Il faut tenter de vivre

Le dernier film de MIYAZAKI Hayao est sorti en salle mercredi dernier, annoncé par le maître comme étant sa dernière oeuvre avant sa retraite, Le vent se lève n’en a été que plus attendu.

 

Les années ont passé

Contrairement à ces autres films, Le vent se lève ne se déroule pas dans un univers fantastique, mais plutôt dans le Japon des années 30, on y suit la vie de HORIKOSHi Jiro, un ingénieur en aéronautique qui restera célèbre pour son avion phare, le Zero.

On suit donc la vie du jeune homme de son arrivée à Tokyo jusqu’à l’invention du fameux avion. Malgré ce contexte quelque peu difficile historiquement, le film ne se laisse pas aller à des opinions politiques en laissant au premier plan la vie de Jiro et sa passion pour les machines du ciel, notamment au travers de rêves, qui gardent tout de même une place fantastique dans le long métrage, en laissant ainsi la possibilité à l’auteur de nous transmettre son univers visuel si particulier.

Le vent se lève narre ainsi la vie d’un homme plein de rêves, dévoré par une passion et profondément attachant. Le film sera tantôt triste, tantôt drôle ou encore touchant, mais jamais il ne laissera indifférent. La qualité de l’animation reste toujours aussi impressionnante, avec des décors sortis tout droit de peintures teintées de nostalgie.

 

Un dernier chef-d’oeuvre

Malgré le changement de ton, on reconnait toujours le style de MIYAZAKI, tant dans le trait que dans la mise en scène, les plans s’enchainent ainsi laissant le spectateur rêveur sur son fauteuil. Le film n’en reste pas moins assez long, plus de deux heures, et cela se ressent parfois dans les scènes plus « longuettes » mais la lassitude ne s’installe jamais longtemps.

Les personnages ne sont pas en reste, et même si Jiro est le centre du récit, les autres protagonistes laissent une marque. Le récit est ainsi une fable plus qu’un conte, sans antagonisme, se matérialisant plus comme une ode à la passion et au travail acharné qui en découle, une ode à l’amour et à ce que qu’il représente, une ode à ces petits moments dont il faut profiter avant qu’ils ne finissent, une ode à la vie en somme.

Si un seul point devait être négatif sur ce dernier tableau, ce serait peut-être au sujet du son. En effet, quelques bruitages paraissent quelques peu bizarres ou mal appropriés. La musique quant à elle est toujours composée par HISAISHI Joe, cependant sur les deux thèmes majeurs du film aucun ne ressort vraiment, laissant parfois même un air de Château dans le ciel avec des notes quasi-similaires.

 

Le vent se lève est peut-être un point final dans la carrière de l’un des maîtres de l’animation japonaise, mais ce point restera gravé dans les mémoires, si à l’heure actuelle on ne peut dire si c’est le meilleur film, mais uniquement à cause du manque de recul. On reste plongé dans une époque difficile pour le Japon pendant plus de deux heures et les émotions diverses s'y chevauchent en nous émerveillant, on ressort de la salle avec des étoiles dans les yeux et un brin de nostalgie en se disant qu’après MIYAZAKI et son cinéma qui aura marqué plus d’une génération, il faudra tenter de vivre.

 

 

La chanson du générique de fin qui reste en tête longtemps après la séance