C'est par l'intermédiaire du Capitaine Titus que vous allez entrer dans la bataille qui oppose les Orks et les Space Marines de l'Empire. Ultra Marine de son état, il représente l'élite de son ordre et ses prouesses sur le champ de bataille ne sont plus à démontrer. En effet, vous n'aurez qu'à en profiter tant il est jouissif de casser des ennemis (Orks ou Chaos) dans ce jeu de tir à la troisième personne proche de Gears of War dans l'esprit, mais avec ses propres touches personnelles...

Tu as dit quelque chose ?

Autant être clair, Warhammer 40000 : Space Marine ne fait pas dans la dentelle. C'est sans doute d'ailleurs pourquoi on nous plonge directement au coeur de la bataille sur le monde-forge de Graia, envahi par les Orks, et dont vous devez reprendre le contrôle au travers d'un Titan (un gros robot, quoi...). Un scénario léger, mais qui a néanmoins le mérite d'aller à l'essentiel et qui vous conduira à défier jusqu'aux forces du Chaos. Grâce a un véritable respect de la licence, les habitués de cet univers retrouveront rapidement leurs marques, au travers de la direction artistique mais aussi des cinématiques. Si cela est fort appréciable, on ne pourra que regretter le travail déplorable du point de vue de la synchronisation labiale. En effet, autant être clair, jouer dans la langue de Molière devient rapidement pénible. Les acteurs manquent de crédibilité et les voix se font entendre même lorsque les héros ont la bouche fermée...

Warbattle

Mais vous n'êtes pas là pour discuter ! Le coeur du jeu est ailleurs, tout comme le plaisir que l'on peut en retirer. En effet, W40KSM vous met dans la peau du leader d'un groupe d'assaut Ultra Marine qui doit se fader (il n'y a pas d'autres mots) des hordes entières d'ennemis. Et pour cela, nos combattants sont armés jusqu'aux dents. Du Bolter (mitrailleuse de base) en passant par le canon vengeur (lance grenade à retardement) ou le Stalker (un fusil sniper lourd) en sus des grenades, notre héros participe à des affrontements particulièrement intenses. Et à première vue, on pourrait penser qu'ils sont même totalement dénués de stratégie. C'est effectivement le cas au début du jeu mais avec le temps, on se rend compte que Titus est loin d'être invulnérable et que réfléchir avant d'agir, ça peut être salvateur !

Un peu de finesse dans un monde de brutes

Premier constat, les Marines ne sont pas des poules mouillées et ils n'ont pas pour habitude de se cacher. C'est pourquoi vous ne profiterez pas d'un système de couverture dans ce Warhammer. Non, la stratégie se situe ailleurs et ne se révèle véritablement effective que dans certaines situations. L'esquive en fait d'ailleurs partie, ainsi que l'utilisation de certaines armes au moment opportun. Régulièrement, on passera donc du corps à corps (avec la tronçonneuse, la hache ou plus tard, le fameux Marteau de guerre) au tir à distance pour gérer à la fois des vagues d'ennemis en direct, mais aussi les fourbes adversaires qui vous canardent à distance. La subtilité se situe donc uniquement ici et ceci malgré certains upgrades des armes, l'esquive, ou encore l'utilisation du réacteur dorsal (qui demande un peu de pratique pour réussir à s'écraser sur les orks à l'atterrissage) et de la barre de furie (vous rendant plus puissant et permettant de regagner de la vie pendant un court instant). Pour le reste, W40KSM est un excellent défouloir, surtout au travers de ses fabuleuses mises à mort au corps à corps (autre moyen de regagner de la santé), que vous ne pouvez effectuer qu'après avoir étourdi un adversaire. Si les combos ne sont pas très nombreuses, elles s'avèrent cependant suffisantes pour s'amuser et assister à des scènes d'une grande sauvagerie qui rassasieront les plus affamés d'entre nous.

Suivez le guide

S'il est est évident que se défouler durant les combats à de quoi satisfaire, certains éléments de cette campagne laissent néanmoins un goût amer. Tout d'abord, les décors manquent vraiment de vie et il s'agit finalement plus d'un enchaînement de couloirs sans véritables embranchements. On avance, on tue, on cherche la sortie et ainsi de suite. C'est un peu dommage, d'autant que leur rendu n'est pas toujours très agréable à l'oeil. Non pas que le titre soit laid, mais il apparait que le visuel global est loin de concurrencer les Gears of War ou autres blockbusters du genre. Rien de grave puisque l'esprit de l'univers est bien respecté, mais il y avait moyen de faire beaucoup mieux que ça. Autre frustration, les cinématiques manquent totalement de punch et on a réellement du mal à rentrer dans l'histoire, sans doute aussi à cause d'une traduction sommaire et de la synchronisation labiale en dessous de tout. Enfin, on regrette que la campagne soit si courte (comptez 6 à 7 heures) et que les situations manquent finalement de variété (tirer, découper, tirer, trancher, tirer, fracasser, etc.).

La guerre universelle

Malgré une campagne en demi-teinte, W40KSM propose, heureusement, deux modes de jeu en ligne en équipes : conquête de zone et annihilation. C'est un peu léger mais, une fois encore, suffisant pour s'éclater. Le premier mode n'est qu'un team deathmatch bête et méchant alors que le second vous plonge dans une guerre un peu plus stratégique au moyen d'espaces dont il faut prendre le contrôle le plus longtemps possible. Ce dernier mode permet, d'ailleurs, de profiter au mieux des talents respectifs des trois classes disponibles dans le jeu en ligne, le Devastator (un marine lourdement armé qui encaisse mieux les dommages), le spécialiste de l'assaut (un marine équipé d'un jetpack qui déboule dans la mélée et fait de lourds dégâts au corps à corps, mais qui n'a aucune endurance) et le Tactique, qui reste au sol mais qui esquive plus rapidement qu'un Devastator et profite d'une panoplie d'armes moins puissante mais plus polyvalente. Chacune de ces classes a ses propres spécialités à débloquer et à exploiter en jeu, ce qui permet d'aborder les parties de trois manières bien distinctes. Une bonne nouvelle. Enfin, mentionnons l'aspect customisation des armures et des armes, qui se dévoile au fur et à mesure de votre progression (via un système d'expérience attribué en fonction de vos performances sur les champs de bataille). Pour faire court, il est possible de créer son armure de Space Marine (ou Space Marine du Chaos) à soi, partie par partie, pour se distinguer des autres joueurs et honorer, d'une certaine manière, le hobby original de la peinture de figurines GamesWorkshop. Avec un peu moins de 2 milliards de possibilités, autant vous dire que les fans des figurines pourront s'en donner à coeur joie !

Assez fidèle à l'univers, W40KSM fait honneur à la licence pour son premier épisode sur consoles sous forme de TPS. Certes, il manque de subtilité et se révèle répétitif en solo. Cependant, on apprécie la rage qui émane des combats et le plaisir que l'on ressent en broyant de l'ork et du Marine du Chaos. D'autant que le multijoueurs permet de varier les plaisirs au moyen de son système de customisation, et grâce à ses trois classes bien distinctes. Au final, le TPS de Relic est donc un bon petit jeu, pas forcément indispensable, mais qui devrait satisfaire les amateurs de la licence qui apprécient les joutes musclées.