Gameblog n'a pas pour habitude de tester et noter des consoles de jeu, mais nous avons décidé de faire exception ici en considérant que la NES Mini représente en quelque sorte une compilation de jeux non évolutive sous forme de hardware.


Contenu de la boîte

Avant de s'intéresser à son contenu, attardons nous sur le packaging qui s'inspire évidemment beaucoup de celui de la NES, lorsqu'elle est arrivée sur les étals français voilà trente ans. D'autant que la présence du visuel de Super Mario Bros. - l'un des trente jeux préinstallés - fait fortement référence aux packs de l'époque. Un souvenir magique que l'on a l'impression de revivre en sortant la machine et sa manette de la boîte, celle-ci comportant également deux câbles, un HDMI et un USB. Car dans le sillage des dernières versions de la 3DS, point d'alimentation fournie, il faut donc la brancher sur un appareil disposant d'un port USB ou utiliser un adaptateur secteur. Certes de nombreux téléviseurs modernes en sont dotés, et on peut récupérer les alimentations USB issues d'autres appareils, mais il est dommage que Nintendo n'en ait pas inclus systématiquement un exemplaire. Doit-on y voir une démarche écologique, ou une économie de bout de chandelle ? En tout cas, cette absence constitue un brutal retour aux réalités du présent.

Design

Le design reprend trait pour trait celui de la NES, idem pour les matériaux de qualité, notamment le plastique granuleux de la coque. Difficile de la différencier a priori de son aïeule, si ce n'est bien entendu qu'elle tient presque dans la paume de la main. En regardant de plus près, on remarque la disparition du port d'extension en dessous et la connectique contemporaine, néanmoins l'illusion reste saisissante. Le détail a été poussé jusqu'à l'équiper d'un interrupteur qui s'enfonce de la même manière que le modèle originel, dorénavant sans souci de démarrage en raison des connecteurs capricieux. En effet il n'y a plus de trappe d'insertion des cartouches, son emplacement n'ayant plus qu'un rôle esthétique, puisque les jeux sont tous intégrés d'emblée. Rien de décoratif du côté de la manette par contre, elle se montre identique à celui de la NES, mis à part sa prise héritée de la Wii, et surtout son cordon, considérablement raccourci...

Ergonomie

La prise en main procure exactement les mêmes sensations que celle d'antan, qu'il s'agisse des boutons en gomme Start et Select ou de la croix de direction ultra précise. Et si la manette conserve sa taille au millimètre près, le cordon a hélas été miniaturisé. Il ne s'étend plus que sur 76 centimètres, soit trois fois moins ! D'aucuns diront qu'au temps des tubes cathodique, il fallait davantage de recul, cependant les écrans sont souvent bien plus grands aujourd'hui. Or même en comptant la longueur du câble HDMI (d'un mètre et demi), on se retrouve encore très près du téléviseur, et certainement trop pour la configuration de nos salons. Sans parler du risque d'installer la console au milieu de ces fils, a fortiori si l'on y ajoute une seconde manette assortie (proposée séparément) ou compatible, comme la Wii Classique Pro. Heureusement, des accessoiristes tiers ont prévu des rallonges et des manettes sans-fil, mais quel dommage que Nintendo n'ait pas vu plus loin ! Là encore, il y a de quoi se demander si ce choix s'explique par une préoccupation de design, de fait plus compact, ou de réduction du coût pour ne pas dépasser la barre des 60 Euros.

Interface

La distance réduite est d'autant plus problématique qu'il faut appuyer sur le bouton Reset pour faire appel à l'interface. Sur ce plan, rien à redire en revanche, elle s'avère à la fois rapide et intuitive. Tout d'abord, l'habillage en gros pixels tout à fait dans le ton contraste harmonieusement avec les jaquettes en haute définition des jeux. De plus, ce menu permet de sauvegarder à tout moment, un point crucial pour les titres dénués de système intégré ou qui s'appuient sur les antédiluviens mots de passe. En prime les quatre slots alloués à chacun des jeux sont vérouillables afin de ne pas les effacer par erreur, des fonctions habituelles sur les émulateurs, bien pratiques au demeurant. Pareil pour les options d'extinction automatique, de démonstration et de prévention des brûlures d'écran que les possesseurs de dalles plasma apprécieront indubitablement.

Affichage

L'affichage s'effectue en 720p, toutefois si l'interface s'étale sur la totalité de l'écran, le format d'origine engendre forcément d'imposantes bandes noires latérales durant les phases de jeu. Un mode 4/3 sert ainsi à élargir quelque peu la fenêtre, sans trop l'écraser. Les puristes préféreront malgré tout le mode natif, voire le filtre avec des lignes, qui reproduit à merveille le rendu des anciens postes de télévision, en particulier leur flou. Question réactivité, on a constaté une légère latence au départ, mais elle résultait du recours au surbalayage pour jouer en plein écran et des systèmes de traitement automatiques du téléviseur. Une fois ceux-ci désactivés, l'input lag a disparu, ou devenu si infime qu'il en est quasiment imperceptible.

Qualité d'émulation

En dépit de discrets artefacts graphiques sur les extrémités lorsque le décor défile dans certains jeux (Super Mario Bros. 3 par exemple), on se croirait vraiment devant une bonne vieille NES, en tellement plus net, mais toujours avec ses célèbres clignotements de sprites. L'illustration d'un travail d'émulation encore plus développé que sur console virtuelle et de la puissance surprenante de la NES Classic Mini, supérieure à la 3DS. Même bilan au niveau sonore, avec des chiptunes d'une pureté cristalline et fidèles aux bruitages originaux, si bien que l'on imagine mal comment mieux (re)découvrir ces titres mythiques, hormis via la collection NES Classics lancée jadis sur GBA.

Ludothèque

A moins d'une manipulation tenue pour le moment secrète, il est théoriquement impossible d'ajouter des jeux, on doit donc se contenter des trente jeux inclus. Un florilège savamment sélectionné au regard des oeuvres mythiques qu'il rassemble, de l'incontournable trilogie Super Mario Bros. au duo de Zelda en passant par Balloon Fight, Metroid, Kid Icarus ou encore Punch-Out !! Une diversité et un bon goût que partage le catalogue en provenance des éditeurs tiers, entre Pac-Man, Bubble Bobble, Final Fantasy, Ninja Gaiden, Mega Man II et les deux premiers Castlevania. Tout juste s'étonne-t-on de la présence de l'anecdotique StarTropics et de Tecmo Bowl, sans doute expliquée par une liste calquée sur la version américaine, contrairement à la Japonaise, bien distincte...

La Famicom Classic Mini

C'est une coutume, nos amis nippons ont droit à un leur propre modèle, logique étant donné le look initial de la Famicom. D'ailleurs le principe de rangement des manettes dans le boîtier a nécessité leur rétrécissement à la même échelle, d'où une petitesse potentiellement handicapante, comme l'a remarqué Julien sur place lors de son passage à Shibuya. En parallèle, la liste des jeux est sensiblement différente, avec les bagarreurs Downtown Nekketsu Monogatari, Yie Ar Kung-Fu, le plus posé Mario Open Golf et un certain Final Fantasy III à la place du premier entre autres exclusivités plus ou moins folkloriques. Pas de quoi faire une crise de jalousie, pourtant on se doute que ceux qui passeront par le Japon pourraient s'y intéresser, à plus forte raison dans le cadre de la collectionnite...