.

Vous avez un assez bel éclectisme avec de la Nascar, des monoplaces, du GT, des voitures historiques... De quoi contenter et à la fois mécontenter tout le monde, puisqu'il faudra être capable de passer par toutes ces catégories pour débloquer le tout dernier championnat ; les GRID World Series. Dans l'ensemble les conduites sont assez spécifiques pour être intéressantes à l'exception des stock cars utilisées sur les circuits en oval. Elles manquent de précision. De toute manière, on est loin d'être devant un simulateur pur jus et ce sont plutôt des sensations arcade qui se dégagent, que ce soit manette ou volant en main.

A noter que Fernando Alonso est venu grossir le contenu du jeu avec ses écuries et ses voitures. Une collaboration qui semble n'avoir été que purement commerciale, car aucun autre signe ne montre d'implication réelle du pilote espagnol dan le jeu. C'est bien dommage, car il mériterait bien plus de contextualisation.

La panne sèche

Vous l'avez peut-être déjà déduit avec le nombre de voitures, GRID est un peu léger en contenu. Non seulement, on ne compte que 13 circuits, mais il n'y a qu'un habillage minimal, que ce soit pour la carrière ou les modes en ligne. La série nous avait habitués à gérer des sponsors, à des séquences animées en vidéo et à bien d'autres artifices pour augmenter l'immersion au sein d'une écurie de course. La présence d'Alonso aurait pu être un moyen intéressant de développer cet aspect du jeu. Il n'en est rien.

Il semble que Codemasters n'ai pas eu suffisamment de moyens ou de temps pour accoucher d'un jeu plus ambitieux. La météo par exemple est restée coincée dans les années 2000 (et avant) et n'est absolument pas évolutive, tout comme les conditions d'éclairage. Nous sommes bientôt en 2020 ! Les caméras ne sont pas toujours très pratiques et le nombre de vues est plutôt réduit selon nos standards actuels.

Toutes ces impressions se confirment lorsqu'on s'intéresse à la conduite qui ne semble pas avoir beaucoup évolué depuis le premier épisode. Une identité très spécifique qui devrait vous plaire si vous avez accroché à ces sensations originales. Le plaisir est immédiat et simple tout comme la façon de présenter les données dans les divers menus de jeu.

Bloqué dans le passé

On finit par tourner en rond autour de ces sensations poussiéreuses. Ce ne sera pas un défaut pour tout le monde, mais la physique aussi souffre d'une désuétude qui marquait fortement les Forza et autre Gran Turismo ; l'effet d'aspiration proche d'un autre élément. Qu'il s'agisse d'une voiture ou des bordures de routes, vous êtes irrémédiablement collé si vous avez le malheur de les frôler. On finit alors à l'équerre sur la piste sans vraiment comprendre comment on en est arrivé là. Heureusement (arcade style oblige) le flash-back peut vous permettre de rejouer le match, mais c'est trop souvent pénible.

Alors oui, il y a quelques éléments intéressants comme la gestion de l'attaque de l'équipier. Vous pouvez lui demander de jouer les bouchons ou au contraire d'attaquer pour gagner des places et mettre l'écurie en avant. Vous pouvez d'ailleurs en changer comme n'importe quelle autre pièce d'une auto pour en trouver un qui soit plus adaptée à la catégorie dans laquelle vous roulez. Le juge de paix sera la difficulté paramétrable qui est satisfaisante.

Mais à l'image des catégories d'endurance qui sont présentes, on reste globalement sur notre faim. Car s'il y a bien de l'endurance, il n'y a même pas d'arrêts aux stands. Un manque de cohérence qui fait tache. Ce GRID n'es donc pas absolument pas à bannir, mais à considérer comme un jeu correct pour sortir un peu des habitudes des grands ténors du genre.