Non, il n'y a rien de sale. Si ce n'est peut-être la phase d'apprentissage, mais on y reviendra. Pour le moment, rappelons ce qu'est Skullgirls. Commencez par lire le précédent test ICI. Pour la raison suivante : 2nd Encore s'avère tout simplement être la version ultime de cette production. Comprenez que vous y retrouvez tous les changements effectués, les équilibrages, les persos ainsi que les DLC qui ont été ajoutés depuis sa sortie en 2012, mais cela reste bel et bien un seul et même jeu.

D'ailleurs, petite parenthèse, que vous possédiez le titre sur PS3, PS4 ou Vita, vous pourrez affronter les joueurs des autres supports. Il ne devrait donc pas y avoir trop de problèmes pour trouver des adversaires. De la surpuissance du cross-play. Dans le même ordre d'idée, si vous décidez de faire l'acquisition du jeu sur PS4 ou Vita, vous aurez l'agréable surprise de le récupérer gratuitement sur l'autre format ! De la surpuissance du cross-buy. Ne nous arrêtons pas en si bon chemin : sachez qu'il est possible d'utiliser les sticks arcade PS3 sur la dernière console Sony. D'autres acteurs du marché devraient prendre exemple... De la surpuissance tout court. Quand je vous disais qu'elles étaient cools les girls (...) ! Fin de la parenthèse.

Old school, good soul

Pour en revenir au titre, il faut déjà savoir que c'est le fruit de gens profondément investis et talentueux, telle Michiru Yamane, compositrice de nombreux Castlevania, dont le génialissime Symphony of the Night. Mais le coeur du projet vient du duo formé par Alex Ahad, celui derrière toute la direction artistique inspirée de Skullgirls, et Mike Zaimont, plus connu sous le nom de "Mike Z". Cet ancien programmeur de chez Pandemic Studios est surtout un habitué de la scène baston, avec un excellent niveau à BlazBlue. A ce sujet, il a même aidé au rééquilibrage de Continuum Shift et du portage de Marvel Vs. Capcom 2 sur la précédente génération de consoles. Gage de qualité pour sûr.

Skullgirls respire ainsi l'inspiration et les références aux productions de combat - époque Dreamcast (larme nostalgique de rigueur) - à fond les gnons. Par exemple, de nombreuses attaques font penser à Wolverine, Iron Man ou Cyclops comme ils apparaissent dans les crossovers de Capcom. Autre agréable clin d'oeil : l'un des personnages, Big Band, rappelle fortement Q de Street Fighter III, dans le look, et possède aussi des contres s'apparentant au Parry du même épisode ! Et le jeu est loin d'être avare en Easter Eggs... Passer un moment devant Skullgirls, c'est s'assurer un flashback des plus jouissifs dans les années 90-2000. Le look volontairement rétro, très cartoon des sixties, ainsi que l'excellente bande-son jazzy prennent alors tout leur sens.

What's up Doc ?

Comme dit plus haut, cette version inclut tous les contenus additionnels apparus jusqu'à aujourd'hui. Mais pas que. Le mode Story propose désormais un doublage intégral, plutôt bien fichu, de tous les protagonistes croisés. Vous pourrez aussi vous essayer à différents challenges - combats sous conditions imposées - ou vous entraîner aux combos les plus utiles présentés dans les Trials.

Reste la principale nouveauté de ce volet suprême : Robo-Fortune. Venant renforcer les rangs du roster, l'amenant à 14 combattants, elle apparaît comme une version améliorée de Ms. Fortune. Si cette dernière peut détacher sa tête pour s'en servir indépendamment (faut pas chercher à comprendre), la version mécanique, elle, peut carrément en faire apparaître plusieurs et les utiliser tels des missiles ! Bref, elle semble tout aussi barrée que les autres persos déjà dispos, pour notre plus grand bonheur visuel.

Gare aux maux de crâne !

Qui dit jeu "à l'ancienne" dit exigences d'antan. Certes, Skullgirls fait la part belle aux chain combos, évitant ainsi des manipulations trop alambiquées, mais les séquences peuvent parfois faire perdre la tête. En fait, ça fait souvent penser aux pianotages de touches qui permettent de lancer les 10 hit combos de Tekken. Sauf qu'ici, la configuration se joue en 6 boutons comme Street Fighter et demande en plus de gérer plusieurs "niveaux d'enchaînement" : accroupi, debout, en l'air, avec possibilité de relancer d'autres combinaisons encore après (ne vous inquiétez pas, le titre intègre un ingénieux système pour éviter les abus de combos infinis). Je vous laisse imaginer la gymnastique de doigts que cela requiert. Sans oublier bien évidemment une bonne mémoire pour retenir toutes ces touches successives.

Heureusement que les guides et didacticiels sont ULTRA complets, clairs et précis (pensez juste à changer la langue de la console en anglais - la VF s'avère catastrophique, blindée d'erreurs, et vous risquez de vous emmêler les pinceaux plus qu'autre chose). En y passant suffisamment de temps, vous vous habituerez très rapidement au style du jeu. Mieux encore : cela vous permettra d'affiner votre vision du Versus Fighting en général, tant ils expliquent parfaitement bien la plupart des mécaniques inhérentes au genre.

Malgré le fait qu'il puisse rebuter au premier abord (style graphique qui ne peut plaire à tous et système de jeu demandant un certain temps d'adaptation), Skullgirls 2nd Encore mérite vraiment que l'on s'y attarde. Le casting final ne comporte certes que 14 personnages, mais ils se montrent tous suffisamment différents et intéressants pour que l'on puisse y trouver son bonheur. Et puis, le online tourne de manière quasi nickel. Que demander de plus ? Un petit prix ? Ca tombe bien, c'est aussi le cas !