Bien que Windjammers soit aujourd'hui devenu un classique du jeu vidéo, lors de sa sortie, on ne peut pas dire qu'il ait connu un grand succès. Du côté de la critique, la version Neo Geo n'avait récolté que des notes moyennes, les testeurs de l'époque lui reprochant notamment son manque de contenu, qui ne lui permettait pas de justifier le prix exorbitant de la cartouche. Quant au public, aussi bien sur console qu'en arcade, il l'a lui aussi plutôt boudé... mais à sa décharge, il faut dire qu'à ce moment là, les salles d'arcade du monde entier étaient encore trustées par les Street Fighter et autres jeux de baston comme Mortal Kombat qui ont tout balayé sur leur passage, laissant peu d'espace aux autres genres.

Pourtant, avec le temps et la nostalgie, un succès d'estime a fini par l'imposer en sérieux candidat à la vague de portages et remakes qui sévit depuis déjà plusieurs années. L'attrait du jeu tient principalement dans la simplicité de son gameplay. Tel un pong moderne, deux athlètes (parmi six disponibles, aux différentes capacités de puissance et vitesse) s'affrontent en envoyant un frisbee dans le camp de l'autre. Si on le laisse passer ou s'il tombe à terre, l'adversaire marque des points. Rien de plus simple dans le concept, et la prise en main l'est tout autant puisque seuls 2 boutons sont utilisés. Le résultat donne des matchs ultra-nerveux et rapides, très exigeants en termes de concentration, où la moindre faute d'inattention se paye instantanément.

Une copie carbone online

Contrairement à d'autres production de DotEmu, ce Windjammers n'est pas un remake ou une remasterisation, mais bel et bien un portage 100% fidèle à l'original. Les graphismes sont identiques et, dans le déroulement des matchs, il n'y a aucun rajout de personnage ou de terrain, ni de modification du gameplay d'une quelconque manière. C'est tout simplement une copie carbone où seuls les menus bénéficient de la HD. Il n'y a ainsi qu'une seule nouveauté, mais elle est de taille et donne tout son sens à cette ressortie : le mode online. En effet, les développeurs ont rajouté une couche réseau au titre, qui permet d'affronter des joueurs du monde entier, pour le plus grand plaisir des vieux de la vieille qui n'ont plus toujours un pote à disposition pour enchaîner les parties à la maison.

Dans ce menu, on nous propose des parties rapides ainsi que des parties classées, qui permettront d'établir un classement en ligne des meilleurs joueurs. Si techniquement, le fonctionnement est en général bon, il est cependant très dépendant de la qualité de connexion internet. Une connexion moyenne et l'on se retrouve avec un lag qui rend le jeu pénible, à la limite de l'injouable. C'est bien simple, une icône indique en toute circonstance la qualité de connexion, notamment avec des codes couleurs. Si vous voyez autre chose que du vert, attendez-vous à assister à des choses bizarres qui rendront le jeu déplaisant. Côté gameplay, on regrettera de ne pas pouvoir définir la durée des matchs. Elle est de 99 secondes quoi qu'il arrive. Cela peut sembler court, mais pour Windjammers, c'est au contraire très long. Au point que cela rend impossible de jouer la montre en cas d'avance confortable sur le rival, alors qu'il s'agissait d'une stratégie de base des versions d'antan (où les matchs duraient seulement 30 ou 45 secondes). C'est d'autant plus dommage que l'option est bien présente dans le mode versus en local.

Direction l'eSport ?

Pour le reste, il n'y a rien à redire, on retrouve très rapidement les mêmes sensations, ce stress constant qui accompagne chaque partie tant l'exigence en termes de réflexes est grande. En solo, seule la compétition contre les six différents athlètes est dispo (avec trois modes de difficultés) et l'accès libre aux deux mini-jeux. Ce qui, en termes de contenu, le fait retomber dans ses travers de l'époque, à savoir qu'on en fait vite le tour. De toute évidence, l'idée des développeurs est d'offrir un Windjammers tel qu'on l'a toujours connu en lui rajoutant ce mode online, qui lui fait prendre une toute autre dimension et lui redonne un vrai coup de peps. Et ils ne comptent pas s'arrêter pas là, puisque le prochain objectif affiché est de lui faire intégrer le monde de l'eSport. Et il faut avouer qu'avec l'énergie que le jeu dégage et son visuel 90's très agréable, on ne voit rien qui puisse l'en empêcher.