Final Fantasy, voilà un nom qui aura fait rêver bon nombre de joueurs du monde entier. Véritable rouleau compresseur qui aura permis à Square Enix d'adapter sa franchise sous moult formes, du Tactical RPG au jeu de combat avec la série Dissidia, voici une nouvelle itération nommée Explorers qui lorgne du côté du « Monster Hunter-Like ». Le pari est ambitieux, tant la concurrence est rodée et propose des titres de qualité. Voyons donc comment la firme tokyoïte s'en sort avec ce titre riche en fan service.

Amostra, me voilà !

Les cristaux sont des pierres très précieuses qui fournissent à chaque vie une âme. Les humains utilisent l'énergie de ces pierres pour régner sur le monde. Amostra est une île vierge de toute présence humaine, mais qui regorge de monstres, gardiens de ces fameux cristaux. Vous êtes un explorateur fraîchement arrivé et bien décidé à obtenir sa part du gâteau.

Le jeu s'ouvre sur la création de son avatar dans un style « chibi-kawai » et, après une courte introduction, vous balance tout de suite dans le grand bain avec un combat contre une vieille connaissance des fans de la série : Bahamut ! Les forces en présence ne sont bien sûr pas (encore) équilibrées et nous sommes forcés de prendre la fuite, direction Libertas, la ville qui servira de hub pour le jeu. On y trouvera le bureau des quêtes, qui nous fera avancer tout au long du jeu en affrontant des monstres de plus en plus puissants, en commençant bien sûr, vieille habitude de la série, par Ifrit et Shiva. Le reste du bestiaire reprend les monstres issus des différents épisodes canoniques de la saga, tout comme les classes, les personnages, les attaques et les musiques. Mais si le fan service continue, en revanche le scénario s'arrête là. Et c'est bien dommage tant les autres titres de la concurrence arrivent à proposer une véritable histoire solide en parallèle de la chasse au monstre.

De l'originalité...

Comme dans tout Monster Hunter-like qui se respecte, vous enchaînez les quêtes en cassant du monstre, tout en récoltant des ressources, de l'expérience, des Gils et, ici, des cristaux. C'est de par son système de combat que Final Fantasy Explorers va se démarquer des autres jeux du genre.

Si l'attaque de base, qui recharge l'endurance, se sent bien seule sur le bouton Y, le joueur pourra équiper son avatar de 8 compétences au choix, accessibles en combat via les gâchettes de la 3DS. L'utilisation de ces compétences, issues de l'univers FF, coûtera de l'endurance mais remplira la jauge de résonance. Cette dernière est partagée par tous les joueurs de l'équipe, et se videra progressivement si personne n'utilise de compétences. En revanche, plus cette dernière est remplie, plus vos attaques seront puissantes, et à certains paliers, donnera accès à des flux cristallins, déterminés aléatoirement en fonction de la zone et du niveau de résonance, qui vont permettre de buffer vos personnages ou affaiblir les adversaires, de façon temporaire.

Autre particularité, les compétences ne vont pas s'améliorer toutes seules avec de l'expérience, mais il faudra utiliser ces dernières après l'activation d'un flux cristallin pour qu'une version plus puissante devienne accessible en échange de cristaux au village.

Cette méthode de progression laisse libre le joueur de faire évoluer comme il le souhaite son avatar, avec des méthodes plus ou moins défensives selon la classe choisie parmi les 21 disponibles, à débloquer au fur et à mesure de son avancée dans le jeu, et toutes inspirées des jobs récurrents de la série Final Fantasy. Si le système est assez complexe au départ, on prend rapidement du plaisir à faire avancer notre héros dans la direction souhaitée.

Autres particularité : vous pourrez choisir le flux cristallin "transmuer" lorsqu'un boss est en fin de vie, pour absorber son pouvoir sous forme de magilithe, et ainsi lancer une transe au combat suivant, vous permettant de bénéficier de bonus temporaires liés au boss battu ainsi. Mais vous pourrez aussi choisir d'équiper le magilithe correspondant à un des héros de la série Final Fantasy, comme Cloud, Squall, Yuna ou Lightning, et ainsi transformer votre avatar en une de ces célébrités pour taper très, très fort sur les monstres. Si cette dernière option s'avère très sympathique, elle constitue un pur élément de fan service, car absolument rien dans le scénario ne vient justifier cette pirouette de gameplay.

... et du classique !

Le reste du titre est assez semblable à ce qui se fait ailleurs. Dans le village de Libertas, vous trouverez un forgeron qui synthétisera de nouvelles armes ou améliorera vos anciennes en échange de ressources et d'or, une boutique et un grand cristal sur la place centrale, qui va permettre d'améliorer les compétences utilisées au combat après l'utilisation des flux cristallins.

Cet endroit servira aussi de hub multi-joueur. A noter que le titre nous pousse à jouer en ligne (ou en local) avec d'autres joueurs, en promettant une progression plus simple et plus rapide. En effet, seul, il faudra farmer du mob pour se constituer une équipe de monstres acolytes qui tienne la route face aux plus puissants boss du jeu. Face à ces derniers, les combats deviennent rapidement plus techniques et épiques, il faudra apprendre les patterns de leurs attaques, pour sortir la bonne compétence au bon moment sans se faire punir.

A plusieurs, les différentes classes vont permettre à l'équipe d'explorateurs de constituer un groupe équilibré à même de vaincre tout ce qui se présentera sur son passage. C'est là que le jeu prend tout son sel, en proposant une véritable coopération. Quelques jours avant la sortie du jeu, je n'ai pas eu de mal à trouver rapidement de bons équipiers efficaces pour avancer significativement. Voilà un titre qui promet de longues heures de farming et de chasse aux monstres en coop'.

Un jeu 2DS sur New 3DS

Si vous avez du mal à saisir les subtilités des machines de la gamme New/2/3DS, ce n'est pas Final Fantasy Explorers qui va vous aider à résoudre vos problèmes. En effet, bien que le jeu soit taillé pour la New 3DS avec son circle pad intégré, le jeu ne propose absolument pas d'affichage en 3D ! Ne comptez pas pour autant bénéficier d'un comfort optimal sur 2DS, le second stick étant chaudement recommandé, tant la caméra fait des siennes en pointant automatiquement vers le sol au lieu de l'horizon, mais aussi, pour tout simplement regarder sur les côtés ! L'ajout d'une seconde gâchette donne aussi plus facilement l'accès au bouton pour courir.

Préférez donc jouer à ce titre sur votre New 3DS flambant neuve, ou prévoyez des piles pour les longues sessions de jeu sur votre vieille 3DS équipée d'un circle pad... Au niveau graphique, la portable de Nintendo fait ce qu'elle peut, mais on notera tout de même une forte présence d'aliasing. Rien de bien folichon, mais le jeu reste suffisamment attractif visuellement pour que l'on ait envie de lui consacrer les dizaines d'heures de jeu qu'il s'apprête à nous offrir...