Wargaming a tout d'abord séduit les amateurs de ferraille avec des chars d'assaut en reprenant les codes des FPS. Différentes fonctions et des caractéristiques complémentaires pour magnifier le jeu en équipe. World of Warships a ré-appliqué cette formule au monde naval, avec des engins qui atteignent des centaines de milliers de tonnes. Free to Play, le titre s'est toujours défendu d'être un pay to win. Certes, mais il faut tout de même savoir où vous aller mettre les pieds pour ne pas sombrer comme une enclume avec cette version console sous titrée "Legends".

Les forces en présence

Les consoleux ne disposent pas ici d'un portage complet de la version PC. On en est même assez loin. Lorsque les joueurs des catastrophes à touches s'adonnent aux plaisir des batailles navales, ils disposent d'un panel de bateaux très large, d'un grand nombre de nations, de porte-avions et même depuis peu de sous-marins.

Ce n'est pas le cas sur Xbox One et PS4. Rassurez vous, il y a déjà de quoi passer de longues heures à jouer, mais on ne vous offre pas tout sur un plateau. Le contenu suivra sans aucun doute, mais sous certaines conditions. Nous y reviendrons plus tard.

World of Warships Legends, c'est quatre nations principales (Allemagne, Japon, Royaume-Uni, USA... et un peu de France) et 70 bâtiments dans trois catégories. Il y a également 26 capitaines à débloquer et des tonnes d'améliorations et bonus pour moduler les performances des bâtiments. Le tout se donne rendez-vous sur de nombreuses cartes aux possibilité stratégiques diverses.

Les commandes passent très bien de la souris au pad, même si l'on peut regretter l'absence de certaines fonctions, comme l'affichage des principales caractéristiques du bpateau que vous commandez. Il peut toujours être bon avant d'entamer une approche de se souvenir de la portée de ses torpilles et de la distance à laquelle on va être détecté. Cela est en partie compensé par des aides, comme le calculateur de trajectoire en fonction de la cible visée. Il vous indique si la portée des torpilles est théoriquement suffisante pour atteindre la cible au point prévu. Sous réserve qu'elle ne change pas sa trajectoire, ce qui est rarement le cas. Globalement, en ce qui concerne l'ergonomie, le passage du PC à la console s'effectue sans douleur.

Le chifoumi naval

Pour les deux du fond qui n'ont pas suivi, il peut être bon de rappeler les principes qui font de World of Warships un jeu intéressant à jouer. Car oui, balader des forteresses flottantes ou des moustiques qui piquent très fort (les destroyers) peut revêtir de beaux intérêts tactiques et stratégiques.

Nous avons parlé des trois catégories de bâtiments présents dans le jeu, il est temps de les détailler :

  • Les destroyers : ils sont petits et rapides. Leur rôle est de harceler les unités les moins mobiles (les cuirassés) avec des torpilles. Les dégâts de ces dernières sont redoutables, pouvant provoquer incendies et inondations. Un bon capitaine de destroyer doit savoir jouer avec les distances, pour se rapprocher le plus possible de ses proie sans se faire repérer et anticiper ses mouvements pour toucher au but. En revanche, même si un destroyer est très véloce et mobile, il demeure très fragile. Se voir repéré signifie souvent devenir une cible prioritaire et vulnérable. Pour s'en sortir, il peut déployer des écrans de fumée et rester invisible pendant une durée limitée. L'occasion de filer ou de terminer le boulot en tirant quelques obus incendiaires sur les cibles.
  • Les croiseurs : sorte de demi mesure entre les cuirassés et les destroyers, ils peuvent aussi mettre en oeuvre des torpilles (pas toujours) de portée moindre que ces derniers. Souvent rapides, avec un blindage moyen, ils ont une cadence de tir qui leur permet de changer rapidement entre des obus perforants (pour tenter de touches les points faibles, les "citadelles") ou explosifs pour les cibles plus petites, ou pour provoquer des incendies. C'est l'arme idéale pour contrer des destroyers, car ils peuvent s'en approcher, éviter leurs torpilles et contre-attaquer rapidement pour les couler.
  • Les cuirassés : ce sont les béhémoths du jeu. Immenses, lourds, peu maniables, ils représentent les proies de choix pour les destroyers. Mais ils disposent d'une puissance de feu énorme et peuvent couler des croiseurs et à plus forte raison des destroyers avec une seule bordée. Sans leur appui, il est difficile de défendre sa base.

Comme vous le constatez, on fonctionne sur le principe du chifoumi. Chaque type de navire a ses points forts et ses points faibles qu'il va falloir exploiter. Comment être un bon capitaine ?

Capitaine, oh mon capitaine !

Tout d'abord en choisissant un commandant adapté. Legends vous en propose plusieurs et ils sont à débloquer avec des packs de commandants à acheter ou à gagner. Certains seront tournés vers les cuirassés en augmentant leurs capacités de réparation et leur précision, d'autres orientés vers la vitesse et la discrétion pour augmenter encore les capacités des destroyers. Tous doivent évoluer avec de l'expérience et des ordres de promotion. Ces mêmes ordres qu'il est aussi possible de gagner ou d'acheter. Vous commencez à sentir le vent tourner et il n'y a pas que des odeurs d'embruns qui flottent.

Revenons tout de même à ce qui fait un bon capitaine dans WoWL. Foncer tête baissée et exposer ses flancs relève du suicide. Il ne faut jamais présenter son flanc sous peine de subir des tirs directs et pénétrants. Au mieux, vous devez être de trois quarts pour faire ricocher un maximum d'obus sur votre blindage. Le souci, c'est que vos pièces d'artillerie ne peuvent être toutes mises à contribution que si vous êtes suffisamment de biais par rapport à votre cible. Il faut donc faire des choix en permanence et jouer avec le terrain.

Utilisant les principes de la capture de drapeaux (les bases) ou de zones (toujours au nombre de trois) les cartes sont également parsemées d'îles, qui sont autant de couvertures à exploiter pour surprendre un adversaire qui en émerge. Lorsqu'il faut aussi s'en approcher pour capturer des zones, cela met en place un suspens et une tension qui peut rendre les parties captivantes. Avec une équipe performante, cela peut être particulièrement jouissif ; un cuirassé attire l'attention, un destroyer est surpris par un croiseur et le cuirassé qui se croyait à l'abri se prend une vague de torpilles mortelles.

Jackpot et gros sous

World of Warships Legends est un free to play. Vous ne débourserez pas un centime avec vos premières parties et il y a plein de défis qui vous permettent de gagner de l'argent (pour acheter des bateaux et des améliorations), des capitaines ou des drapeaux (qui vont booster les capacités de vos navires). Dépenser des sous avec ce jeu vous permettra d'évoluer plus vite, d'accélérer le déblocage de tous les bateaux, d'avoir de meilleurs camouflages et des bâtiments dits premium. Cela ne vous donne pas un avantage démentiel en vous garantissant la victoire, mais ce sont des plus tout à fait appréciables.

Le fait par exemple de disposer d'un abonnement premium double le nombre de points d'expérience que vous engrangez à chaque bataille. Tous ces principes sont assez classiques dans le monde du Free to Play, mais ce qui fait mal ici, ce sont les prix pour ce qu'il y a à acheter. En se rappelant qu'on achète un service ou... du vent. Prenons quelques exemples.

Le cours du doublon (la monnaie à acheter pour le jeu) est apte à couler votre portefeuille. En mode promotion avec 5000 doublons offerts, vous payez 90€ les 30 000 doublons. Vous vous dites que ça fait 333 doublons pour un euro (si si, vous vous dites ça). Ça semble honnête. Mais en mode promotion, un abonnement annuel c'est aussi 22 500 doublons. Soit 67€ après conversion. OK, c'est le tarif d'un jeu et les comptes premium disposent de tout un tas d'avantages quotidiens et mensuels qui justifient cela. Vous pouvez encore y trouver votre compte.

Par contre, si vous aimez les bateaux premium, votre portefeuille prend l'eau. Ceux qui sont proposés actuellement oscillent dans une fourchette allant de 8000 à 12 500 doublons. Soit entre 24 et 37€ et ce dans les meilleures conditions de promotions ! Vous voici prévenus !

La course à l'échalote

Malgré cela, ce qui scotche le capitaine virtuel à son écrans, ce sont les nombreux challenges avec récompenses à la clef. Enflammer des navires, en couler un certain nombre, atteindre un barème de dégâts, gagner des batailles avec des navires spécifiques, on trouve toujours une épreuve à relever pour obtenir un camouflage permanent, un événement avec des bonus à gagner.

Il y a toujours une durée limitée pour atteindre ces objectifs et vous vous retrouvez à prévoir des sessions de jeu pour ne pas perdre ces occasions avant les délais impartis. WoWL est donc particulièrement addictif et va sans doute augmenter encore son pouvoir d'attraction avec de nouveaux événements et du contenu qu'il suffira d'ajouter au fur et à mesure pour tenter les joueurs.

Rappelez-vous, tout existe déjà dans la version PC, la machine est donc bien huilée et vous savez ce qui vous attend dans les prochains mois. Il n'y a aucune raison pour que les porte-avions n'arrivent pas très prochainement, tout comme les nations supplémentaires. Les plus raisonnables pourront toujours s'amuser autant sans y mettre une pièce. La question est de savoir s'ils résisteront après les échantillons gratuits. La bonne santé financière de Wargaming a déjà répondu à cette question. Êtes vous assez forts pour gagner sans payer ?