Sur Kickstarter, la prise de risque réalisée par des programmeurs isolés est surprenante de naïveté. Des as de la bidouille informatique lancent une levée de fonds privés destinée à financer le projet de convertir au forceps la technologie obsolète de la Gameboy, vieille d’un quart de siècle. Loin d’avoir rendu définitivement les armes, la première console portable de Nintendo supportera la haute définition (1080p/720p) grâce à un dispositif technique facile à emboîter selon ces apprentis sorciers basés aux Pays-Bas : « 10 minutes suffisent ! » se vantent-ils sur leur page dédiée. Et pour couronner le tout, la manette NES sera compatible avec le procédé afin d’assurer une jouabilité optimale.
 
Après la promesse, la facture. Afin de matérialiser l’exploit, ces bricoleurs du dimanche réclament la bagatelle de 65 000 €. Il ne leur reste plus que 21 jours pour atteindre les 2/3 du plafond et sûrement beaucoup moins si ce produit est commercialisé. Car en totale violation des droits de propriété industriels jalousement protégés par un Nintendo sûr de son bon droit, le “hdmyboy” risque fort d’être stoppé dans son élan. À l’exemple de l’initiative solitaire d’un passionné de la console vedette du fabricant, la Super Famicom. Son pari Kickstarter ? Réaliser un artbook couvrant les meilleurs jeux comme les plus obscures. Au terme de sa campagne pourtant couronnée de succès, l’ingénu a “de sa propre initiative” mis fin au projet devant le casse-tête des droits d’auteur. Identique destin brisé pour un ex-employé de Nintendo désireux de coucher sur du papier glacé 170 gr son amour pour la franchise Earthbound. Il fut gentiment intimé d’interrompre sa levée de fonds sous la menace de poursuite judiciaire.
 
Nintendo veille au grain...