Parce qu'il n'est pas forcément nécessaire de recourir aux plus coûteux des scénaristes d'Hollywood pour nous donner envie de partir une fois de plus à l'aventure, le studio américain doinksoft cède avec Gato Roboto aux sirènes de la facilité, et c'est tant mieux. Pour explorer une planète inconnue dans la peau de Kiki, il suffit de prendre un vaisseau spatial, y ajouter un zeste de signal de détresse, et vous obtenez un crash des plus réussis, prétexte à quelques heures de joutes et d'explorations souterraines.

La Kiki de toutes les Kiki

Passé ce prétexte sommaire à juste titre, le jeu ne perd pas une seconde pour cocher une à une toutes les cases du clone de Metroid : si notre mignonne minette commence littéralement à poil, elle mettra rapidement les pattes sur une armure aux multiples usages, qui lui permettra de partir comme Samus en son temps explorer les souterrains d'une planète un brin labyrinthique, à la recherche d'ascenseurs, d'améliorations et de passages secrets en tous genres. À l'extrême inverse du quadrupède qu'il met en scène, Gato Roboto fait preuve d'une grande timidité dans ses mécaniques, proposant une version (très) accélérée du genre. En l'espace de trois heures, Kiki sera donc passée du statut de fragile compagnon à celui d'héroïne défonçant à peu près tout sur son passage. À ce titre, les très (trop) nombreuses vibrations qui se déclenchent pour absolument tout et n'importe quoi amusent, avant de passablement agacer, surtout lorsqu'il convient de recommencer certains boss ultra-gourmands en la matière.

Dysentry Gary

Si la brièveté de Gato Roboto lui confère un rythme ô combien soutenu qui ne laisse place à aucun temps mort, elle le cantonne également au stade d'aventure sympathique, mais que l'on engloutit d'une traite sans s'en rendre compte. À moins de profiter de la batterie d'améliorations incluant missiles, double saut, et une amélioration optionnelle (qui flingue un peu trop l'équilibre du jeu pour ne pas le remarquer) pour revenir sur vos traces à la recherche du 100%, Gato Roboto referme trop vite sa parenthèse pour nous laisser voguer vers d'autres horizons avec le sentiment du devoir accompli. Heureusement, les savoureux dialogues à sens unique entre Kiki et son humain Gary vous laisseront l'impression d'avoir passé une très bonne mais courte soirée, trop pressés que vous étiez à regarder la montre pour attraper le dernier train. Mention spéciale à la VF qui conserve le ton loufoque tout en citant du Piaf au détour d'un dialogue comme si de rien n'était.

Quand le chat n'est pas là...

Et pourtant, le concentré pur jus que nous offre doinksoft se défend plus qu'honorablement, multipliant les situations variées tout comme ses (quelques) boss, il donne la sensation de compresser le temps pour vous en mettre plein les yeux. Façon de parler hein, puisque son aspect monochrome (que l'on changera à la volée en dénichant quelques filtres aux noms référencés) l'oblige à un certain minimalisme visuel. Mais il ne faut pas forcément multiplier les effets pyrotechniques pour amuser la galerie : à l'instar du bon vieux Doom Guy, Kiki s'exprime en haut à droite de l'écran à une petite palette de moues qui la rendent encore un peu plus attachante. Lorsqu'elle saute, Kiki est ravie, lorsqu'elle canarde du monstre à coups de blaster, Kiki joue les vilains chats. Ce minimalisme certain s'exprime également dans la bande-son du jeu, économe en thèmes, mais qui fait preuve de beaucoup d'inventivités en envoyant valser la justesse pour créer une atmosphère bien particulière qui sied parfaitement à notre chère minette.