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Pendant la journée passée dans les bureaux de The Coalition, nous avons donc pu jouer pendant de longues heures à la campagne de Gears 5. Au cours de cette session de jeu, nous avons pu découvrir les chapitres 2 et 3 de la campagne. Mais comme nous ne voulons pas gâcher la surprise de ceux qui comptent découvrir l'intrigue de ce cinquième épisode en y jouant, nous n'allons pas rentrer dans les détails de ce qui se raconte dans ces deux chapitres. D'une manière générale, la campagne de cette nouvelle suite propose deux axes principaux. Le premier correspond à l'histoire de Kait et sa quête pour obtenir des réponses sur ce qui lie sa mère (et donc elle) aux Locustes. Le second axe est le retour de la guerre sur Sera et la nécessité de réactiver le Hammer of Dawn. Gears 5 promet en tout cas son lot de révélations majeures, dont l'origine des Locuste sur le monde de Gears of War.

Rod Fergusson, le patron de The Coalition, clame haut et fort que Gears 5 est le meilleur épisode pour se lancer dans la série du point de vue du gameplay (le personnage de Jack est là pour aider les débutants à découvrir progressivement le gameplay) et des options d'accessibilité (le menu de Gears 5 donne accès à de nombreuses options qui permettent par exemple de changer le mode d'affichage des sous-titres, désactiver les secousses de caméra, activer la possibilité de jouer avec un seul stick analogique, activer le target lock, activer le mode daltonien, etc.). La série qui en est déjà à son cinquième épisode, il s'est passé de nombreuses choses avant d'en arriver là, ce qui pourrait malgré les efforts faits en termes d'accessibilité, décourager d'éventuels nouveaux venus. Pour remédier à cela, The Coalition a intégré des vidéos "Précédemment dans Gears" où les événements passés sont résumés. L'impact du Game Pass sur le nombre potentiel de nouveaux joueurs a clairement incité le studio canadien à revoir sa façon de faire à plusieurs niveaux.

Halo, c'est Gears

Les personnes qui suivent l'actualité de Gears 5 savent certainement que le mode multijoueur permettra d'incarner deux personnages venus de Halo Reach. Mais ce n'est finalement pas le seul rapprochement entre les licences Gears of War et Halo vu dans Gears 5. Le second est cependant beaucoup plus indirect. Jusqu'à présent, la structure de la campagne des Gears était assez similaire d'un épisode à l'autre avec une progression relativement linéaire dans des environnements plus ou moins fermés. Ces niveaux fermés au gameplay "classique" étaient parfois entrecoupés de séquences, à bord de véhicules par exemple, qui changeaient temporairement le gameplay. Ces séquences, The Coalition les décrit aujourd'hui comme des "rince-bouches." Pour Gears 5, le studio canadien a décidé de faire les choses différemment en créant une campagne dont la structure n'est pas sans rappeler celle d'un Halo.

En effet, l'aventure se découpe désormais en plusieurs phases bien distinctes. En plus de la progression relativement classique dans des niveaux linéaires, le développeur a ajouté des phases de déplacement à bord d'un véhicule nommé Skiff, sorte de moto-neige tractant une planche de surf elle même accompagnée à ce qui ressemble à une toile de parapente. Et il n'est pas simplement question de séquences de déplacement en véhicule- accessoire utilisée pour servir de distraction. Ce véhicule sert ici à explorer ce que les développeurs présentent comme les niveaux les plus vastes jamais vus dans un Gears of War (certains sont plus de dix fois plus grands que le plus grand niveau vu dans un Gears jusqu'à présent selon Rod Fergusson de The Coalition). Après plusieurs heures de jeu, on ne peut que les croire à ce sujet.

La superficie de chaque niveau est désormais si grande qu'elle nécessite l'emploi d'une carte. D'autant plus qu'il n'est pas ici question de se rendre d'un point A à un point B. En effet, outre les endroits où il est obligatoire de se rendre pour faire progresser l'intrigue, les joueurs ont la possibilité de prendre leur temps et de faire des détours, dans l'ordre qu'ils souhaitent, pour diverses raisons. Sur ces vastes zones, il est par exemple possible de trouver des quêtes annexes, des points d'intérêt, des armes de types reliques plus puissantes (qu'il faut dénicher en trouvant un logo Gears à la manière des plaques militaires disséminées dans les précédents épisodes, et dont la découverte peut mener à des séquences de combat), des objets qui approfondissent la mythologie de la série, des nouvelles capacités Ultimes pour Jack ou encore des pièces destinées à améliorer les capacités de ce même Jack. Sans surprise, ces ajouts augmentent considérablement la durée de vie de la campagne de Gears 5 chez les joueurs qui ne se contenteront pas de traverser les missions principales en ligne droite.

Role Playing Gears

Le comportement des ennemis a lui aussi changé. Autrefois dans un Gears, les ennemis étaient actifs dès leur arrivée sur la map. Dans Gears 5, il peut arriver que les ennemis soient en train de vaquer à leurs occupations lorsque Kait et sa bande débarquent (selon Rod Fergusson, ces situations ont été inspirées par BioShock Infinite). Dans ce cas, plusieurs choix s'offrent au joueur. Il peut par exemple choisir de foncer dans le tas tête baissée à l'ancienne, ou de s'approcher discrètement des ennemis, en utilisant par exemple la capacité d'invisibilité temporaire activable par Jack, pour en éliminer discrètement le plus possible avant d'ouvrir les hostilités. D'une manière générale, les petits éléments de RPG apportés au jeu via le personnage de Jack, et les différents comportements des ennemis, ajoutent une plus grande liberté dans la manière d'envisager les différentes zones de combat. Rejouer à la même séquence plusieurs fois permet de véritablement se rendre compte des possibilités offertes aux joueurs. Les joueurs les plus bourrins pourront évidemment décider de tout déglinguer. Mais ce n'est pas toujours la meilleure ou la solution la plus simple.

Dans Gears 5, la campagne peut évidemment être traversée par un joueur seul accompagné de personnages incarnés par l'intelligence artificielle. Mais elle peut aussi être vécue à trois, aussi bien en local qu'en ligne. Un joueur incarne Kait l'héroïne torturée, un autre incarne Del et le troisième dirige Jack le drone. Ce dernier, avec ses contrôles simplifiés, a été conçu comme indiqué plus haut, pour initier les débutants. S'il ne s'agit pas d'un guerrier comme les autres, Jack sert malgré tout pendant les affrontements. Il peut soigner ses collègues, taser les ennemis pour les bloquer et utiliser différentes compétences. En plus de rendre invisibles ses alliés pendant quelques secondes comme indiqué plus haut, il peut aussi poser des pièges qui électrocuteront les ennemis qui passeront à côté d'eux ou encore prendre le contrôle d'un ennemi pendant quelques instants (le joueur qui dirige Jack se trouve alors face à du gameplay de Gears plus traditionnel). Et là ne sont que quelques exemples des capacités du drone pouvant être récupérées et ensuite utilisées.

Coop' asymétrique

Lorsque le joueur joue seul, il peut tout de même donner des ordres à Jack. Maintenir le bouton "LT", viser le point sur lequel doit agir Jack et enfin appuyer sur "Y" permet de lui donner un ordre. Appuyer uniquement sur "Y" le permet également bien évidemment, les différentes capacités de Jack nécessitent d'être rechargées. Si ce petit robot est bien pratique, il ne simplifie pas trop la tâche non plus. Pour en revenir à la coopération, il convient de noter que certaines choses que vit Kait pendant la campagne ne sont volontairement pas montrées aux deux autres joueurs qui incarnent Del et Jack afin, selon les développeurs, de mieux retranscrire à ces derniers qu'il arrive des choses anormales à cette dernière (ce système n'est pas sans rappeler celui utilisé dans Dead Space 3 lorsqu'un des deux joueurs avait une hallucination).

D'un point de vue technique, nous avons joué à Gears 5 sur une Xbox One X. Le jeu tourne en 4K et 60 fps et est clairement (et logiquement) l'épisode de la série le plus avancé en termes de réalisation. Certaines séquences sont véritablement impressionnantes (mention spéciale à la tempête de sable accompagnée d'un violent orage vue pendant une des traversées en skiff), les environnements sont plus fouillés que par le passé et la violence des affrontements est encore plus intense qu'auparavant. Quelques petits soucis ont malgré tout été décelables durant cette session de jeu sur la campagne de Gears 5. Certaines textures tardaient par exemple à s'afficher sur les décors. De plus quelques rares baisses de framerate ainsi que des micro-freezes ont pu être ressentis à différents moments pendant cette longue session de jeu. Enfin, le personnage de Jack avait parfois tendance à se téléporter. Rien de véritablement handicapant dans l'ensemble (et rien à signaler de ce type dans le mode Horde) et il ne serait pas surprenant que les développeurs parviennent à corriger ces défauts via un patch. Cela étant dit, cela pousse à se demander à quoi ressemblera le jeu lorsqu'il tournera sur une Xbox One normale.

On l'attend... comme un Lancer attend de la chair à trancher

À l'issue de ces premières heures de jeu, Gears 5 semble réussir l'habile tour de proposer une expérience digne de ses prédécesseurs en termes de sensations, tout en offrant un nombre relativement important de nouveautés et en s'ouvrant aux joueurs débutants. Outre le gameplay toujours aussi satisfaisant, le titre de The Coalition promet des révélations qui ont de quoi faire saliver les fans de Gears de la première heure. Il nous tarde désormais de découvrir la suite !