Si en Occident Sega surcapitalise sur un Sonic à bout de souffle (cf. l’exécrable Sonic Boom), il en est tout autrement au Japon. Les salles d’arcade de l’opérateur/éditeur des quartiers d’Akihabara et de Shinjuku sont en ébullition, car les dates du baptême public de Kantai Collection sont enfin arrêtées. Il aura lieu du 23 au 25 janvier. Et comme pour ajouter à l’effervescence déjà palpable, le site web officiel ouvert pour l’occasion annonce que l’accès à cette période de test public sera limité aux seuls possesseurs du ticket gratuit pouvant être retiré dans deux magasins de la région de Tokyo.
 
Kantai Collection, appelé familièrement Kankore, se présente comme un jeu de carte à collectionner sur le modèle du free to play. Il met en scène de jeunes filles avec pour mission de gérer et d’amener au combat une flotte de la marine impériale japonaise datant de la Seconde Guerre mondiale. Les attributs physiques et vestimentaires de chaque demoiselle sont associés à la physionomie d'un navire de guerre. Par exemple, le fort tonnage d’un bateau déteint avantageusement sur la poitrine de l’héroïne... Cela ne s’invente pas. Lancé au préalable comme un jeu flash sans prétention, la popularité de KC pulvérise tous les records au Japon. Le jeu se décline désormais en manga, roman à l’eau de rose, jeux (pour PS Vita prévu en mai) et désormais en une série animée depuis ce mois-ci. Jouable en ligne via un navigateur web, les inscriptions sont filtrées par l’organisation d’un tirage au sort en raison d’une saturation chronique des serveurs visiblement dépassés par la célébrité de Kantai Collection (350 000 joueurs actifs par jour).
 
l'avertissement en début de lecture est révélateur de la teneur tendancieuse de son contenu
 
Ce phénomène de société restreint à l’archipel a largement dépassé les frontières du pays pour atteindre la Corée du Sud ainsi que la Chine. La presse coréenne a une lecture très politique du succès commercial de KC. Elle se dit alarmée par cette résurgence conservatrice et nationaliste observable chez les jeunes japonais tandis que le géant chinois bannit de ses forums toute discussion relative au jeu, aidés par l’assaut de pirates patriotes isolés.
 
Le jeu et ses dérivés ne sont pas prévus en France.