Rassurez-vous, je n'ai pas vraiment oublié le gameplay flippant d'Amnesia The Dark Descent, dont vous pouvez lire l'exceeeeelente critique sur Gameblog. C'était juste pour rappeler le pitch du nouveau titre développé cette fois par The Chinese Room (Dear Esther) sous la houlette de Frictional Games. Vous y jouez Mandus, un industriel avant-gardiste de l'alimentation dans le Londres de 1899. Fin 1899 même, au tournant d'un siècle, une époque toujours propice aux événements surnaturels. Je ne vais rien vous dire de l'histoire, rien du tout. Mais quand vous vous réveillez dans un lit entouré de barreau, dans une maison vide mais peuplée de bruits étranges et de visions de vos deux enfants, l'ambiance est vite posée. Vous ne comprenez pas ce qui se passe, mais vous n'avez pas tout oublié, pas tout. Alors commence la plongée au cœur de A Machine for Pigs.

Et cette machine dans ma tête...

Même s'il se disperse un peu et se montre plus complexe que celui de The Dark Descent, le scénario reste globalement très intéressant et carrément émouvant, avec un splendide final. Il est porté par de très bonnes voix anglaises, sous-titrées correctement en français, et des musiques fantastiques. Toute l'ambiance sonore est d'ailleurs très riche, trop riche parfois : les devs ne se complaisent-ils pas un peu trop dans les bruits étranges pour nous faire flipper ? Allez, ça passe, je pinaille. Et il ne faut pas oublier de jouer au casque, bien entendu ! Le début vous mettra sur les nerfs, et la fin vous remuera les entrailles. Avouons cependant qu'entre les deux, on se demande un peu où tout cela nous mène...

Vous, je vous connais !

A Machine for Pigs reste efficace, surtout qu'ils nous refont le coup des créatures invisibles qui marchent dans l'eau. Mais The Chinese Room, qui n'aime pas trop le gameplay de manière générale on dirait, a réduit au minimum la partie "jeu" de cet Amnesia. Pas de gestion de la lumière ni de la santé mentale : vous avez une lanterne à capacité illimitée et vous êtes, a priori, pas très sain d'esprit pour commencer. Si l'environnement et les effets de surprise vous font sursauter, les jeux de cache-cache avec les habitants de cette horrible machine n'existent quasiment plus et les courses poursuites ne sont pas nombreuses (en restant efficaces). De même, on a gagné en simplicité pour les petits puzzles qui ponctuent la progression.

Ce nouvel Amnesia n'offre pas vraiment de nouveautés, et tourne sur un moteur vieillissant qui n'évite même pas un sacré tearing avec le Vsynch activé... Reste le scénar et l'ambiance audio fantastique. De quoi être satisfait, mais un peu déçu tout de même de ce sur place peu ambitieux. Au final, le très court A machine for Pigs (fini en 4h) saura vous faire flipper, mais guère plus. Heureusement qu'on est là pour ça !