Voilà déjà près de trois mois que Silent Hill f est sorti, ramenant la franchise emblématique de Konami sous le feu des projecteurs avec son premier vrai nouvel opus en plus d’une décennie. En effet, le remake de Silent Hill 2 a beau avoir cartonné l’an dernier, c’est assurément avec ce titre de NeoBards Entertainment que l’éditeur nippon a réalisé son grand baptême du feu après une longue absence. Et il semblerait que la prise de risque opérée par Silent Hill f, auréolée d’un joli succès, ait motivé les créateurs de la série à poursuivre dans cette voie.

Silent Hill f semble bien marquer le début d’une nouvelle ère

Car pour ceux du fond qui n’auraient pas suivi, ce nouvel opus mettant en scène le personnage de Shimizu Hinako est arrivé avec un bouleversement majeur pour la franchise : celui d’abandonner la ville emblématique de Silent Hill au profit d’Ebisugaoka, une petite ville rurale située en plein cœur du Japon. « Notre approche était que, par rapport aux jeux précédents, ceux-ci s’appuyaient un peu trop fortement sur l’influence occidentale » expliquait alors Donell Tucker, responsable de la marque en Amérique du Nord, au micro d’Inverse en octobre dernier.

« Nous voulions équilibrer les choses avec celui-ci. Et dans l’horreur japonaise, c’est un processus très lent, comme avec les magnifiques illustrations qui restent néanmoins dérangeantes. Il ne nous a donc pas été difficile de considérer que l’essence même de Silent Hill réside dans le fait que l’on se sent tout simplement mal à l’aise ». Pour autant, choisir de délocaliser l’action du jeu de la ville donnant son nom à la franchise restait évidemment un pari extrêmement risqué qui, heureusement pour Konami, s’est avéré payant.

Silent Hill f

L’horreur à travers le monde

C’est sans doute ce qui explique pourquoi l’éditeur envisage aujourd’hui de continuer à explorer de nouvelles destinations, quitte à laisse la ville de Silent Hill de côté. « Nous pensons que nous pourrions peut-être adopter des approches similaires avec d’autres cultures à travers le monde », a en effet confié Motoi Okamoto à l’occasion d’une récente interview, toujours menée par Inverse. « Par exemple, en Amérique centrale ou en Amérique du Sud, nous pourrions peut-être nous inspirer des croyances chamaniques plus locales et voir comment cela s’articule ».

« Mais nous pourrions également essayer d’élargir nos horizons et nous tourner vers d’autres régions comme la Russie, l’Italie ou la Corée du Sud », explique également le producteur de Silent Hill. « Toutes ces régions ont leurs propres systèmes de croyances. Je pense que cela nous permettra d’élargir davantage nos concepts ». Mais aux yeux d’Okamoto, un problème d’envergure se pose toutefois : « L’Amérique Centrale et l’Amérique du Sud ne comptent pas beaucoup de studios capables de gérer une propriété intellectuelle comme Silent Hill », explique-t-il par exemple.

« Elles regorgent certes de films, de livres et de contes intéressants, mais nous devons encore trouver comment les transposer dans des jeux ». Bien sûr, rien n’oblige Konami à confier ce genre de projets à des studios locaux. Mais au vu de cette déclaration, il semblerait que l’éditeur ait à cœur de jouer la carte de l’authenticité autant que possible, ce qu’on peut difficilement leur reprocher. Et à vrai dire, cela semble même annoncer un avenir on ne peut plus intéressant pour Silent Hill, qui est définitivement de retour au meilleur de sa forme.

Source : Inverse