L'histoire de ce volet ne reprend pas directement après le second de la fameuse trilogie mais on prend tout de même soin de nous expliquer d'entrée, via une jolie cinématique, que le héros, Brian Basco, est accusé du meurtre du colonel Kordsmeier, que les joueurs connaissent bien. Interné, sans autre forme de procès (enfin si, mais bon, bref), il s'échappe de l'hôpital psychiatrique Happy Dale, où il fut admis, en se faisant passer pour mort. Gina, son amie éplorée, se retrouve alors au cimetière pour les obsèques, quand elle reçoit un appel venu d'outre-tombe... Le décor est planté, l'aventure peut débuter, et vous pouvez commencer à vous creuser les méninges.

Un jeu très stylet

Bien plus simple niveau jouabilité que le précédent titre, Runaway : A Twist of Fate est pourtant parfois (parfois seulement) assez pénible à prendre en mains, essentiellement d'ailleurs sur la manipulation de l'inventaire. Tout se fait donc au stylet, mais l'utilisation des objets est assez mal gérée à mon sens. Même si l'inventaire est constamment affiché sur l'écran du haut, prendre et reposer des objets s'avère assez poussif, même si ça n'enlève rien à la qualité globale du titre. De même, le double-clic permettant d'accélérer la marche de votre héros, est assez aléatoire. Si bien qu'on ne l'utilise plus trop au bout de quelques tentatives. Rien de bien méchant au final, puisque les développeurs ont même inséré un nouveau type de gameplay au stylet, mais tout de même agaçant par moment. Désormais donc, lorsque vous appuyez sur une zone de l'écran tactile, différents points d'interactivité se matérialisent en blanc. Il vous suffit alors de cliquer sur ces points pour savoir ce que vous pouvez faire avec : interagir, observer ou parler si c'est une personne. Pratique et plutôt bien trouvé.

Système d'aide

Le système d'aide intégré, bien moins beau que la séquence 3D de la version PC, est là pour vous mettre sur la voie en cas de panne sèche de vos neurones. Une simple pression sur le bouton "Y" de la console et vous serez de nouveau sur les rails. Attention, cependant, en aucun cas la solution ne tombera toute cuite dans votre bec de rapace. Ce ne sera qu'un indice, une voie précise vers laquelle s'engouffrer, pour éviter de vous perdre bêtement et de tourner en rond des heures. Là encore, libre à vous de l'utiliser, il n'y a pas de limite, mais ces aides ne sont pas aussi nombreuses qu'on pourrait le penser... Toujours aussi loufoque dans son déroulement, les amateurs de point & click seront forcément ravis avec cet épisode. Récolter des objets incongrus, les combiner entre eux pourrait vous sembler de prime abord, totalement inutile. Pourtant, la clé du succès se trouvera souvent dans ces essais, qui souvent ne relèvent pas de la logique pure. Et c'est bien à ça qu'on reconnaît un jeu d'aventure réussi de ce type. Même si le ton est plus grave que le précédent volet, il n'a rien perdu de sa fraîcheur, avec des dialogues toujours aussi fins et bourrés d'humour.

Réalisation presque parfaite

Difficile de faire tenir un jeu complet PC sur une simple cartouche de DS. Pourtant, côté réalisation, les développeurs ont encore réalisé l'impossible. Les décors sont superbes, avec cette patte graphique chère à Pendulo, et les environnements sont nombreux et réellement dépaysants, tout au long de l'aventure. Pourtant le bât blesse question qualité sonore. Les voix digitalisées sont en anglais (et non plus en français), et de surcroît de qualité médiocre (ça grésille), et trop peu nombreuses. Idem pour les musiques, dont la compression laisse quelque peu à désirer, même si l'ambiance globale est tout de même réussie. Dommage, Eliane.

Ne boudons pas notre plaisir, néanmoins. Runaway : A Twist of Fate DS demeure une valeur sûre du jeu d'aventure en point & click sur cette console. Ses énigmes tordues, ses personnages attachants, la possibilité pour la première fois, de jouer alternativement entre Gina et Brian, et les nombreuses énigmes et décors du jeu, auront vite fait de vous faire oublier les petits défauts techniques, essentiellement dûs à la taille de la cartouche. Un titre à posséder pour conclure la série en beauté !