C'est dans une marre de votre propre sang que vous commencerez l'aventure de Splatterhouse, incarnant Rick Taylor. C'est un simple étudiant qui a eu le malheur d'accompagner sa fiancée Jenny dans le manoir d'un savant fou. Résultat des courses, Jenny se fait enlever, et vous êtes laissé pour mort jusqu'à ce que dans un dernier effort, vous placiez sur votre visage un masque démoniaque. Si le pitch n'a pas changé des masses depuis les classiques éponymes de l'arcade, le beat'em all, lui, a fait des progrès... mais Splatterhouse reste très old school, pour ne pas dire archaïque à certains égards.

It's always blood

Pas de grosse prise de tête dans Splatterhouse. C'est un déluge de combats plus gores encore que dans un MadWorld, avec des tsunamis de sang à récolter pour satisfaire la soif du masque qui a transformé Rick en une brute épaisse et particulièrement résistante. Ce sang sert à développer sa palette de coups à la manière d'un Devil May Cry ou autre classique, et à libérer les pouvoirs du Masque, régénération de la vie, coups spéciaux et autres excroissances osseuses permettant de débiter les adversaires mi-zombies mi-mutants en petits steaks. Quelques puzzles demandant surtout de l'habileté et de la patience pour planter des ennemis sur des pieux afin d'actionner divers mécanismes, et des phases en scrolling 2D bourrées de pièges et de menus problèmes de jouabilité introduiront un peu de variété, mais d'un bout à l'autre, rien dans Splatterhouse ne sort d'un ordinaire connu, si ce n'est son ambiance de slasher movie de série Z et ses finish moves sanglants sur fond de QTE. Heureusement, le mystère du masque et des "corrompus" invoqués en notre monde par le scientifique fou s'avère suffisamment bien narré pour qu'on ait envie de continuer, malgré les errements de caméras parfois capricieuses et d'un système de combat très flottant et sans subtilité.

Bienvenue en 2010

On l'aura compris, rien n'impressionne guère dans Splatterhouse. Les hectolitres de sang, on a déjà vu ça, et les musiques Metal (de Lamb of God à Mastodon en passant par Cavalera Conspiracy pour le meilleur) pauvrement mixées avec le reste du son auront bien du mal à corser l'atmosphère. Les répliques du masque, en revanche, sont souvent efficaces, mais tournent vite en boucle. Il reste un compagnon narratif bien utilisé cependant, même s'il faudra se contenter de sous-titres pour les anglophobes. Malgré son level design et sa réalisation paresseux, Splatterhouse reste emprunt de charme pour les vieux briscards, avec son côté rétro, comme avec la présence des épisodes originaux dans leurs versions arcade (à débloquer). Des morceaux de photos de Jenny, souvent dénudée, à collectionner, un mode challenge et quelques boss rarement impressionnants lorsqu'on a touché à un Bayonetta ou un God of War 3 complètent le tableau. Mais, quelque part, je m'attendais à bien pire, et me disais même en y jouant qu'il n'était pas si mauvais que ça, jusqu'à tomber pour la deuxième fois sur un bug de script refusant de se déclencher et m'obligeant à relancer ma précédente sauvegarde. La manip a suffit à débloquer la situation à chaque fois, mais cela témoigne malgré tout d'un manque certain de finition, probablement imputable au parcours difficile du projet qui a changé de développeur en cours de route (quoique certains observeront que ça arrive même aux plus grands, suivez mon regard).

Splatterhouse est donc à réserver aux amateurs de défouloirs sans une once de subtilité, et qui ne sont pas trop regardants sur les standards de production ou de gameplay actuels. L'histoire du masque et de l'étudiant s'avèrent plus plaisants à suivre qu'on ne l'aurait crû, et il y a suffisamment de contenu pour y revenir jusqu'à l'écoeurement, mais ça manque tout de même désespérément de piquant tout ça... Un titre simpliste, pour goûts simplets.