La direction artistique de Rooms : The Main Building mélange éléments de gameplay et photoréalisme sépia, ce qui crée une ambiance presque nostalgique. On se sent errer à travers des souvenirs, un sentiment encore renforcé par une histoire d'objets endormis et une bande-son presque lancinante (quoiqu'un peu répétitive). Un peu bavard certes, et à la réalisation daté, Rooms offre toutefois un premier contact prometteur. Le mystérieux Mr. X, c'est le héros du jeu, se voit offrir pour son anniversaire un grimoire doué de parole. Projeté dans le monde de Rooms, il découvre des demeures douées d'une âme et d'une architecture complètement délirante : les différentes pièces de chaque étage ont été mélangées entre elles.

Trop facile ?

Pour atteindre la porte qui lui permet de passer au niveau suivant, Mr. X devra s'aider des différents objets mis à sa disposition. Le téléphone agit comme un télé-porteur, les armoires intervertissent les pièces, les échelles mènent au niveau supérieur... Si l'accès à celui-ci n'est pas bloqué par un mur. Régulièrement, le héros découvrira des trésors qui lui permettront de débloquer de nouvelles demeures et de se rapprocher de la sortie. Mais là où les différents éléments de jeu promettent des parties de plus en plus complexes, le rythme de l'aventure plombe littéralement l'expérience. La difficulté tarde à venir, les niveaux se ressemblent énormément... On a rapidement l'impression d'enchaîner plusieurs fois d'affilée les mêmes pièces. Et l'intérêt pour ce jeu pas très beau mais pourtant séduisant s'émousse alors que défilent les étages...

Pari raté pour Rooms : The Main Building qui avait pourtant su nous interpeller. La preuve que si des idées sympathiques suffisent à accrocher le joueur, il faut savoir les utiliser intelligemment pour le fidéliser. Ici, le game design accrocheur est plombé par un level design trop hésitant : si chaque tableau recèle un certain nombre d'accessoires pour résoudre son énigme, la manque de challenge coupe tout plaisir dans leur utilisation. Pourtant, il était à portée de main ce saint graal du jeu vidéo, au creux de certaines pièces un peu mieux conçues que leurs voisines de palier, mais beaucoup trop rares.