Qu'est-ce que vous feriez avec votre propre île des caraïbes à diriger ? C'est la question que vous pose Tropico depuis le début de la série. Et depuis le début de la série, les mécanismes de gestion sont toujours un peu les même : débuter avec de l'agriculture et des matières premières, développer l'industrie et la finance, puis peut être évoluer vers le tourisme ou la recherche scientifique. Tropico 5 vous offre exactement ce genre de parcours, mais divisé cette fois en quatre ères qui définissent les technologies disponibles et les factions auxquelles vous serez confrontées, à quelques anachronismes près. Etrange, ce besoin de construire une logique temporelle dans un jeu aussi loufoque, mais pourquoi pas ?

Un siècle de business vous contemple

L'époque coloniale vous demande de construire des bases suffisamment solides pour vous affranchir de la couronne (apparemment, vous faites partie de l'empire britannique...) et déclarer votre indépendance. Vous rentrez alors dans la période des grandes guerres, où vous composerez avec l'Axe et l'Alliance. Ensuite vient la guerre froide, durant laquelle les communistes et les capitalistes occuperont votre île selon votre bon vouloir. Et enfin l'ère moderne vous verra jongler avec les USA, la Russie, la Chine, l'Europe et le Moyen-Orient. Sans compter les courants idéologiques sur votre île et les besoins plus terre à terre de tout le monde (écologie, religion, sécurité, etc). Bref, vous ne pourrez pas contenter la terre entière et il faudra faire des choix, tout en contrant les représailles.

La taille importe

Sur un territoire plus ou moins grand, cela demande de repenser en permanence la configuration des bâtiments pour optimiser la surface constructible. Le commerce a aussi une grande importance pour obtenir les ressources que vous ne possédez pas, ou que vous ne voulez pas exploiter chez vous (parce que cela prend trop de place, ou que cela pollue, etc.). Néanmoins, ce genre de manipulation devra attendre un stade assez avancé dans le jeu pour être utile. Avant cela, à peu près tout dans Tropico 5 se gère avec un peu de patience. Du coup, c'est un peu facile pour peu qu'on ne fasse pas explicitement n'importe quoi, avec un objectif précis en tête. Les catastrophes naturelles se gèrent rapidement à coup de dollars et, à vrai dire, les plus grosses crises apparaîtront aux changements d'ère, à cause du temps d'adaptation. Le mieux pour galérer un peu est de choisir quelques options en plus dans le choix de l'île : plus petites, avec moins de ressources. Là, il faudra réfléchir un peu plus !

Une dynastie en toc

En tout cas, Tropico 5 est réellement agréable à jouer, joli, avec une chouette ambiance et beaucoup d'humour. La VF montre d'ailleurs qu'on peut trouver des gens de talent dès lors qu'on lâche un peu la bride et qu'il faut jouer des caricatures rigolotes. La campagne principale reste une sorte de tutoriel glorifié, qui vous apprendra à gérer divers aspects du jeu, comme les relations diplomatiques, la guerre (rien de bien compliqué) ou bien le fonctionnement de votre dynastie. Cette dernière permet de gérer plusieurs membres de votre famille, qui évoluent en compétences moyennant finance sur votre compte en suisse. Ça aurait pu être sympa, mais l'intérêt reste très limité vu l'impact des bonus apportés, avec en plus une customisation de vos persos à faire peur. Une partie bac à sable multi pourra se montrer plus amusante pour gérer son monde comme on l'entend, tout en ajoutant un facteur humain intriguant, mais trouver quatre joueurs de Tropico 5 pour lancer ça... Organiser un 1 Vs. 1 sera déjà un exploit. On notera aussi une interface pro-console qui pourra agacer les PCistes sur certains tableaux (c'est pas la mort non plus, hein).

Tropico 5 reste un jeu de gestion assez riche et complexe. Bien entendu, tout dépend de la manière dont vous l'abordez : les fans progressistes regretteront le manque de nouveauté pour un titre qui s'amuse autant de la revolución. Les fans conservateurs n'apprécieront pas quelques simplifications dans la microgestion. Quand aux nouveaux venus, qui n'ont pas beaucoup d'options "city builder" en ce moment, et ils font face à un jeu sympathique sans être pharaonique, ce qu'a d'ailleurs toujours été la série des Tropico.