Le concept de base est simple, efficace et sexy : vous êtes l'Overlord, le seigneur du coin. Et manque de bol pour les villageois locaux, votre truc à vous, c'est le management par la hache. Dans un jeu en vue à la troisième personne, vous contrôlez non seulement ce personnage, caricature de méchant "classique", mais aussi ses hordes de fidèles "larbins". Ces démons de bas étage existent en différentes variétés, selon vos besoins : il y a les "normaux", marrons, adeptes de la baston au corps à corps, les bleus qui ne craignent pas l'eau, les rouges qui se gaussent des flammes, etc. L'action est donc mâtinée d'énigmes, qu'il faudra résoudre en utilisant les bons larbins au bon moment.

Déjà joué

Premier problème : quand vous commencez l'aventure, cette fois dans la peau du rejeton de l'Overlord du premier épisode, vous aurez la sensation d'avoir déjà tout fait pendant plusieurs heures si vous connaissez l'original. Cette suite colle un peu trop à son aînée : on retrouve Gnarl comme conseiller maléfique et comique de service, les larbins continuent de se mettre n'importe quoi sur la tête en guise de casques, mais malheureusement, le jeu est toujours en mode "couloir" pendant pratiquement la moitié de l'aventure, avec un gameplay très dirigiste. Il faut aimer le genre, ça ne fait aucun doute... Techniquement c'est pourtant beaucoup mieux : les voix sont très réussies, la 3D ultra propre, et l'ensemble est clairement plaisant pour les yeux comme pour les oreilles. Il faudra quand même pardonner les saccades occasionnelles et des animations pas toujours au top. Visiblement, les développeurs ont été gourmands et les machines souffrent.

Les bonnes idées

À part sa magie simplifiée à l'extrême, cet opus reprend l'intégralité des idées du premier épisode. On retrouve sa Tour du Mal à meubler après chaque mission, avec sa forge pour fabriquer son matériel de parfait tyran. Le gameplay bénéficie d'un lifting intéressant, mais est toujours aussi répétitif. Par exemple, les larbins peuvent maintenant avoir des montures (loups, araignées). Ces dernières permettent de nouvelles actions : grimper sur les murs avec les araignées par exemple, pour atteindre certains interrupteurs. Cela ouvre des possibilités intéressantes, tout comme le font les larbins invisibles, la possibilité de se déguiser pour passer les gardes, de contrôler directement un larbin (la caméra passe alors au ras des pâquerettes), de manier une catapulte, etc. Tous ces éléments permettent au gameplay de respirer et de lasser moins vite.

Ces crétins de larbins

Malheureusement, malgré ces bons points, on se retrouve devant un titre au manque de finition frustrant. Le système de contrôle des larbins est toujours catastrophique, tout comme leur pathfinding. Cela donne des crises de nerfs en pleine baston, quand vos sous-fifres partent attaquer un objectif qui n'a rien à voir avec l'ordre donné. Et si vous avez réussi à viser correctement, il arrive que certains larbins se coincent dans le décor ou se mettent à tourner en rond. Pas très efficace tout ça... Avec une durée de vie qui tourne autour d'une vingtaine d'heures, le contenu est là, mais l'envie de le découvrir, pas forcément. Surtout qu'il faudra inlassablement détruire tout sur votre passage pour grappiller toutes les ressources nécessaires pour augmenter les capacités de votre petit monde. Une tâche amusante au début, mais saoulante au bout de quelques heures.

Overlord II est une suite bancale : ses mécanismes sont exactement ceux du premier épisode, et malheureusement on retrouve les mêmes défauts. C'est beaucoup plus beau, mais au prix de saccades parfois gênantes, symptomatiques du syndrome "monsieur plus" de cette version : des ajouts bienvenus, y compris un mode multi anecdotique, mais avec les mêmes problèmes que son aîné. Ça n'en fait pas un mauvais jeu : les fans du premier et ceux qui accrocheront à l'univers et à son humour de vilain pas beau complètement cartoon passeront un bon moment. Les autres s'ennuieront ferme. Et rapidement...