- Moi : hum, ça ne marche pas comme ça. C'est impossible ! Qu'est ce que je dois faire ? Est-ce qu'il me manque un élément ? Dois-je aller ailleurs ? Peut-être si je persévère un peu...

- Mon cerveau : Maiiiiis laisse tomber, ce jeu te trolle depuis des heures avec ses conseils pseudo philosophiques et ses illusions à deux balles. Ça suffit les jeux intellos là, lance donc un FPS et...

- Moi : Non mais attend, si je prends un bloc ici, ça fait ça. Ce n'est pas du tout pareil que si je le prends là en fait. Je n'avais pas encore remarqué ça.

- Mon cerveau : Et alors t'es bien avancé... Déjà, t'aurais peut-être dû le comprendre avant. Ça me paraît évident ton truc. Ça ne veut pas dire que ça va te débloquer le...

- Moi : Et en fait maintenant je peux les placer comme ça et voilà tous les interrupteurs sont couverts, la porte s'ouvre ! Eheh ! Ça te cloue le bec, ça espèce de sous-cerveau, hein ? Et voilà, on va voir un peu ce qui se trouve derrière et... Ho. Attends, c'est quoi ce puzzle... C'est impossible !

- Mon cerveau : Ah !

Un jeu carré

Je ne vais pas m'étaler des heures sur les qualités techniques et artistiques d'Antichamber, un titre indé qui a gagné de nombreux prix avant même de sortir. C'est vraiment une ambiance toute particulière qui vous attend, entre Portal et le film Cube (où les pièges mortels seraient remplacés par des énigmes), et où l'immersion est totale. Au-delà du délire abstrait et des jeux d'illusions, il existe bien des démarcations dans Antichamber : la première étape consiste à récupérer un outil qui sert à manipuler des petits cubes bleus. Il s'agit alors d'apprendre les bases : déclencher des interrupteurs avec, fabriquer des ponts ou des points d'appui, bloquer des portes, etc. On arrive assez rapidement à la mise à jour verte, qui complique pas mal les possibilités. Puis la Jaune qui rajoute des fonctionnalités. Je me suis arrêté là, sinon vous n'auriez jamais le test. Il reste les cubes rouges. Et cet étrange cube Rose qui avance tout seul quand on le regarde. Et ces salles étranges... Ce vase clos cache pas mal de secrets.

Pour quelques poignées de cheveux

Antichamber vous promet une montagne russe de frustration et de gratification. Il faut être très patient et très observateur pour collecter toutes les informations nécessaires à la résolution d'un nouveau puzzle. Et souvent cela ne mène qu'à un autre puzzle encore plus dur. Dès que vous vous déconcentrez un peu, c'est parti pour tourner en rond et errer dans des couloirs sans fin. Heureusement, Antichamber vous laisse revenir au point de départ d'une simple touche, là où vous attend un plan des lieux découverts : de quoi vous téléporter vers un challenge précis. Certains casses-têtes n'existent d'ailleurs que pour vous faire découvrir une nouvelle manière de manipuler vos cubes au cas où vous n'auriez pas trouvé tout seul. Les développeurs n'expliquent pas grand-chose, mais ils vous offrent l'opportunité de réfléchir par vous même, sans être avare d'indices. Antichamber rend humble.

Même si la plupart des énigmes d'Antichamber jouent sur le même registre, j'ai rarement vu une telle maîtrise dans le design d'un puzzle game. Sans oublier une ambiance qui vous fera douter de votre propre cerveau, alors qu'il faut justement, plus que jamais, lui faire un peu confiance pour progresser.