Y'a des soirs, comme ça, où on n'arrive pas à dormir.

Alors, on va se balader du côté des blogs des copains, pour finir par tomber sur un post de Dopamine présentant le prix des abonnements 3G -aux USA- pour la PS Vita. Et on se met à cogiter, on va chercher à droite, à gauche, en se demandant de quoi l'offre hexagonale sera faite. Et finalement, on n'arrive plus à se dire qu'il faut aller se coucher, tellement on a envie de partager les idées qui sont venues au fil des clics. Du coup, on se retrouve là, à pianoter comme un c.. à presque 2 heures du matin pour mettre tout ça en forme. Et le pire, c'est qu'on aime ça.

La réflexion? Elle vient, ami lecteur. Je m'explique, donc. Chez les Ricains, la chose semble entendue: l'abonnement 3G de la Vita, résiliable d'un mois sur l'autre, est fixé à 15 dollars pour une limite à 250MO et à 25 dollars pour que cette limite passe à 2GO. Dopamine l'indique très bien dans son article (https://www.gameblog.fr/blogs/dopamine/p_56361_maj-ps-vita-le-prix-des-abonnements-3g ). On discutera de la tarification un peu plus bas, je m'attacherai juste à constater ici que cette limitation en volume de données n'est pas si choquante que cela, l'un dans l'autre. Arnaud Gueydan, il y a peu, m'indiquait que cette connexion nomade visait pour l'essentiel à maintenir le joueur connecté à sa communauté. Pas question ainsi de mettre à jour la console ou les jeux par ce biais, donc, et apparamment il n'est pas non plus envisageable d'utiliser cette bande passante pour jouer en ligne. Il faudra du wifi pour cela.

Mais venons-en à la question de la tarification. Qui amène, immédiatement, celle de l'opérateur qui commercialisera ces puces en France. Aux USA, c'est ATT qui se charge du marché. En France, ce sera SFR qui jouera ce rôle. Or, je viens de lire dans un article (https://fr.news.yahoo.com/ps-vita-3g-bloqu%C3%A9e-au-niveau-carte-sim-103000170.html) que l'accord comporte une clause d'exclusivité, ce qui signifie qu'aux USA qu'il n'est pas possible d'introduire la puce 3G d'un autre opérateur pour la faire fonctionner avec la PS Vita. Vous me voyez venir ? Par une toute petite analogie, j'en viens à me dire que cela signifie que la puce Free (ou Bouygues, Orange, Virgin...) ne sera vraisemblablement pas utilisable avec la version française de la portable, puisque l'on peut raisonnablement penser que SFR a passé le même type d'accord avec Sony qu'ATT. De plus, qui dit exclusivité dit aussi tarifs exagérés. Voir apparaître une offre 3G pour la Vita à moins de 10 à 12 euros par mois en France me semble ainsi peu probable. Et vu l'évolution récente du marché des mobiles, il y a fort à parier que beaucoup d'utilisateurs ne sont plus prêts à payer un tel prix pour un service aussi limité. Cela revient à dire que le souhait de Sony de faire de la Vita une console interactive, connectée, vivant de sa communauté et totalement mobile est très vraisemblablement mort-né. Merci l'exclusivité.

Sony ne souhaitait pas faire de sa Vita un potentiel smartphone, au motif qu'il s'agissait de distinguer clairement deux usages qui tendent paradoxalement à se confondre, le jeu et la téléphonie. C'est un argument que je peux entendre, et qui se défend puisque la société entend par là placer sa console sur un secteur de concurrence où elle part nettement avantagée. Mais le point faible de cette stratégie tient dans la négociation nécessaire d'accords spécifiques pour connecter le hardware via ces fameuses clés 3G, les puces téléphoniques étant non grata sur le support. A mon sens, c'est ici que Sony rate son rendez-vous avec les joueurs : la compatibilité de la Vita avec les puces téléphoniques aurait permis au constructeur -moyennant certes quelques négociations sans doute difficiles avec les opérateurs- de proposer une console portable enfin véritablement "connectée" au monde, et libérée d'un abonnement supplémentaire que les bourses, à l'heure actuelle, ne sont plus en mesure de supporter.

C'était vital, de mon point de vue. Car aujourd'hui, selon moi, la révolution ne viendra plus des prouesses technologiques des hardwares, mais bel et bien des services et de l'interactivité du support que l'on a entre les mains. A ce titre, l'avenir est dans la puce: il faut que celle-ci devienne à terme transférable d'un usage à l'autre, d'un accessoire à l'autre, ceci en attendant qu'un constructeur propose un outil enfin convaincant sur tous les aspects de la mobilité. A l'heure actuelle, Apple tend vers cette convergence avec son Iphone, mais son outil n'est clairement pas aussi performant pour le jeu que pour la téléphonie ou les usages web. A l'inverse, Sony reconnaît ne pas avoir le savoir-faire pour aller titiller le marché des téléphones mobiles avec sa console de jeu, mais reste indéniablement très au-dessus de ce que propose Apple -ou la concurrence Androïd et W7- en termes d'expérience ludique. Chacun son marché ? Pas sûr. En fait, je suis même à peu près certain que la convergence est imminente. Reste à savoir si c'est de la Vita que viendra le salut...