Les derniers mois ont été plutôt chargés pour l'amateur de jeux de combats, avec la sortie de titres de qualité tels que Tekken 7, Injustice 2 ou encore Guilty Gear Xrd Rev 2. Mais rassurez-vous, la fin d'année devrait être plus tranquille pour le portefeuille, puisque hormis Dragon Ball FighterZ qui n'arrivera qu'en février prochain - soit dans bien trop longtemps - Capcom se paye un boulevard pour la venue de son dernier-né : Marvel Vs Capcom Infinite, là ou Tekken 7 et Injustice 2 étaient sortis avec moins d'un mois d'écart. L'absence de concurrence immédiate sera-t-elle suffisante pour assurer la réussite de son bébé ? Le prérequis le plus simple vers le succès étant bien évidemment de proposer un jeu de qualité, voyons ensemble si c'est le cas avec le test d'une mouture commerciale PS4 en version 1.01 avec son patch day one de plus de 10Go.

Street Avengers

Si ce n'est pas Injustice qui à inventé le mélange des genres entre comics et univers de jeu vidéo, Capcom faisant s'affronter des persos Marvel et de Street Figher depuis plus de vingt ans, le studio NetherRealms à défini un standard en termes de mode Histoire et de narration dans les jeux de Baston, et Capcom à tenté de répondre à sa manière et avec ses moyens à la demande croissante des joueurs pour ce genre de contenu. Le résultat de ce Marvel Vs Capcom Infinite est donc un mode scénario composé d'une alternance de cinématiques et de combats dans lesquels vous sera contée une nouvelle fable de fusion de mondes. La dernière fois, en 2011, c'était Galactus qui menaçait tous les univers connus. Après l'avoir repoussé tant bien que mal, six ans plus tard, c'est un nouvel ennemi tout aussi redoutable qui fait son apparition : Ultron Sigma. Croisement improbable entre un des plus dangereux ennemis des Avengers, né d'une erreur de jugement de Tony Stark, Ultron, et du maléfique Sigma, l'androïde rebelle qui s'est insurgé contre l'humanité toute entière dans le cycle X de la saga Mega Man, Ultron Sigma attaque en force, et menace le monde entier avec son incommensurable pouvoir et ses pierres de pouvoir fraîchement acquises. Les héros de tous les univers sont donc forcés de coopérer, et même de faire appel à certains "vilains", comme Thanos, eux aussi menacés. La coopération pourrait bien se montrer plus qu'explosive dans une quête à la Dragon Ball visant à savoir quel camp arrivera en premier à réunir les six gemmes...

Pendant les quatre heures que durera ce mode Histoire, vous pourrez suivre les pérégrinations d'Iron Man, de Chun-Li, d'Hulk ou encore de Frank West dans une série Z totalement déjantée, ou les gags sont légions, les dialogues idiots et les situations délicieusement irrévérencieuses. Capcom n'hésite à mettre ses icônes face à leurs contradictions, ou dans des situations caricaturales, comme lorsque Chris Redfield et Spiderman explorent le laboratoire de la mystérieuse société A.I.M.Brella. Le côté nanard est totalement assumé, et si le scénario n'est évidemment pas digne des plus grand chefs-d'oeuvre du cinéma, l'ensemble se montre au final plutôt plaisant à suivre et assez jubilatoire pour tous les fans des univers présentés dans le jeu. Les phases de gameplay suivent le même chemin, puisque Marvel Vs Capcom infinite se transforme parfois en joyeux bazar organisé, ou vous affronterez plusieurs adversaires en même temps dans des conditions ubuesques. Notons aussi que les doublages sont entièrement en anglais, même pour les personnages japonais tels que Ryu, et on pourra reconnaître au passage quelques doubleurs officiels, comme la voix de Roger Craig Smith pour l'emblématique Chris Redfield. Sans égaler la trame ou "l'epicness" d'Injustice, le mode Histoire de Marvel Vs Capcom se révèle donc très divertissant.

Thanos May Cry

Outre le bon morceau que constitue ce mode Histoire, on va retrouver pas mal des classiques du jeu de baston dans ce Marvel Vs Capcom Infinite. Avec un inévitable mais efficace mode Arcade, du versus local contre un autre joueur ou l'I.A., et une galerie avec moult contenu à débloquer. On trouvera aussi de quoi s'occuper un long moment avec un tutoriel accompagné d'un mode Défi, composé de 10 épreuves à la difficulté croissante par personnage ainsi qu'un mode Entrainement très efficace depuis lequel on peut mener ses recherches de matchs classés. Du côté des fonctionnalités en ligne, on est aussi sur du classique avec des matchs "rankés" donc, mais aussi amicaux, de quoi créer un lobby pour ses amis, des leaderboards et la possibilité de visionner des replays, ou encore une "ligue des jeunes héros", ou vous ne trouverez que des adversaires débutants ou de bas niveau, idéal pour commencer (et aussi si on n'est pas très doué !). D'autres petits éléments qui commencent à devenir la norme sont les bienvenus, comme la possibilité de jouer ses matches classés en 2 victoires gagnantes, avec revanche et belle. Voilà donc une production très complète qui, mis à part son mode Histoire farfelu, ne s'autorise pas d'autres folies telles qu'un mode Quête ou aventure. Il s'y serait pourtant bien prêté ! Malgré le fait que le jeu propose des rixes par duos, pas de mode 4 joueurs à se mettre sous la dent non plus... Street Fighter X Tekken l'avait pourtant déjà proposé en son temps. Mais bon, je pinaille, ce qui est présent fait le boulot parfaitement.

Concernant le roster, en revanche, il y a de quoi être déçu. Il est vrai que 30 combattants représente un joli nombre. Mais il faut garder en tête que Marvel Vs Capcom 3 proposait de base 40 guerriers, et que sa version "plus plus alpha prime" faisait monter ce chiffre à 50. Il manque donc pas mal de têtes d'affiche, et une vraie grosse coupe dans le casting à été effectuée. Bien souvent, il n'y a plus trois, mais deux représentants par licence côté Capcom, et, surtout, aucun X-men côté Marvel. Wolverine, Magneto, Jill Valentine et bien d'autres manquent à l'appel. Et si l'on peut apercevoir un mob du mode Histoire disposer des mêmes coups que Deadpool, ou encore un chasseur de Monster Hunter, ces derniers ne sont pas non plus dans le casting final. Bien sur, le Season Pass est déjà disponible en précommande et le nombre de combattants est appelé à grossir, mais impossible de ne pas râler devant ces absences de marque à la sortie. D'autant plus que, question équilibrage, encore une fois, on repassera...

Hulk Rising

Maintenant que nous avons exploré la forme de ce Marvel Vs Capcom Infinite, regardons donc de plus près le fond, je vous prie. À savoir sa jouabilité. Le premier gros changement qui saute aux yeux, comme nous l'évoquions plus haut, c'est le passage a des équipes de deux combattants, et l'abandon des assistances des personnages qui sont restés en retrait. Il faudra donc comboter avec un switch de héros pour frapper son adversaire avec tous les membres de sa team. Il sera bien sûr toujours possible, via un tag bien placé, de lancer deux attaques ultimes en même temps ! Ensuite, on reste sur des bases classiques, avec deux boutons de pied et deux boutons de poing, une jauge de spécial à remplir qui donne accès à des spéciales plutôt simple à sortir puisqu'un seul quart de cercle et la pression de deux boutons suffira. Les combos aériens sont toujours de la partie, mais grandement simplifiés par rapport au troisième épisode, le système façon pierre-feuille-ciseau qui sévissait sur celui-ci à disparu. Cela dit, les attaques spéciales de certains sont plus complexes, comme X qui peut charger son buster tout en continuant à attaquer et le combiner avec presque toute ses coups spéciaux, Morrigan qui peut retarder ses boules de feu, ou encore Chris Redfield qui doit faire attention au nombre de balles dans son chargeur. Mais la principale nouveauté du gameplay de ce MvsCI reste les fonctionnalités d'accessibilité dont il bénéficie : d'une simple pression sur le bouton de poing faible, vous allez pouvoir enchaîner votre adversaire, l'envoyer en l'air et continuer. A vous d'apprendre à terminer le combo avec un cancel vers une attaque spéciale ! Simplifier son jeu tout en gardant sa technicité est à la mode en ce moment, tout le monde s'y met, et on ne va s'en plaindre, car cela va laisser une chance à votre moitié(e) lors d'un duel, et il(elle) sera peut-être moins mauvais(e) perdant(e) !

Dans la même veine : d'une simple pression sur les boutons de pied et de poing forts, vous pourrez lancer l'ultra de votre héros ! De qui contenter les joueurs débutants, qui pourront obtenir des résultats spectaculaires dès les premiers combats ! D'autre indications visuelles inédites, comme les pieds et les poings de Chun-Li qui se mettent à briller lorsqu'un coup chargé est prêt font leurs apparition. C'est à la mode ces temps de mâcher le travail des joueurs occasionnels ou débutants, et Capcom l'a très bien fait ici puisque vous pourrez vous taper de bonnes tranches de rigolade avec vos amis de passage à la maison qui ne connaissent pas forcément le jeu. Ah, et ces commandes, qui pourraient parasiter les combos d'un joueur chevronné aux trop gros doigts peuvent bien évidemment être désactivées.

Ghost'n'Gamora

L'autre grosse nouveauté de gameplay, c'est l'apparition des six pierres de pouvoir. On va pouvoir choisir la sienne en début de parties et obtenir des effets dévastateurs. Une petite capacité est disponible d'entrée, d'une simple pression sur la gâchette, et une fois la jauge de pierre remplie, on pourra lancer un second mode encore plus puissant. Par exemple, la pierre de temps permet de se téléporter et rendra un Hulk encore plus redoutable, la pierre d'âme peut voler de la vie mais aussi ressusciter un camarade tombé au combat, la pierre de pouvoir augmente... le pouvoir, celle de l'espace permet un contrôle de zone en attirant l'adversaire ou en le coinçant dans une prison riquiqui, celle de l'esprit permet de gagner de la jauge de spécial. Enfin, celle de réalité permet de d'assigner des effets élémentaires ses attaques. Avec tout ça, il faudra apprendre à gérer ses jauges, savoir à quel moment lancer un combo en partenariat avec son coéquipier, et enfin, quand annuler un de ses coups pour le remplacer par une attaque ultime dévastatrice. Le tout est assez simple à comprendre, et donnera assez rapidement des résultats très spectaculaires en combat ! On en prend vraiment plein les mirettes et la jouabilité s'avère vraiment ultra dynamique et nerveuse. Une vraie réussite sur ce point là, même si l'ensemble se montre moins technique que MvsC3.

Ne me reste plus qu'à évoquer la partie technique du titre, et sur ce point, sans faire de folies, MvsCI est plutôt convaincant. L'Unreal Engine utilisé ici fait bien le boulot, avec des modèles 3D assez détaillés mais qui aliasent un peu (je lasserai l'appréciation de leur design à votre propre jugement), des stages plutôt cools, et surtout, des effets visuels spectaculaires en pagaille. On n'est clairement pas au niveau des plus beaux jeux console du moment, mais vu la frénésie du spectacle proposé, le tout demeure très agréable à regarder. Par contre, les cinématiques du mode histoire souffrent de terribles chutes de framerate. Heureusement, en jeu, tout reste très fluide. Et ce, même en ligne, ou le netcode tient vraiment la route, puisque je n'ai eu absolument aucun problème, et ce même en jouant en remote-play alors que je n'étais pas à mon domicile ! Un bon petit jeu que MvsCI en tous cas, que l'on prendra plaisir à saigner. Jusqu'à sa version Ultimate ?