Republication de notre Test import du 27 février 2017.

Nous avons re-testé Valkyria Revolution dans sa version européenne. Désolé pour les anglophobes, mais la version européenne ne propose pas de textes en français. Seuls les textes anglais sont disponibles, dans une traduction correcte. À noter qu'il est tout de même possible de choisir entre le doublage original en japonais et le doublage anglais. Aucun changement à noter à part cette localisation.


Ci-dessous notre test import originel réalisé à l'époque à partir d'une version import japonaise PS4 fournie par notre partenaire nin-nin-game.com.


Valkyria Chronicles, c'était la guerre, celle qui tâche et qui fait des morts. Un affrontement violent entre l'Empire et la Fédération, une uchronie qui nous jetait en plein dans le quotidien de jeunes militaires qui se battaient pour leur nation. De plus, il y avait cette surcouche graphique étonnante grâce au "Canvas Engine", qui mariait avec brio cel-shading et visuels dessinés au fusain pour un rendu du plus bel effet. Grâce à tous ces arguments et à un système de combat mêlant stratégie au tour par tour et actions en temps réel, la série des Valkyria Chronicles a su se faire une place de choix dans le coeur des amoureux de J-RPG.

Malheureusement, l'échec commercial que fut le premier titre en son temps n'incita pas SEGA à commercialiser ses deux suites en Occident. Beaucoup pensèrent que c'était la fin. Valkyria Chronicles était un OVNI, une de ces rencontres inattendues, courtes mais si intenses, que l'on ne reverrait plus dans nos contrées. Pourtant, sans crier gare, SEGA décida de nous offrir une suite à cette saga, prévue aussi bien au Japon qu'en Occident ! Enfin... ce sera un spin-off... qui ne sera pas développé par les mêmes équipes que les premiers Valkyria, qui n'utilisera pas le même moteur, qui n'aura pas les mêmes mécaniques de jeu... et qui abandonnera même les principes fondamentaux mis en avant par la série ! Cher SEGA, en fait, on n'est plus sûr d'avoir envie de cette « suite »...

C'est pas beau tout ça

Dans Valkyria: Revolution, on suit un groupe de cinq orphelins dont le village a été réduit en cendres par le méchant Claudius Powlovich Kiev, à la tête de l'alliance BRuFH, un ralliement de plusieurs nations autour de l'Empire Rus. Parce que la vengeance est un plat qui se mange congelé, les jeunes orphelins vont préparer leur contre-attaque pendant 10 longues années en se spécialisant chacun dans un domaine : espionnage, contrôle des médias, contrebande d'armes, politique et forces militaires, tout cela afin de frapper un grand coup contre leur ennemi juré. Alors qu'une guerre entre l'alliance BRuFH et le petit royaume de Jutland éclate, nos cinq revanchards en profitent pour mettre leur plan à exécution.

Le scénario n'est pas particulièrement original, mais le parti pris du contrôle de différentes puissances afin de faire tomber un empire de l'intérieur aurait pu être intéressant s'il avait était suffisamment développé. Ce qui ne sera jamais le cas ! C'est d'autant plus étonnant quand on sait que les personnages sont très (voire trop) bavards lors de scènes cinématiques qui s'éternisent sur plusieurs dizaines de minutes d'affilé. Cela est notamment dû à une mise en scène quasi-inexistante de ces séquences de dialogues, ainsi qu'une animation datée des protagonistes qu'on y retrouve. Il faut arrêter avec les personnages qui respirent comme s'ils étaient en manque constant de Ventoline. En 2017, ce n'est plus possible, surtout pour un jeu PS4 !

D'ailleurs, ces pantins en 3D ne sont même pas agréables à regarder. Le Canvas Engine apportait cet aspect crayonné, ce sentiment de dessin animé à la main qui donnait un charme indéniable aux premiers Valkyria Chronicles. Ici, on se retrouve devant un moteur 3D générique et une direction artistique on ne peut plus passe-partout. D'ailleurs, fini l'univers martial, les uniformes et l'arsenal militaire. Dans Revolution, on fait la guerre en mini-jupe, en robe de gothic lolita et en pantacourt, parce que f*ck it. Tout ce qui faisait l'identité de la saga est mort pour nous proposer un scénario convenu et un univers fade et sans saveur.

En manque d'identité

Cette perte d'identité se retrouve jusque dans les mécaniques de combat de cet épisode Revolution. Dans Valkyria Chronicles, la guerre s'effectuait à grand renfort de fusils d'époque et de grenades d'antan dans les dents. Maintenant, vos héros se jettent dans le champ de bataille équipés de dagues, de sorts de magie et de Buster Sword à la Cloud, pour trancher dans du méchant comme dans n'importe quel J-RPG en promotion chez Carrefour. Pourquoi avoir choisi ce type d'armement dans un titre dont le cadre « historique » était l'une des plus grandes forces ? Tout simplement parce Revolution n'est pas un Tactical-RPG comme ses aînés, mais un Action-RPG.

Ces derniers mois, de nombreux Action-RPG de qualité sont sortis tels que Final Fantasy XV, YS VIII ou encore Monster Hunter X, prouvant que même affublés du préfixe "Action", il est toujours possible de faire d'excellents jeux-de-rôles. On peut donc se dire que si le gameplay de Revolution est dynamique et suffisamment divertissant, tout en apportant cette touche de stratégie que l'on attend d'un J-RPG digne de ce nom, peut-être peut-il mériter qu'on s'y attarde ? Si seulement vous saviez...

Azure Zero Ambition

Vous pouvez sélectionner jusqu'à 4 personnages dans votre escouade. Une fois sur le terrain, qui s'apparente à des mini-donjons avec plusieurs groupes de sbires faibles et un Boss de fin de niveau, vous ne contrôlez qu'un seul personnage et les autres héros sont gérés par l'IA. On se déplace, on se met en posture de garde ou on court sans aucune contrainte, mais attaquer avec la touche cercle ou utiliser un sort avec la touche triangle est limité par une jauge d'action. Ce qu'il faut savoir, c'est que cette touche cercle permet uniquement d'effectuer une courte succession de coups, qui ne variera jamais. Inutile d'incliner le stick dans plusieurs directions ni d'essayer des combinaisons de touches avec votre pad. Vos personnages ont un unique et invariable combo au corps à corps, qui n'évoluera pas une seule fois entre votre première et votre dernière minute de jeu.

Reste alors les sorts pour dynamiser le tout, me direz-vous ? C'est justement là où le gameplay devient complètement incohérent. Pour utiliser un sort, il faut appuyer sur la touche triangle. Ce faisant, le temps s'arrête et vous devez sélectionner le sort souhaité et la direction dans laquelle vous voulez l'utiliser. Le problème ici, c'est qu'il est impossible d'attribuer vos sorts à un raccourci sur le pad. On se retrouve donc à devoir mettre le jeu en pause toutes les deux secondes (littéralement) afin de faire usage de la compétence souhaitée sur ses ennemis. C'est la première fois que l'on assiste à un jeu d'action qui nous oblige à arrêter l'action pour pouvoir se battre, c'est insensé ! Cerise sur le gâteau : les fusils et autres grenades, relégués au rang d'armes secondaires et dont l'efficacité est plus que douteuse, doivent être activés de la même manière que les sorts, car vos armes à distance, tout comme votre combo unique de la touche cercle, partagent la même jauge d'action que vos compétences actives... Inadmissible ! Certes, remplir la jauge d'influence au-dessus de l'écran permet de retirer la limite d'action pour un temps limité, mais pourquoi avoir intégré ce genre de sanction en premier lieu ?

Ne comptez pas sur sa bande-son martiale générique à souhait, sur son système de progression on ne peut plus conventionnel, ni même sur son ersatz de "Social Link" (calqué sur Persona et intitulé "Community") pour remonter le niveau général du titre.