Les développeurs de Polyarc ont livré un véritable travail d'orfèvre avec Moss. Ce jeu est un émerveillement de tous les instants, durant les trois ou quatre heures que dure cette aventure faite d'exploration, d'action, de plate-forme et d'énigmes, et dans laquelle la réalité virtuelle offre une magnifique plus-value.

Moi Moss et pas méchant

Dans Moss, tout commence devant un livre, dans une vaste et majestueuse bibliothèque. Vous tournez les premières pages d'un conte pour enfants avant d'y plonger littéralement. Votre position est fixe et vous observez sous tous les angles un charmant "tableau" forestier. C'est ici qu'entre en scène Quill, une petite souris absolument irrésistible que vous accompagnerez durant toute l'aventure.

C'est par elle, immédiatement, que commence l'enchantement : mignonne comme tout et superbement animée, elle s'aperçoit rapidement de votre présence et vous fait un signe. Vous incarnez en effet "le lecteur", une présence invisible aux autres yeux que les siens... ainsi qu'aux vôtres, puisque vous pouvez apercevoir le reflet de votre visage sur un petit plan d'eau en contrebas.

Ce tableau n'est que le premier d'une longue série, et vous passerez de l'un à l'autre au son des pages qui se tournent, dans un émerveillement sans cesse renouvelé. Vous pouvez les regarder sous tous les angles, vous lever pour avoir un point de vue aérien, vous pencher pour voir derrière une paroi, et bien sûr vous approcher autant que possible de certains éléments pour mieux les observer. Vous ne résisterez d'ailleurs pas à rapprocher votre visage de Quill, pour l'examiner avec attention, et serez surpris de voir qu'elle réagit amicalement à cette proximité... Tout simplement craquant. Mais il est temps de partir à l'aventure !

Ingénieux et féérique

Moss offre en quelque sorte un double gameplay. Vous contrôlez Quill de manière classique, avec le stick de la manette pour les déplacements et les boutons pour sauter et frapper les ennemis, tandis que vous incarnez en même temps le lecteur, en déplaçant la DualShock 4 dans l'espace pour l'aider à progresser en activant différents mécanismes. Les mouvements de votre manette sont suivis en permanence et représentés à l'écran par une bulle bleue. Vous pouvez grâce à elle agripper des éléments, les faire tourner, ouvrir des portes, ou même redonner de la vie à Quill lorsqu'elle est en difficulté.

De tableau en tableau, la petite souris doit ainsi se frayer un chemin, sauter de plates-formes en plates-formes ou sortir sa petite épée en vue de combattre quelques ennemis. Dans ces séquences d'action, elle peut user d'une esquive bien pratique, permettant de ne pas se faire toucher puis de contre-attaquer efficacement. Et elle comptera donc, pour le reste, sur vos talents de lecteur pour interagir avec les éléments du décor, mais aussi contrôler les antagonistes, qui auront également leur utilité dans la résolution de certains puzzles.

Sur le temps assez court que dure l'aventure, les phases d'exploration, de plate-forme, de combats et d'énigmes sont très bien équilibrées. Surtout, elles se renouvellent sans cesse, sans jamais laisser place à la facilité de la répétition. Il en va de même pour les décors, fort variés, et pour la narration, jamais trop pesante et qui réveille volontiers nos bons souvenirs d'enfant, lorsque notre imagination faisait prendre vie aux dessins illustrant les histoires qu'on nous racontait. Les musiques, elles aussi, participent pleinement à faire de cette petite expérience en réalité virtuelle un pur délice, qui n'a finalement que le défaut d'être trop court. Les quelques heures qu'elle dure sont bien remplies, bien faites, mais on ne peut que rester sur sa faim lorsque le jeu nous donne rendez-vous pour la suite des aventures de Quill dans le prochain livre.

Un indispensable du PlayStation VR en tout cas, dont on attend donc la suite avec grande impatience...