Bunnylord vient du futur. Sa mission : se faire élire maire de Londres pour nous éviter à tous une terrible catastrophe. Les urnes seront remplies dans trois semaines. Il va falloir convaincre avec encore plus d'aplomb qu'un Frank Underwood enragé. La campagne va devoir être percutante. Comme vous, qui allez incarner des as de la gâchette appelés à améliorer la cote de popularité du lapin anthropomorphe. Car pour mériter l'amour des citoyens, rien de mieux que l'éradication du crime la plus tapageuse qui soit. Pas question de gaspiller ses balles.

Lapin de garenne : "tue-les !"

Dans ses mécaniques, Not a Hero fait penser à un hybride entre Broforce, Hotline Miami et Vanquish. Au premier, il emprunte son apparence de run and gun en 2D minimaliste mais suffisamment détaillé, les bruitages aidant aussi beaucoup, pour qu'on sache qui souffre et à quel point son sang a giclé sur les murs. Pour l'aspect complètement con, avec ses briefings ô combien débiles et les inspirations cinématographiques diverses, aussi. Les 9 personnages jouables, qui se débloquent à mesure que l'on progresse, risquent de vous rappeler quelques figures connues... De la série de Dennaton, on retrouve le côté gore, l'amour du bon son, la frénésie et la simplicité d'accès, teintées d'une certaine crainte du geste inadéquat et fatal dans l'excitation. Quant au titre de PlatinumGames, on l'évoquera volontiers pour l'inclusion de la glissade - le saut étant tout simplement absent - comme un élément majeur du gameplay. Avec elle, suivant le temps de pression imprimé et l'endroit où s'achève le mouvement qui use le pantalon, on se retrouve à couvert. Plaqué ainsi contre un mur, on a la possibilité de pouvoir éviter quelques bastos, de recharger, de voir sa barre de vie remonter un tantinet, de se préparer à l'arrivée d'un vilain et de retourner au turbin de plus belle. Rapide et efficace.

Last Election Hero

Vite grisant, le jeu propose (seulement) 21 niveaux qui n'ont rien d'une balade de santé en couloir étriqué. Multiples étages, fenêtres dont les vitres acceptent votre passage en force en vue d'accéder à un immeuble adjacent, explosifs capables de vous projeter à une distance étonnante, portes codées, antagonistes de mieux en mieux équipés et de plus en plus résistants, objectifs pas si simples... Sans oublier des missions annexes - trois par stage, à base de récupération d'objets déterminés aléatoirement, de temps limité ou de sauvetage d'otages, dans l'optique d'obtenir un grade plus élevé - et niveaux cachés : vous allez trouver à qui parler, d'autant qu'après le second tiers, ça se corse salement, à base d'instadeath larmoyant. Difficile pour quiconque veut tester ses réflexes de ne pas tomber sous le charme, d'autant qu'il y a matière à approfondir. Cela grâce à la variété de munitions et explosifs aux effets parfois comiques que l'on peut ramasser. Et en testant tous les héros. Chacun offre une variété de compétences bienvenue et adaptée à des séquences précises. L'un est plus rapide, une autre peut courir tout en vidant ses chargeurs tandis que celui-ci dispose d'un fusil à pompe à deux cartouches et peut éliminer silencieusement... Des approches différentes, plus ou moins équilibrées, qui fonctionnent terriblement si l'on souhaite aiguiser son speedrun. Ce à quoi Not a Hero se destine définitivement. Sauf qu'aucun leaderboard en ligne n'est présent pour pousser à dépasser d'autres joueurs. Cela aurait atténué la sensation d'un menu un peu chiche, quand bien même la complétion n'est pas à portée du premier des bourrins.

Tellement drôle (pour les anglophones), charmant et nerveux, façon film d'action à la John Woo, le dernier-né de roll7 a tout pour plaire. L'adaptation de mécaniques de jeux d'action 3D à une vue latérale avec un bon Pixel Art qui va bien fonctionne parfaitement. Sans l'absence étonnante de classements en ligne, tellement évidente pour ce genre d'expérience, et avec davantage de niveaux, il récolterait à coup sûr tous les suffrages.