Nous avions laissé les deux héros des Chevalier de Baphomet 5 sur le toit d'un atelier d'artiste en flammes, dans le plus mauvais cliffhanger de l'histoire des fins d'épisodes. Dès ce moment, on comprenait que Revolution n'avait jamais eu l'intention de couper son jeu en deux et que les aléas du développement et de la gestion de finances avait filé un sacré coup à la cohérence de l'aventure. Vous pouvez relire le premier test pour vous rafraîchir la mémoire, personnellement je n'en ai pas eu besoin, car après quelques manipulations (nouvelle partie pour vérifier un truc), j'avais perdu ma sauvegarde automatique et que la dernière sauvegarde manuelle me renvoyait quelques heures en arrière... Oui, j'ai du me retaper la moitié de l'épisode 1 pour passer à l'épisode 2, car Revolution n'a pas pensé à fournir un accès direct au deuxième contenu ou à créer une sauvegarde spéciale. Plutôt mal foutu...

Scrolling fluide, dialogues saccadés

Le fait de me retaper les dialogues en essayant de les accélérer m'a aussi rappelé les défauts de la réalisation de Baphomet 5. Il y a un gros souci de rythme dans les réparties, et pas seulement dans les punchlines comme je l'indiquais avant, mais à travers tous les textes, autant au niveau de l'écriture que de la manière dont ils sont délivrés au public. Espérons plus de fluidité pour un éventuel prochain titre. Aussi, certaines modernités dans les jeux d'aventures actuels ne sont pas si désagréables, comme le fait de demander la description d'un objet sans voir le héros marcher lentement pour s'y coller avant de pouvoir donner son point de vue. Ça se remarque d'autant plus dans ce deuxième épisode, qui offre de nombreux grands décors, certes toujours aussi jolis, mais qui font faire trop de sport au flegmatique Stobbart. Au moins, les scrollings ne saccadent pas, comme au "bon vieux temps".

Sprint laborieux

Bref, revenons à l'histoire. Comme tout bon Indiana Jones-like, on retrouve les charmantes incohérences scénaristiques, les touches d'humour, un poil trop de fanservice et - enfin ! - une louchée de fantastique avant que le château du méchant n'explose. Ce n'est pas un spoiler, c'est la recette habituelle ! A vrai dire, la situation finale débarque tout de même comme un cheveu sur la soupe : trop confuse, trop expédiée en méthode bas du front, trop peu inspirée. Alors que pour en arriver là, on vient de passer par quelques moments forts tout à fait réussis. Dans le lieu caché de l'abbaye de Montserrat, la combinaison de l'ambiance et de puzzles tout aussi coriaces qu'intéressants crée une situation vraiment digne du genre ! Si seulement chaque séquence avait été aussi bien calibrée...

Même si l'aventure globale proposée par Les chevaliers de Baphomet 5 La Malédiction du Serpent est agréable, elle aurait mérité plus de travail sur le rythme et le scénario. Imbriquer plus les deux parties, mieux utiliser les personnages (dommage que Navet sorte de l'intrigue ! À quoi sert vraiment la fille de Marquès ?), remanier le final... Décidément, composer un point'n click n'est pas une mince affaire, même pour les ténors du genre.