Il y a peu, Motohide Eshiro se désespérait que Capcom amorce un retour aux sources salutaire. L'éditeur maintenant trentenaire semble l'avoir entendu. Prévu pour le début de l'année 2014, Strider est désormais de retour... par la petite porte. Sa commercialisation en version dématérialisée uniquement traduit une certaine frilosité de la part de ce géant de l'édition. Cette franchise a fait les beaux jours des consoles et ordinateurs 8 et 16 bits avant d'être adaptée dans une version ultime sur PlayStation en 1999. Depuis, le personnage central Strider Hiryu n'a fait que de brèves apparitions dans des titres à contre-emploi (Marvel Vs Capcom). Ce genre de caméo maintient sous perfusion le statut décrié en haut lieu d'anciennes licences dans le but de faciliter une possible réapparition.
 
 
Le retour du bondissant Strider est orchestré par Capcom Osaka avec pour partenaire le studio californien Double Helix. Cette collaboration est/ouest n'est pas une première pour l'éditeur, la dernière en date s'appelle Lost Planet 3 conjointement réalisée avec Spark Limited. En dépit d'une remise en question de cette politique d'externalité des productions de l'éditeur, du pédigrée discutable de ce studio, James Vance est confiant : "grâce à Killer Instinct sur Xbox One, ils ont gagné en expérience et ont une idée précise de ce qui fait la quintessence d'une série telle que Strider [...] dans sa manière de se déplacer, des sensations de jeu [...] cela nous a convaincus de travailler avec eux."
 
"C'est bien plus qu'un hommage avertit le producteur Vance. Les consignes ne viennent pas du Japon." Le héros est en effet beaucoup plus vif que dans les épisodes précédents, le joueur doit faire preuve de dextérité pour atteindre des endroits difficiles d'accès. Tristan Corbett, directeur du projet est plus nuancé sur le rôle de l'éditeur. Une équipe composée d'artistes et d'animateurs familiers de cette série est venue renforcer le gros des troupes du studio indépendant : "à mesure que vous progressez dans le jeu, vous devenez plus puissant. Il s'agit d'opposer au joueur un défi premier avant de lui donner les moyens de répondre au challenge proposé [...], je vous l'accorde, c'est une concession à la vieille école japonaise".
 
 
En plus de nombreuses aptitudes inédites - concession aux conventions de conception contemporaine - est présent un système de combo "à la Devil May Cry ou quelque chose comme ça". Ces nouveaux mouvements explorent une mécanique de combat rafraîchissante, dépoussiérant ainsi une structure ludique vieille de près d'un quart de siècle. Toilettage comparable concédé à l'écriture de l'histoire : "la précédente intrigue date de 15 ans [...] nous allons séduire un pan entier de nouveaux joueurs avec ce que nous avons à offrir ici et maintenant [...], mais certains clins d'oeil leur échapperont".
 
Le prix de Strider HD n'excèdera pas 15 euros pour "six à huit heures de jeu". L'acquisition de nouveaux pouvoirs sera prétexte à de nombreux allers et retours dans le but de revisiter les précédents niveaux "c'est un monde interconnecté" agrémenté de bonus incitatifs "si vous souhaitez terminer à 100% le jeu". Devenu le complexe du joueur moderne, la fluidité "fixée à 60 images par seconde" est garantie par Capcom "avec anti-aliasing, de superbes effets de particules, ombrages parfaits" égrène Corbett. "Notre ambition est de proposer un Strider plaisant à jouer comme un bon Metroidvania" résume le directeur de projet.