L'histoire de ce nouvel opus débute en 2012. Bien décidé à atteindre le cœur de la Zone, le gouvernement ukrainien lance une mission d'envergure baptisée Operation Fairway. Plusieurs hélicoptères sont envoyés à la découverte de cette terre inexplorée mais malgré une préparation minutieuse, aucun n'en reviendra intact.

Dans une ultime tentative de comprendre ce qui a pu se passer, les services secrets dépêchent alors sur place leur meilleur agent, avec un objectif simple : investiguer les sites où se sont crashés les hélicos. Déguisé en stalker, vous débarquez donc à l'orée de la Zone, équipé d'armes plutôt rudimentaires et de quoi survivre deux semaines dans cet environnement hostile.

Tristesse et désolation

Dès les premières minutes du jeu, on retrouve l'ambiance toute particulière de cet univers dévasté : ciel gris, paysages ravagés, carcasses de véhicules divers, bâtiments à l'abandon et vastes étendues qui semblent désertées de toute forme de vie. Si le moteur graphique ne rivalise clairement pas avec les ténors du genre, on ne peut pas non plus lui reprocher d'être totalement suranné.

Certes, on constate de-ci de-là un peu de popping, la plupart des textures sont un peu grossières (même avec tout à fond) et on n'échappe pas à quelques petits ralentissements, même sur une config qui fait pourtant tourner Crysis à fond sans trop de difficultés. Rien d'intolérable non plus, mais on aurait pu s'attendre à mieux.

Quête de stabilité

Visuellement, le progrès par rapport aux précédents épisodes n'est donc pas flagrant. Ce qui surprend par contre, c'est le sentiment qu'un gros boulot a été réalisé par les développeurs en termes de stabilité. En dehors d'un problème lié à la protection Starforce, et de quelques bizarreries (comme des PNJ qui sortent tout à coup de nulle part), pas de bug majeur à signaler, rien qui entâche l'expérience de jeu comme ce fût le cas auparavant.

Sachant que c'était là l'un des défauts majeurs de la franchise, poussant de nombreux joueurs à baisser les bras devant autant d'adversité, on se réjouit de constater qu'un effort méticuleux a été consenti pour nous éviter l'arrachage de cheveux par poignées entières.

L'interface et l'inventaire bénéficient aussi de nombreuses améliorations bienvenues, de sorte qu'il est désormais possible d'avoir accès rapidement aux informations importantes concernant votre équipement. En outre, deux jauges (sonore et visuelle) vous renseignent désormais sur votre niveau de discrétion, ce qui n'est pas du luxe pour progresser sans heurts dans un univers hostile où l'on croise la mort plus souvent qu'on ne le voudrait.

La perfection est-elle de ce monde ?

Composé de trois cartes relativement petites, mais blindées d'une foultitude de missions, le terrain de jeu offre toujours ce sentiment grisant de liberté totale. Et même si la narration impose une progression un peu plus linéaire qu'auparavant, on n'a jamais l'impression de subir un scénario dirigiste, comme c'est trop souvent le cas dans la plupart des FPS.

Les différentes missions sont également mieux intégrées dans la trame générale et permettent une immersion plus immédiate, renforçant la cohérence de cet univers post-apocalyptique. Mais tout n'est pas parfait, loin s'en faut. Le manque de variété de la plupart des PNJ, le côté un peu daté de l'univers graphique, le rythme très inégal de l'aventure, sont autant d'éléments qui peuvent constituer un frein à l'enthousiasme initial.

Sans oublier quelques passages franchement pénibles, voire attentistes, comme ces moments où l'on se retrouve contraint de poireauter dans un abri de fortune, pendant qu'un gros orage nucléaire ravage tout sur son passage. Des petits bémols compensés par la grande variété et la profondeur des quêtes à remplir, et par les multiples aspects RPG du titre (équipement, amélioration des armes, etc.), intelligemment mis en avant.

Call Of Pripyat fait partie de ces titres qu'il est difficile de sanctionner définitivement. Plus abouti que ses grands frères, il n'en demeure pas moins parsemé de défauts : IA toujours perfectible, errements narratifs, réalisation qui commence à se montrer datée... Des défauts qui pourront sans conteste s'avérer rédhibitoires pour certains. Mais le potentiel survolé dans les deux précédents épisodes trouve ici un bien meilleur cadre pour s'épanouir, et justifie qu'on lui redonne une chance de nous séduire. Surtout si vous avez déjà été en mesure (peut-être plus que moi) de pardonner les écueils des deux premiers. Un pas décisif dans la bonne direction en tout cas, même si on n'y est pas encore tout à fait. En attendant le suivant ?