Comment repousser sans arrêt ses limites lorsqu'on est n°1 dans son domaine, sans concurrence digne de ce nom ? Plusieurs champions se posent la question à chaque trophée juxtaposé sur leur étagère. C'est notamment le cas du judoka Teddy Riner, qui change sans arrêt de plan d'entraînement pour casser sa routine et conserver son formidable "mojo". Electronic Arts reproduit ce même schéma en ajoutant, année après année, des fonctionnalités qui poussent encore plus loin le réalisme de leurs simulations sportives. Et NHL 14 n'échappe pas à cette règle, avec des retouches bienvenues, piochées dans les autres franchises maison.

Tous les coups sont permis

Consciente de s'adresser à un public restreint, l'équipe canadienne a mis l'accent sur le volet "baston" du hockey. Un aspect populaire qui tient une part prépondérante sur la glace ; certains joueurs, appelés "enforcers", étant même spécialisés dans cette branche pour faire basculer une partie. Le fameux choc psychologique. Surtout, ces rixes font partie d'un show parfaitement rodé (huit pages de règles quand même !) qui déchaîne les passions du public. Voilà pourquoi les développeurs ont insisté sur ces rounds qui ne se déroulent plus à la première personne, façon mini-jeu, mais en vue de côté pour des phases moins statiques, moins surjouées. Changement de mise en scène donc, mais aussi de jouabilité puisque les développeurs ont profité de leurs connexions avec leurs collègues de Fight Night pour emprunter un ou deux concepts. Ainsi, les coups de poing s'amorcent avec le joystick de droite, pour une immersion et un fun plus palpables.

Mais Fight Night n'est pas la seule licence chez qui EA Canada a pioché des idées pour améliorer le fond de son gameplay. La gestion des contacts physiques, issue de la série FIFA, les a grandement inspirés pour revoir de fond en comble les mises en échec. Les collisions sont dorénavant confondantes de réalisme, le joueur pouvant ressentir pad en main toute la brutalité du choc. Et comme l'équilibre attaque/défense n'a lui pas été bousculé, c'est tout bonus. Le système de feintes a également été bonifié avec un déclenchement contextuel, choisi par l'intelligence artificielle. A l'usage, ce choix casual ne s'avère pas frustrant, car il est plus riche en possibilités et contribue à la fluidité du jeu.

Un plaisir vintage

Si le 25ème anniversaire de la série des Madden n'a pas honoré le passé de la série, NHL 14 a souhaité marquer le coup pour souffler ses vingt bougies. Un clin d'œil directement adressé aux nostalgiques de la SNES/Megadrive, puisqu'ils pourront retrouver dans un mode spécifique toute la saveur de l'épisode original. Mais plutôt que de laisser en état cette Madeleine de Proust, EA a incorporé des éléments de cette époque bénie (jouabilité arcade, musiques d'orgue 16 bits, filtres graphiques) au moteur physique actuel. Plutôt casse-gueule comme remake, non ? Oui, car la vitesse de patinage de NHL 94 n'est plus appropriée à la brutalité des impacts d'aujourd'hui. Oui, car les légendes d'antan n'ont pas pu donner leur accord pour être de la partie. Mais le bonheur de se replonger vingt ans en arrière compense ces incohérences. Un gadget commercial sympathique, là où NBA 2K et son mode légende déborde de fan-service. On retournera assez vite sur le mode carrière retravaillé façon Football Manager. Derrière le pompeux "Live the Life" se cache en fait l'ancien mode "Be a Pro", agrémenté de volets extra-sportifs. Le moral et les stats de vos troupes, tout comme la relation avec vos fans, seront désormais affectés par vos réponses en conférence de presse. Là encore, la démarche demeure louable mais la conception terriblement fainéante par rapport à toutes les possibilités offertes par un jeu de gestion. A ce titre, même le chiche Madden NFL 25 s'en sort mieux.