Interviewé par le magazine L’Express, le célèbre psychologue américain Leonard Sax dénigre le jeu vidéo pour promouvoir son dernier bouquin, « Pourquoi les garçons perdent pied et les filles se mettent en danger ». Violence,  drogue, sexisme, abrutissement généralisé... M. Sax ne nous épargne aucun cliché.

Extraits :

« Beaucoup de garçons jouent trop aux jeux vidéo. Leur extraordinaire réalisme, la richesse de sensations qu'ils procurent contribue au pouvoir d'addiction sans précédent de ce monde virtuel. L'ado qui passe ses nuits à massacrer des méchants à la torpille à photons affiche certainement une volonté de puissance nietzschéenne irréalisable dans un monde réel plein de contraintes et de cours barbants. Et irréalisable aussi dans une société où le rôle du genre masculin est de plus en plus mal défini et son avenir professionnel, toujours plus incertain. 

Je pense qu'à haute dose ils isolent les ados du monde extérieur. Ce facteur pourrait contribuer à la régression du niveau intellectuel des jeunes garçons constatée dans divers pays occidentaux. 

Le Pr Michael Shayer, du King's College de Londres, a fait passer des tests à plus de 10 000 enfants de 11 et 12 ans sur des notions mathématiques et physiques liées à la vie quotidienne, et noté une chute importante des résultats des garçons, comparés aux tests effectués il y a trente ans. En Norvège et au Danemark, des études sur des centaines de milliers de conscrits du service militaire révèlent un recul comparable à partir de 1994. Shayer y voit la conséquence du manque de jeux d'expérimentation pratique à l'école primaire et leur remplacement par la télévision et les jeux vidéo. 

En prime, ces derniers peuvent encourager les comportements machistes. Le Pr Pasquier, du CNRS, constate que les jeunes garçons préfèrent les jeux vidéo qui apportent des émotions confortant une identité masculine dominante. Plus ils s'y adonnent, plus ils déclarent répugner aux pratiques culturelles féminines.  

Enfin, ces jeux exacerbent les pulsions violentes : dans un film, vous regardez des acteurs simuler un acte violent. Dans un jeu vidéo, c'est vous-même qui tirez une balle ou maniez la machette. Des chercheurs de Yale ont ainsi remarqué, sans ambiguïté, que ces jeunes développaient une image violente d'eux-mêmes, qui les incite à se comporter brutalement ».

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