Compile Heart. Voilà un nom qui refile des sueurs froides à bon nombre d'amateurs de jeux Japonnais. En bien ou en mal. En effet , en basant la quasi-totalité de leurs titres sur un fan service plus qu'omniprésent, le studio s'est taillé une sacré réputation, pas toujours positive. Pour lutter contre cet priori néfaste, les japonais ont fondé une filiale séparée il y a quelques années, Galapagos RPG, censée nous offrir des jeux plus sérieux. Mais les deux premières itérations de cette gamme, Fairy Fencer F et Omega Quintet, on plutôt peiné à convaincre en offrant des sensations RPG inégales. Death end Re;Quest parviendra-t-il à vraiment relever le niveau ? C'est ce que nous allons voir...

Mi-homme, mi-porc, mi-ours

Death end re;Quest nous narre les aventures de deux héros jouables, avec chacun son gameplay : Tout d'abord, Shina, une développeuse de jeu vidéo disparue depuis plus d'une année, qui se réveille amnésique et coincée dans "son" jeu... Ce pitch de départ assez plaisant, et sera en plus agrémenté de nombreuses subtilités : Le MMO RPG avait été annulée une année auparavant, et pour s'en sortir, notre héroïne va devoir le finir, à la dure ! Mais fort heureusement, elle pourra compter sur l'aide d'Arata, le second protagoniste de cette aventure, qui est un de ses anciens co-équipier. Il travaille toujours dans le même studio de développement malgré la disparition de son amie une année plus tôt... Et heureusement que notre bon bougre est là, car c'est lui qui se rend compte de la présence de Shina dans le jeu, et il va lui permettre d'avancer en lui ouvrant le passage à grands coup de pages de codes et de résolutions de bugs ! Il va aussi enquêter dans la vie réelle pour savoir ce qui est réellement arrivé au corps de son amie, mais aussi essayer d'empêcher des pirates bien réels, qui tentent mystérieusement de lui mettre des bâtons dans les roues...

Clairement, le scénario de Death end re;Quest est assez plaisant à suivre, et ce d'autant plus que la narration, si elle est assez sommaire, est au final plutôt réussie. Nous avons en effet affaire à un mélange de cinématiques peu animées dans le moteur du jeu, mais aussi de passages de pur visual novel en anglais avec voix japonaises, qui propose uniquement de la navigation dans des menus, notamment quand on suit les péripéties d'Arata dans le monde réel. Attention, vous êtes prévenus, le jeu propose beaucoup de lecture ! Les polices d'écritures utilisées sont assez vieillottes, et si le style graphique est plutôt classique en adoptant un design manga banal mais réussi, les passages dans "le jeu", buggés, sont assez réussis avec moult effets visuels de code ou de matrice apparente dans le décor, voire même des petites déconnections avec gros pixels et des couleurs zarbis, vous savez, comme quand vous regardez un film illégalement sur internet. Les musiques sont assez stylées, avec des reprises de compositions symphoniques classiques, mais aussi d'autres créations originales, un peu inégales. Compile Heart oblige, le fan service est bien évidemment présent, via des images fixes, mais il reste assez sage. Côté histoire et design, c'est donc plutôt un gros oui pour Death end Re;Quest, et ce même si sa réalisation n'est clairement pas celle d'un jeu AAA.

100 jeux en un

Un des gros principes de la jouabilité de Death end re;Quest, c'est les nombreux pièges mortels qui jalonnent notre progression, disséminés et cachés un peu partout dans le jeu, et ce même dans les passages de roman visuel... Vous êtes prévenus, il va falloir sauvegarder souvent - et ce même si, maigre consolation, on garde son XP et son argent. Aussi, bien souvent, il faudra avancer dans la partie visual novel d'Arata pour débloquer un passage pour Shina. Pour sa partie, le jeu prend la forme d'un RPG classique, ou l'on explore des donjons labyrinthiques avec pleins de recoins à explorer et quelques petites énigmes, plutôt réussis et aux designs dépaysants. Les combats se déclenchent quand on rencontre un ennemi sur la carte, et prennent alors la forme d'affrontements au tour par tour, avec trois actions à choisir, et éventuellement un quatrième coup qui envoie valser nos ennemis au loin à toute vitesse : On essaye alors de jouer au billard - ou au flipper, au choix - avec les corps des méchants, on les propulse les uns sur les autres, contre les murs, ou encore contre les autres combattants jouables de l'équipe pour leur asséner encore et toujours plus de dégâts. Des pièges sont de la partie dans les arènes, et on prend plaisir à élaborer moult stratégies.

De temps en temps, un boost des héroïnes est disponible, et va venir fortement dénuder chacune d'entre elles : On reste chez Compile Heart, hein ! On apprend les nouvelles techniques en utilisant les anciennes, et on peut équiper des armes et des accessoires, un peu pétés au début si on pris les quelques DLC gratuits. Un autre principe sympa jalonne la progression, la possibilité d'utiliser des hacks au combat : Invocation d'un boss déjà vaincu, boosts variés, mais aussi et surtout, un changement de mode de jeu : Tir, casino, sport, combat, puzzle, et même... Billard ! La fonctionnalité est sympa, un peu gadget, mais peut servir pour se tirer d'un mauvais pas. Death end re;Quest s'en sortait donc déjà bien au niveau de sa direction artistique, et a la lecture de ces lignes, vous l'aurez compris, de part sa jouabilité, le jeu parvient aussi à nous séduire et propose suffisamment d'arguments pour attirer le chaland.