Republication de notre Test import du 4 mai 2016.

Re-testée par nos soins, cette version française du jeu propose à la fois des doublages anglais et les doublages japonais d'origine. La traduction française des sous-titres est de bonne facture.


Ci-dessous notre test import originel réalisé à l'époque à partir d'une version import japonaise fournie par notre partenaire nin-nin-game.com


Sept ans après l'épisode The Last Hope sorti sur Xbox 360, Star Ocean : Integrity and Faithlessness est le premier titre de la série à paraître sur console current-gen. En 2009, The Last Hope n'avait pas laissé un souvenir impérissable aux joueurs et à la presse, notamment à cause d'un scénario niais et d'une mise en scène plus que bancale qui gâchaient un système de combat pourtant dynamique et bien pensé. Après cet essai manqué, il semble que Square-Enix et Tri-Ace ont pris le temps de peaufiner leur nouveau bébé. Star Ocean : Integrity and Faithlessness n'est pas l'épisode du dernier espoir, mais celui du nouvel espoir, d'un nouveau départ pour la franchise.

Nos chers voisins

La caméra survole le village de départ, un violon accompagne chacun de ses mouvements jusqu'à ce que se fasse entendre le bruit d'épées qui s'entrechoquent. Là, au milieu d'une place vide, s'affrontent deux amis d'enfance. L'un est un NPC, l'autre est Fidel Camuze, héros de ce Star Ocean : Integrity and Faithlessness. Les visages des personnages, leur démarche si particulière et la couleur de leurs cheveux qui s'accordent parfaitement avec leur tenue... pas de doute : nous sommes bien devant un Star Ocean. L'époque où les développeurs japonais étaient incapables de s'adapter aux consoles HD semble bien lointaine quand on voit le jeu tourner sous nos yeux. Certes, le titre n'est pas aussi beau qu'un Metal Gear Solid 5, mais pour peu que l'on adhère à cette direction artistique très manga, on appréciera le charme des villes visitées et le souci du détail apporté à chacun des protagonistes principaux qui nous rejoindront tout au long de l'aventure. Je pense notamment à toute l'attention portée à la tenue de la petite Lilia. Ses pompons qui flottent au gré du vent et son petit sac-à-dos feraient fondre le coeur des joueurs les moins sensibles à ce style très japonais !

Malheureusement, le titre de Tri-Ace montre ses limites dès lors qu'on décide d'interagir un peu plus avec son univers. On aimerait se perdre dans les villages visités, entrer dans les maisons, parler avec les habitants et en apprendre un peu plus sur le monde dans lequel on évolue, mais il semble que tous les habitants se soient donnés le mot pour fermer leur porte à double-tour. Lorsqu'un bâtiment est visitable, on doit subir de longs temps de chargement. Les rares interactions que l'on a avec les passants se résument à la seule bulle de dialogue qui apparaît au-dessus de leur tête quand on leur passe à travers. Parce que oui, dans Star Ocean en 2016, on ne bouscule pas un NPC, on le traverse ! C'est dommage, car tous ces petits défauts qui s'accumulent nuisent à notre immersion dans un univers pourtant attachant.

Lilia l'exploratrice

Autant le dire tout de suite : terminer le titre en ligne droite ne vous prendra pas plus d'une vingtaine d'heures. Alors oui, c'est bien plus court que les traditionnelles 40-60 heures auxquelles les RPG Japonais nous ont habitués, mais dans le cas de Star Ocean : Integrity and Faithlessness, cela m'a parfaitement convenu.

On y suit le groupe formé par Fidel Camuze, son amie d'enfance Miki Sauvester et quatre autres protagonistes hauts en couleur qui ont pour mission de protéger la petite Lilia, une enfant aux pouvoirs surpuissants que convoitent les grands méchants du jeu. Je ne m'étendrai pas sur le scénario, qui sert plus de prétexte à nous faire voyager aux quatre coins de Vestir qu'à tenter de marquer nos esprits. Disons simplement que l'on a affaire à une partie de cache-cache géante sur fond de Space Opera et de pouvoirs magiques. Comme précisé plus tôt, l'histoire principale a au moins le mérite d'être courte. Les temps morts sont rares et l'intrigue s'enchaîne à un rythme soutenu sans que l'ennui n'ait le temps de s'installer. Ne vous attendez cependant pas à vivre une aventure épique, loin de là...

Best friends forever

Le groupe de sept héros que l'on contrôlera tout au long du jeu est très attachant. À l'inverse d'un RPG traditionnel, votre équipe se déplace toujours à vos côtés. L'époque où vos coéquipiers sortaient littéralement de la poche droite du pantalon du héros principal pour prendre part à un combat est révolue ! Tous vos héros sont constamment présents à l'écran, peu importe leur nombre, et ils n'hésitent pas à discuter ensemble lors d'un combat ou en pleine exploration. Ainsi, on en apprend davantage sur la personnalité et les motivations de chacun des personnages, tout en se sentant plus proche de ces derniers.

D'ailleurs, il n'y a quasiment pas de scènes cinématiques. Lors des scènes importantes pour le déroulement de l'intrigue, vous pourrez continuer à déplacer votre personnage, courir ou tourner autour des NPC qui discutent... Cependant, ces séquences sont particulièrement décevantes, car les NPC semblent amorphes et leur visages sont peu expressifs. Il n'y a rien de naturel dans leur manière de communiquer entre eux, ce qui brise l'immersion.

Monotonie, je crie ton nom

Manque d'inspiration, manque de moyens, ou peut-être les deux à la fois. On ne peut qu'être déçu par le manque de variété des environnements traversés. Chacune de ces zones rappelle grandement les pires moments passés sur le Pulse de Final Fantasy XIII. On traverse de longs couloirs dans des environnements désertiques, peuplés de plusieurs groupes d'ennemis. De temps en temps, les couloirs s'élargissent et débouchent sur une impasse où, surprise non-surprenante, un coffre vous attend. Une fois le butin récupéré, on rebrousse chemin et on continue notre route tout en s'interrogeant sur l'existence de ces couloirs dans les RPG contemporains...

Les donjons apportent une petite touche de fraîcheur bienvenue à cette monotonie ambiante... côté design uniquement. Concernant leur contenu, à l'instar des environnements visités, il ne faut pas s'attendre a être impressionné. Les donjons demandent simplement de se rendre d'un point A à un point B pour éliminer un Boss. Il peut y avoir des chemins parallèles à emprunter, mais une fois que vous aurez la capacité "Chercheur de Trésor", vous pourrez récupérer vos butins et expédier vos donjons sans jamais vous y attarder.

Ceux qui pensaient pouvoir trouver un peu de réconforts auprès des quêtes annexes seront déçus. Quitte à reprendre le pire des RPG de l'ancienne génération, autant le faire jusqu'au bout. Ainsi, son système de quêtes annexes est comparable à l'exécrable système mis en place par Xenoblade Chronicles, où il faut activer, accomplir puis valider d'innombrables quêtes Fedex manuellement.

Un peu de bagarre dans cet océan de déception

La saga des Star Ocean est réputée pour son système de combat dynamique très orienté action. Soyez sans crainte, ce Star Ocean : Integrity and Faithlessness ne déroge pas à la règle et se permet même le luxe de proposer l'un des meilleurs systèmes de combat de la série, si ce n'est le meilleur. Comme évoqué précédemment, l'intégralité de votre équipe vous suit constamment dans votre aventure, mais également pendant les combats contre les différents adversaires que vous serez amené à affronter.

Un monstre apparaît au loin, approchez-vous et sans aucune transition vos héros dégaineront leurs armes et se jetteront sur vos ennemis au son des riffs de guitares électriques et des nappes de synthétiseurs du Battle Theme de ce Star Ocean : Integrity and Faithlessness. Les premières fois, on prend une réelle claque devant la fluidité avec laquelle se lancent les combats. On contrôle un héros pendant que les six autres, dirigés par l'IA, vous assistent sur le champ de bataille, et on peut switcher d'un personnage à un autre à tout moment.

Vos personnages se lancent immédiatement dans la mêlée en criant le nom de chacune des capacités spéciales qu'ils utilisent, comme dans tout bon Shonen qui se respecte. Il y a quelque chose de jouissif lorsque vous attaquez un monstre et qu'un de vos coéquipiers le finit avec un sort de feu, tandis qu'un peu plus loin deux autres compagnons s'occupent des créatures qui s'en prennent à votre soigneur. On a l'impression d'être sur un vrai champ de bataille ! Certes l'action peut paraître confuse à certains moments, mais la fluidité avec laquelle se déroulent ces combats, la fougue et l'énergie qui s'en dégagent, nous permettent de prendre part à des joutes d'une intensité encore jamais vue dans un RPG Japonais.

Jeu de "rôles"

Comme à l'accoutumée avec les Star Ocean, l'attaque effectuée en utilisant les touches cercle et croix changent en fonction de votre placement par rapport à l'adversaire ciblé ("Short" ou "Long"). On peut affecter jusqu'à deux attaques spéciales par distance pour un total de quatre attaques. Le fait est qu'en fonction de la classe de son personnage, on sera souvent contraint de n'utiliser que la moitié des techniques disponibles. Par exemple, Fidel est un épéiste qui se bat uniquement au corps à corps et n'a donc aucun intérêt à se distancer de ses adversaires. On se retrouve ainsi à devoir uniquement utiliser deux techniques spéciales et les deux coups basiques du héros. Quatre attaques différentes, c'est peu pour un RPG qui mise sur son dynamisme et sur l'action. Certes, on a également accès au Reserve Rush, une attaque ultime qui se charge au fil des combats. Mais l'économiser offre un bonus d'expérience et d'argent non négligeable, on aura donc tendance à activer cette attaque le plus rarement possible. On se retrouve donc rapidement à spammer les mêmes attaques encore et encore. Seuls les Boss, accompagnés de leur difficulté anormalement élevée par rapport aux monstres génériques, vous obligeront à élaborer des stratégies complexes.

Dans Star Ocean : Integrity and Faithlessness, la progression des personnages s'effectue en leur attribuant des rôles. Ceux-ci correspondent aux classiques du genre et on retrouvera sans surprise les rôles de soigneur, de tank, de mage ou encore de DPS à distance. La particularité de ce titre est la possibilité d'attribuer n'importe quel rôle à n'importe quel personnage pour pouvoir les customiser en fonction de ses envies. Il est effectivement possible de s'amuser à créer des personnages uniques en associant des rôles particuliers ensemble, toutefois je dois admettre que le besoin ne s'est jamais fait sentir lors de ma session de jeu. J'ai uniquement pris le temps d'améliorer les rôles auxquels chaque personnage était prédestiné sans m'investir dans une personnalisation complète de mon équipe, et ce fut suffisant pour terminer le jeu.