Déflorons tout de suite ce haletant mystère : c'est le vol de leur flacon de protéines alimentaires par un malandrin protéiforme (joueur de foot US, alien en soucoupe, duo d'homme-lapin) qui incite notre brochette de montagnes de muscles à engager une folle course-poursuite à travers la ville, la campagne ou une station spatiale. Partant de ce constat, on se dit que nos amis développeurs japonais, ceux de chez Namco Bandai en l'occurrence, ont retrouvé leur boîte de champignons magiques, les mêmes qui avaient été gobés par d'autres pour créer des titres tels que Incredible Crisis ou Katamari Damacy.

Touche pas à mon prot'

Durant votre course folle pour récupérer votre prot', vous aurez à reproduire une des quatre poses musculeuses que vous impose le voleur lorsqu'il enfonce un mur. Effectuer cette position correctement grâce au duo Nunchuck et Wiimote vous permettra de rester en lice parmi la file de vos comparses gavés d'hormones pour ensuite, par une secousse frénétique de la Wiimote et du Nunchuck, plaquer au sol l'auteur du larcin !

Le lièvre et les tordus

Malheureusement, bien que simpliste, force est de constater que la mécanique du jeu n'est pas
aussi huilée que les corps de ses protagonistes. La reconnaissance de mouvements est souvent hasardeuse malgré le nombre ridicule de positions et ne permet pas de réellement mimer celles que l'on voit à l'écran. Il faudra donc épurer ses mouvements si l'on veut triompher de la vitesse constamment croissante des poses à effectuer et des feintes que n'hésite pas à utiliser le fuyard. Ce qui apparaît d'ailleurs également très épuré, c'est le mode multijoueur qui ne propose qu'un mode sans fin, jouable au tour par tour, là où vu l'aspect délirant du jeu, on s'attendait à un grand festival d'épreuves et de n'importe quoi fédérateur.

Muscle March propose un gameplay au ras des pâquerettes mais réussit tout de même à séduire grâce à son humour au même niveau. La bande-son pop japonaise gentiment foldingue, l'interface générale du jeu composée d'animaux de la savane, le concept totalement loufoque d'incarner une bande de bodybuilders confèrent à ce titre peu coûteux, une ambiance déjantée exclusive à certaines productions japonaises qui, malheureusement, outre la série Wario Ware, semble bien moins présente sur le marché du jeu vidéo aujourd'hui.